Je suis fille de rage, Jean-Laurent Del Socorro #PLIB2020

1861 : la guerre de Sécession commence. À la Maison Blanche, un huis clos oppose Abraham Lincoln à la Mort elle-même. Le président doit mettre un terme au conflit au plus vite, mais aussi à l’esclavage, car la Faucheuse tient le compte de chaque mort qui tombe. Militaires, affranchis, forceurs de blocus, politiciens, comédiens, poètes… Traversez cette épopée pour la liberté aux côtés de ceux qui la vivent, comme autant de portraits de cette Amérique déchirée par la guerre civile.

ACTU SF (11 octobre 2019) – Version collector (23,90€) – Ebook (9,99€)
#ISBN9782366294774

AVIS

Je suis fille de rage me faisait un peu peur pour son côté historique fort prononcé, mais c’était mal connaître Jean-Laurent Del Soccoro qui, d’une plume alerte et vive, réussit pendant plus de 500 pages à nous plonger corps et âme dans une guerre qui s’est pourtant déroulée sur un autre continent et à une autre époque que la nôtre, la guerre de Sécession. Une guerre que je ne connaissais qu’à travers la littérature grâce à des ouvrages comme Autant en emporte le vent auquel l’auteur fait un petit clin d’œil savoureux et plein d’impertinence. Je n’ai jamais eu de fascination particulière pour les États-Unis ni pour les scènes de bataille, mais je dois avouer que je n’ai pas réussi à lâcher ce roman ayant été complètement subjuguée par les enjeux de cette guerre et le destin d’hommes et de femmes, militaires de carrière ou non, embarqués dans un conflit qui va s’enliser puisque la guerre rapide espérée par Lincoln n’aura pas lieu.

Il est d’ailleurs étonnant de voir que malgré une armée bien moins équipée et importante, le Sud résiste et remporte certaines victoires éclatantes sur un adversaire qui avait pourtant le pouvoir de l’écraser. Il faut dire que des deux côtés, une certaine confusion règne que ce soit en raison de dilemmes moraux, certains étant partagés entre famille et patrie, ou de la jeunesse et de l’inexpérience de soldats qui entrent en guerre sans réellement en saisir les réalités, du moins, jusqu’à ce que la mort les fauche. Car la guerre de Sécession, en plus d’avoir été un conflit fratricide, a été un conflit particulièrement sanglant et meurtrier ! Une réalité dont l’auteur nous fait prendre conscience grâce, entre autres, à un personnage inattendu, la Mort en personne, qui s’évertue à marquer symboliquement à la craie chaque personne tuée durant la guerre.

Ce procédé frappe l’esprit des lecteurs en même temps que celui de Lincoln que la Mort semble torturer de sa simple présence puisque face à elle, il n’a pas vraiment d’autre choix que d’affronter les conséquences dramatiques de chacune de ses actions et de réfléchir aux raisons profondes qui l’ont conduit à se lancer dans une guerre civile traumatisante. Les entretiens entre Lincoln et la Mort apportent une pointe de fantastique appréciable, mais nous permettent surtout de voir Lincoln sous un autre jour : pas comme un grand homme se battant pour ses idéaux, mais comme un être humain avec ses propres doutes et un objectif qu’il a encore bien du mal à définir lui-même. Obtus, parfois plus proche du tyran muselant les opposants et la presse que du libérateur, il lui faudra un certain temps avant de comprendre que la demi-mesure quant à l’abolition de l’esclavage ne peut exister !

Si j’ai apprécié le portrait de Lincoln tout en nuances, j’ai également beaucoup aimé suivre la palette variée de personnages proposée par l’auteur qui, contrairement à ce que l’on aurait pu craindre en raison du contexte militaire, veille à assurer une certaine parité. On découvre donc des figures historiques et des êtres de fiction, des militaires gradés ou non, confiants ou pétris de doutes, une jeune Sudiste qui quitte sa famille pour s’engager dans l’armée du Nord autant pour s’opposer à son père que pour lutter afin que plus jamais des hommes, des femmes et des enfants n’aient à porter de chaînes, une esclave affranchie qui va découvrir que liberté ne rime pas avec égalité même chez les Nordistes, une ancienne esclave qui se bat en première ligne pour les siens, un Sudiste fortuné et convaincu de son bon droit de posséder d’autres personnes en raison de leur couleur de peau… Tous les personnages ne revêtent pas la même importance et certains sont attachants quand d’autres se révèlent révoltants, mais à la fin du roman, on a le sentiment de les avoir vraiment connus même si ce n’est qu’un peu et durant une période particulière.

À travers ces nombreux personnages et leurs ressentis, l’auteur donne donc un visage à la guerre. Les soldats et leurs supérieurs ne sont plus des anonymes qui se battent sur un champ de bataille ou donnent des ordres, mais ce sont des hommes et des femmes avec un nom, une famille, un passé, des peurs, des espoirs et des conflits intérieurs. Cela explique probablement la rapidité avec laquelle on se surprend à tourner les pages d’autant que la narration se révèle étonnamment fluide. Je lis peu de romans historiques trouvant que ceux-ci tendent parfois à se révéler fastidieux à décrypter, mais ici, je n’ai pas du tout eu cette sensation, bien au contraire. Il faut dire qu’en plus de proposer un roman choral qui engage indéniablement l’attention et le cœur des lecteurs, l’auteur veille à offrir des chapitres courts qui apportent rythme et dynamisme au récit.

Mais le plus grand atout du roman, du moins pour moi, est la manière dont l’auteur mêle faits historiques romancés et documents historiques traduits par ses soins. Certains esprits chagrins pourraient s’offusquer de la démarche, mais pour ma part, je l’ai trouvée brillante ! Plus qu’avoir traduit des documents, le tour de force de l’auteur est d’avoir su les choisir avec soin afin qu’ils se fondent complètement dans le récit à moins que ce ne soit le récit qui se fonde dans l’Histoire. J’imagine à quel point le travail de recherche, de sélection et de traduction a dû être fastidieux pour qu’on en arrive à un résultat aussi naturel et probant. Sans les repères visuels guidant notre lecture, il m’aurait ainsi bien été difficile de tracer la frontière entre réalité et fiction…

Ce roman m’a donc séduite autant sur le fond que la forme et m’a permis de découvrir les dessous militaires et stratégiques d’une guerre dont j’avais une connaissance bien sommaire et dont on devine qu’elle a, dans une certaine mesure, figé les différences idéologiques entre le Nord et le Sud des États-Unis. Que ce soit grâce à ses talents de narrateur qui lui permettent de nous faire vivre avec beaucoup de réalisme les différentes scènes de bataille ou sa faculté à partager avec nous le destin d’hommes et de femmes qui se livrent à une guerre fratricide, j’ai été absorbée dans ma lecture de la première à la dernière page. Un petit exploit qui me pousse à conseiller ce roman aux amateurs de livres historiques, mais aussi à tous les lecteurs qui désirent en apprendre plus sur la guerre de Sécession auprès d’un auteur qui sait indéniablement rendre vivant le passé. Roman historique teinté de fantastique, Je suis fille de rage ne devrait pas manquer de vous marquer et de vous pousser à vous interroger sur la notion de liberté qui, comme l’actualité tend à la démontrer notamment outre-Atlantique, ne signifie pas forcément égalité…

La Mélansire, Estelle Fitz #PLIB2020

Couverture La Mélansire

Avery aimait Nolan, à la folie. Et puis un jour, Nolan l’a quittée et Avery ne s’en est jamais vraiment remise. Un soir, sa meilleure amie lui porte le coup de grâce : c’est avec elle que Nolan l’a trompée et cela fait maintenant près d’un an qu’ils sont ensemble. Ravagée par la douleur, Avery se rend sur le Pont Neuf. Elle ne veut pas mourir, seulement atténuer sa souffrance. Mais quelle est cette lumière qui, au fond de l’eau, l’appelle ? Avery ne réfléchit plus et se jette dans le vide. À son réveil, elle découvre une cité fantastique peuplée par les « Mélansires » : des gens qui, comme elle, ont perdu tout espoir et ont juré d’éradiquer l’amour de la surface de la Terre. Parce qu’elle a plongé dans la Seine, Avery fait désormais partie des leurs. Elle doit renoncer à ses émotions et se rallier à leur cause. Mais est-ce vraiment ce que recherche Avery

Albin Michel (4 septembre 2019) – 224 pages – Broché (13,90€) – Ebook (9,99€)
#9782226442543

AVIS

J’aurais vraiment aimé accrocher, malheureusement, ma lecture fut assez décevante. Estelle Fitz avait pourtant de bonnes idées et suscite d’intéressantes réflexions, notamment sur le deuil, l’amour et sa place au sein de la société. Une société dépourvue d’amour ne serait-elle pas plus pacifique qu’un monde guidé par les émotions et les déceptions qu’elles ne manquent pas d’entraîner ? Trahison, fin de relation, blessures au cœur et à l’âme, solitude…

Si ce thème de l’amour et des affres du cœur ne manque pas d’intérêt, cela ne suffit pas pour construire un roman consistant et, surtout, intéressant. J’ai eu l’impression de passer mon temps à lire les jérémiades d’Avery qui est, du moins si on l’écoute, la personne la plus triste et la plus malchanceuse au monde… Entendons-nous bien, il est normal d’avoir des coups de mou et de se sentir triste, mais au bout d’un moment, on attend autre chose d’une héroïne que de se regarder le nombril et de se complaire dans la souffrance.

Bien que le roman soit relativement court, j’ai trouvé le temps long. Il y a, en effet, un véritable problème de rythme qui m’a donné l’impression soit de faire du surplace soit de tourner en rond. Quelques scènes d’action et quelques révélations/trahisons viennent bien relancer l’intérêt du lecteur, mais l’effet ne dure guère longtemps et on retombe très vite dans une sorte d’inertie désagréable. J’ai d’ailleurs failli abandonner ma lecture à plusieurs reprises me demandant quand mes souffrances et celles d’Avery allaient enfin être abrégées.

J’ai, en outre, été assez gênée par l’insistance avec laquelle l’autrice veut nous faire comprendre que son héroïne est spéciale. J’aurais préféré qu’elle nous le prouve vraiment plutôt qu’elle nous l’assène sans cesse comme pour s’en convaincre elle-même. On peut néanmoins reconnaître à Avery une certaine capacité de résilience : une mère morte en couches, un père adoré qui n’est plus de ce monde, un petit ami qui la quitte du jour au lendemain, la découverte d’une dévastatrice trahison, une dépendance à l’alcool, une psy aussi expressive et bienveillante qu’un morceau de bois… La vie de la jeune fille ne fait pas rêver ; l’après auprès des Mélansires non plus d’ailleurs.

À cet égard, si j’ai regretté que cette idée d’une société secrète et mystérieuse des profondeurs prônant l’éradication de l’amour ne soit pas mieux exploitée, je reconnais l’originalité du concept. J’ai également apprécié la manière dont est questionnée la pertinence d’un tel projet qui, dans une certaine mesure, n’est pas exempt de logique. Mais de fil en aiguille, Avery va se rendre compte que derrière de supposés idéaux, se cache une quête bien plus sombre…

Quant au style de l’autrice, on sent ici qu’il s’agit d’un premier roman puisque l’ensemble manque quelque peu de liant et de naturel avec des phrases qui se veulent parfois poétiques, voire quasi philosophiques, mais qui tombent dans les lieux communs. Toutefois, vu les différents avis lus sur le roman, je m’attendais à bien pire. La plume d’Estelle Fitz mériterait peut-être à gagner en maturité et en profondeur, mais je ne l’ai pas trouvée désagréable.

En bref, La Mélansire contient de bonnes idées, mais le roman mériterait d’être étoffé afin de rendre son univers bien plus immersif et d’offrir aux lecteurs une réelle aventure à se mettre sous la dent. Le titre pourra néanmoins intéresser les personnes se posant des questions quasi philosophiques sur l’amour puisque de ce côté, l’autrice a fourni un travail indéniable…

Je remercie les éditions Albin Michel pour avoir mis ce roman à disposition des membres du jury du .

Top Ten Tuesday #163 : les 10 romans sélectionnés par mon binôme pour l’épreuve des alliés du #PLIB2020

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« Le Top Ten  Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire prédéfini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et est repris en français sur le blog Frogzine. »


En plus de faire partie du jury du PLIB 2020, je participe également aux épreuves, ouvertes à tous, qui jalonnent ce prix littéraire. Et depuis quelques jours a débuté l’épreuve des alliés. Le principe est simple, faire gagner un maximum de points à son équipe en lisant le plus de livres possible parmi les 10 sélectionnés par son binôme.

Je vous propose donc les 10 romans sélectionnés par mon binôme, Lully, dont je vous invite à découvrir le compte Instagram.

  • The Hazel Wood :

Couverture Hazel Wood, tome 1

Hazel Wood, la résidence légendaire d’Althea Proserpine, auteure des célèbres Contes de l’Hinterland.
Hazel Wood, d’où semble s’échapper des personnages inventés par Althea.
Hazel Wood, où sa petite-fille, Alice, va devoir s’aventurer.
Hazel Wood, dont personne ne revient jamais.

Et si Hazel Wood était bien plus qu’un simple manoir ? Un leurre ? Une porte d’entrée sur un autre monde ?
Et si Alice était bien plus qu’une simple New-Yorkaise ? Une princesse ? Une tueuse ?

Il était une fois… Hazel Wood.

  • Miss Pook :

Couverture Miss Pook, tome 1 : Miss Pook et les enfants de la lune

Paris, 1907…
Miss Pook est une sorcière. Sous l’apparence trompeuse et charmante d’une jeune fille anglaise, elle se fait embaucher comme gouvernante par une riche famille parisienne. Manipulatrice hors pair, Miss Pook a le projet diabolique d’enlever les enfants dont elle a la charge. Sa nouvelle victime se prénomme Elise et Miss Pook parvient à convaincre cette fillette de dix ans de quitter la terre pour vivre avec elle dans son chateau, sur la lune. Elise découvrira bientôt que la lune est une « résidence d’âmes » et fera la rencontre de personnages de légendes tels que le Sphinx, le Faune, un dragon ou des Vampires…

  • La pelote d’épingles :

Couverture La pelote d'épingles

De nos jours, l’existence des marraines fées est bien connue. L’une d’entre elles, Violette, est missionnée à Paris pour réunir deux tourtereaux : un chanteur pour midinettes et une couturière sans le sou. Mais sur place, rien ne se déroule comme prévu : les prétendants ne se calculent même pas ! Pire, le jeune homme craque pour les charmes de la fée qui doit pour la première fois gérer un problème de taille, pour lequel elle est parfaitement incompétente et inexpérimentée : ses propres émotions.

La pelote d’épingle est une romance acidulée aux accents rock qui met un bon coup de pied au joyeux petit monde des fées, princes charmants et innocentes princesses ?

  • Nuit et jour :

Couverture Nuit et Jour

Dans un monde où un Orbe divin gouverne la nuit et le jour sans nuances, chaque personne est irrémédiablement liée à un camp pendant toute son existence : les Luisants s’opposent aux Ombreux depuis toujours, tandis que les guerres et les alliances font passer l’Orbe de la lumière à l’obscurité selon les puissances victorieuses. Deux femmes changent pourtant d’allégeance : Nour la sorcière, inspirée par des visions lui évoquant un avenir singulier en teintes d’orange et de pourpre, où elle lit la fin des conflits. Quand elle y remarque la silhouette d’une guerrière, elle décide de partir à sa recherche. Mais Leïla n’a que peu d’intérêt pour cette société dans laquelle elle ne se sent pas à sa place. Nour devra la convaincre de la rejoindre pour qu’ensemble, elles colorent le monde.

  • L’écrivain abominable :

L'écrivain abominable par Balpe

Manolo, les livres, c’est pas son truc. Alors, quand il apprend que la maîtresse a invité un écrivain célèbre, Roland Dale, à venir dans la classe, il s’apprête à passer LA PIRE journée de toute sa vie !
Mais il est encore loin de s’imaginer ce qui l’attend… »

  • Un jour, une étoile :

Couverture Un jour une étoile

Saru vit avec son clan à M’martre, une cité en ruines en proie aux guerres intestines. Le jour où son frère, ayant atteint ses 6?000 matins, est emmené par les maraudeurs, ces gros monstres de fer redoutés par tous et qui surgissent de nulle part, Saru perd tous ses repères.
Au même moment, une capsule tombe du ciel avec en son sein deux êtres vêtus d’une armure de métal. L’une d’elle, à la voix d’ange et à la silhouette hors du commun, bouleverse totalement Saru. Ce dernier apprend petit à petit à connaître celle qu’il appelle «sa fée de métal» et comprend qu’il a vécu jusqu’à présent dans un gigantesque leurre.

Commence alors une quête dans les entrailles d’un incroyable vaisseau qui en apprendra bien plus aux deux protagonistes sur eux-mêmes et sur l’Humanité.

  • La stratégie des as :

Couverture La stratégie des as

Pour vivre, certains choisissent la facilité. Un boulot peinard, un quotidien pépère. Humains, elfes, demis… Tous les mêmes. Mais très peu pour moi. Alors quand on m’a proposé ce contrat juteux, je n’avais aucune raison de refuser.
Même si je me doutais que ce n’était pas qu’une simple pierre précieuse à dérober. Même si le montant de la récompense était plus que louche. Même si le bracelet qu’on m’a gentiment offert de force risque bien de m’éparpiller dans toute la ville. Comme un bleu, j’ai sauté à pieds joints dans le piège. L’amour du risque, je vous dis. Enfin… c’est pas tout ça, mais j’ai une vie à sauver. La mienne.

  • Kereban :

Couverture Kereban

Une narration jamais vue ! Plongez dans toutes les archives de la ville de Kereban.

Kereban, à l’origine, est une ville qui ne paye pas de mine… Mais le jour où l’on découvre un nouveau gisement d’akos, la vie va se transformer dans cette petite ville côtière. Les bouleversements de cette découverte vont, petit à petit, modifier l’économie et le fragile équilibre politique international. Pour maintenir sa suprématie, l’Empire est prêt à tout, même à déclencher une guerre…

Articles de journaux, cartes postales, discours d’inauguration, extraits de journaux intimes, tchats : découvrez le destin de cette ville à travers une narration fascinante et innovante !

  • Memory :

Couverture Memory

Il y a le phare, où Mem mène une existence de captive, coincée entre son frère Sam et l’inquiétant Joris. Il y a le quotidien, morne et gris, la peur au ventre, peur d’être frappée, peur de prononcer un mot interdit, peur de déployer ses ailes, et qu’elles lui soient arrachées. Il y a le rêve, aussi, toujours le même, qui l’aide à tenir le coup. Jusqu’au jour où le refuge du trio est attaqué. Libre presque malgré elle, Mem s’en va sans un regard en arrière. Bravant la pluie, la fatigue, le froid, elle échoue dans l’antre d’une vieille femme, rescapée d’un monde disparu, interdit. Auprès d’elle, la jeune fille apprend à respirer sans craindre les coups et surtout, à lire et à écrire. S’ouvre alors pour l’orpheline un monde nouveau, un monde dans lequel les éclats morcelés du passé et du présent se rejoignent, où se cache peut-être la clef de son identité perdue…

  • La tête dans les étoiles : une jolie histoire lue dimanche et dont je vous reparle bientôt sur le blog.

Couverture La tête dans les étoiles

Pourquoi s’intéresser aux autres, quand on a déjà tout ce que l’on souhaite ? Sam Kinnison est un « geek » et cela lui convient parfaitement. Il a tout ce qu’il souhaite : ses films d’horreur, ses amis intellos et World of Warcraft. Et à part si Princesse Leia se retrouvait soudainement dans sa chambre, il n’a pas à s’inquiéter des filles. Arrive Camilla. Elle est belle, sociable, populaire et n’a strictement rien en commun avec lui. Et si Sam est bien déterminé à l’ignorer, Camilla, elle, en a décidé autrement.

Et vous, participez-vous à cette épreuve ?
Certains de ces titres vous tentent-ils ?

Les Brumes de Cendrelune – Le jardin des âmes, Georgia Caldera #PLIB2020

J’ai lu Les Brumes de Cendrelune dans le cadre du PLIB2020. Un roman qui fait partie de mes 5 sélectionnés.

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Dans le royaume de Cendrelune, les dieux épient les pensées des hommes, et leur Exécuteur, l’Ombre, veille à condamner tous ceux qui nourriraient des envies de rébellion. Or, il semble que certaines failles existent. À l’âge de 17 ans, Céphise ne vit en effet que pour se venger. Depuis qu’on l’a amputée d’une partie d’elle-même et privée de sa famille, elle ne rêve plus que d’une chose : s’affranchir de la tyrannie du tout-puissant Orion, Dieu parmi les dieux. Et contre toute attente, il se pourrait qu’elle ne soit pas seule…

J’AI LU (2 octobre 2019) – 349 pages – 13,90€ – #9782290165614

AVIS

Je ne m’attendais pas à adhérer autant à la plume de l’autrice qui, dès les premières pages, a su m’embarquer dans son univers. Un univers sombre et violent dans lequel les habitants sont à la merci de l’Empereur-Dieu Orion. Un être au-dessus de tous, humains et autres déités compris, omniscient, omniprésent et sans cœur. Il n’hésite ainsi pas à asservir, à espionner les pensées de chacun et à faire tuer chaque semaine les personnes qui pourraient, dans le futur, se rebeller. Des meurtres préventifs qui ne peuvent que révolter…

C’est dans ce climat de peur que Céphise voit sa famille détruite, ses parents assassinés, et son frère enrôlé de force dans l’armée avant elle-même de subir les foudres de l’Ombre. Le Premier Exécuteur d’Orion punit ainsi la jeune fille pour les insultes émises par son père. Mutilée, Céphise devient alors une Rapiécée, une moins-que-rien dont une partie des membres est remplacée par des prothèses de métal. Comment alors ne pas comprendre son envie de vengeance ? Un sentiment qui l’a guidée durant les années qui ont suivi ce terrible traumatisme et qui l’ont endurcie jusqu’à ce qu’un événement, celui de trop, la fasse craquer et la pousse à s’attaquer à un être bien plus puissant qu’elle. Mais contre toute attente, en croisant le regard de l’Ombre, ce n’est pas la mort qu’elle rencontre, mais un tout autre monde qui s’offre à elle… et à lui. Un monde qui soulève de nombreuses questions, mais que je vous laisserai le plaisir de découvrir par vous-mêmes.

Alors que l’autrice alterne les points de vue, on entre de plain-pied dans ce monde sombre et ultraviolent dans lequel aucune erreur ni mauvaise pensée envers les dieux ne sont permises. Mais petit à petit, les choses nous semblent bien plus complexes et moins binaires qu’il n’y paraît. Les méchants, le sont-ils tous vraiment ou leurs agissements, du moins en partie, ne sont-ils pas dictés par les circonstances et le poids d’une dictature qui a faussé leur sens moral ? Une question que l’on vient obligatoirement à se poser en suivant le parcours de l’Ombre, un être hybride abject qui n’hésite pas à tuer toutes les personnes que son père lui ordonne de faire passer de vie à trépas. De fil en aiguille, l’image du monstre finit néanmoins par se déliter au profit de celle d’un être isolé, perdu, victime de pouvoirs qui le dépassent et qui anéantissent tout sur leur passage quand ils ne sont pas maîtrisés.

Sous le joug de son père, maître et Dieu, ses émotions sont comme anesthésiées et remplacées par un sens aigu du devoir qui le pousse à tuer sans sourciller. Mais la situation va changer quand il découvrira sa connexion inattendue et inexplicable avec une simple humaine, Céphise. Comment expliquer que l’Ombre, qui déteste les humains, va tout faire pour la protéger alors qu’il vient à peine de la rencontrer ? Il n’en sait rien lui-même, mais est bien décidé à le découvrir même si Céphise ne semble pas prête à lui faciliter la tâche. Courageuse, têtue, et mue par une haine sans pareille à son égard, cette jeune femme ne peut qu’attirer le respect des lecteurs bien que ses agissements semblent parfois manquer de réflexion. Mais difficile de lui en tenir rigueur au regard de tout ce qu’elle a dû traverser et de la terreur que cette vie de captive auprès de l’Ombre lui inspire. La jeune femme, en plus d’avoir une grande force de caractère, vous réserve également quelques surprises… 

Si l’univers développé par l’autrice avec sa mythologie et cette idée d’un Dieu-Empereur impitoyable dominant le monde est fascinant et très bien construit, force est de constater que c’est bien la relation entre l’Ombre et Céphise qui rend le roman aussi addictif. De fil en aiguille, leur relation évolue, chacun découvrant les faiblesses de l’autre sans pour autant que nous ayons l’impression de tomber dans une relation niaise ou malsaine. À ce stade de l’histoire, la haine est encore bien présente, Céphise ne pouvant pardonner la mort des siens et de milliers de personnes innocentes à l’Ombre juste parce que derrière le masque de froideur, se cache un être avec ses propres douleurs.

Un aspect que j’ai apprécié et qui sonne résolument juste. C’est probablement la raison pour laquelle mon cœur de lectrice a souvent été partagé vis-à-vis de l’Ombre qui se révèle d’une prévenance et d’une grande gentillesse envers Céphise tout en étant la personne responsable de tous ses malheurs. Évidemment, le Premier Exécuteur n’est qu’un outil de mort au service d’Orion qui l’a éduqué et façonné pour le rendre froid et implacable, mais le poids de l’éducation excuse-t-il pour autant ses agissements ? Une question qui se pose d’autant qu’aux côtés de Céphise, l’Ombre s’adoucit et gagne en humanité. Une évolution particulièrement bien amenée qui rend le personnage très touchant, ce qui explique peut-être que la fin m’ait tellement marquée et donné envie de me jeter sur la suite.

Les personnages secondaires se révèlent également intéressants et plutôt nuancés à l’instar d’Héphaïstos, demi-frère de l’Ombre qu’il déteste. Ce dieu m’a touchée notamment pour sa totale dévotion envers une autre personne… Je n’en dirai pas plus sur ce personnage afin d’éviter de vous spoiler, mais je peux néanmoins vous révéler que c’est peut-être celui qui m’a le plus surprise. On sent un réel potentiel autour de ce dernier, et je croise les doigts pour qu’il prenne encore plus d’importance dans la suite de la trilogie que je continuerai d’ailleurs avec plaisir.

En conclusion, je m’attendais à une lecture sympathique et distrayante, je me suis retrouvée avec un livre que j’ai dévoré et qu’il m’a été presque douloureux de lâcher chaque soir. D’une plume immersive, rythmée et non dénuée de poésie, Georgia Caldera nous plonge avec force dans un univers sombre et violent dominé par les dieux et leur implacable manque d’humanité. Mort, asservissement, doutes, peur, mais aussi espoir et révélations marqueront votre lecture en même temps que le métal froid et implacable de la vengeance… Les astres se sont rencontrés, la toile du destin est altérée et le vent de la révolte commence enfin à souffler !

Retrouvez un extrait/le roman sur le site des éditions J’ai lu pour elle.

 

Les Liés, Elle Séveno #PLIB2020

Les Liés par [SEVENO, Elle]

Je remercie les éditions Cyplog qui ont mis à disposition des jurés du PLIB 2020, la version numérique du roman d’Elle Séveno, Les Liés.

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Et si l’amour devenait son plus grand combat ?
Carline a dix-sept ans quand son monde bascule.
Elle qui aspirait à traverser l’adolescence sans encombre, voilà que son âme se lie à celle d’un garçon : Vadian. Star du lycée. Charismatique, passionné et inébranlable.
Vadian qui lui plaît beaucoup trop dans un monde hostile où les Liés sont traqués.
Parce que deux âmes sœurs ne sont plus vraiment comme les autres…
Alors que les jours passent, que l’attraction grandit et que le danger guette, Carline va très vite devoir faire un choix : taire sa nouvelle nature ou l’accepter.
Quoi qu’elle décide, le temps est compté.

CyPLoG (10 octobre 2019) -342pages – Ebook (5,99€ ) – Broché (18,90€)
#9791091042710

AVIS

Les Liés faisait partie des pré-sélectionnés pour le PLIB 2020 et si je l’ai éliminé d’emblée, son résumé sonnant bien trop romance pour moi, j’ai profité que la maison d’édition offre l’ebook aux jurés du prix pour le feuilleter. Grand bien m’en a pris puisque j’ai été vite séduite par l’univers proposé par l’autrice.

Un univers froid et dur dans lequel la surveillance des adolescents est constante et la traque des Liés un art de vivre. Les Liés sont des humains qui ont développé durant leur adolescence un lien fort et indestructible avec une autre personne, leur âme sœur. Ce lien s’impose à eux qu’ils le désirent ou non comme vont le découvrir Carline et Vadian. Alors que ces derniers ne se sont jamais intéressés l’un à l’autre, le lien va faire une entrée fracassante dans leur vie ! Une situation que Vadian, sportif populaire qui fait fondre les cœurs, va plutôt bien prendre quand Carline, jeune fille plus discrète et studieuse, va paniquer. Il faut dire qu’être lié avec quelqu’un, c’est être condamné, dans le meilleur des cas, à la souffrance, et dans le pire, à la mort…

Horrifiée par la situation, Carline essaiera dans un premier temps, de lutter contre ce corps qui la trahit et ces sentiments qui s’imposent à elle. Comment, en effet, accepter que du jour au lendemain, une personne que vous ne connaissez quasiment pas devienne l’être le plus important de votre vie ? J’aurais apprécié que l’autrice creuse un peu plus cette question du libre-arbitre qui aurait pu apporter une certaine profondeur au récit… Mais Carline finira assez vite par craquer et accepter son besoin irrépressible d’être auprès de Vadian malgré les dangers : une mère infecte qui n’hésiterait pas à la dénoncer si elle le découvrait, des soldats qui analysent le comportement de chaque lycéen, des tests quotidiens afin de détecter d’éventuels changements biologiques témoignant de la création du lien…

C’est donc avec une certaine angoisse que l’on voit les sentiments entre les deux adolescents prendre de plus en plus de place dans leur vie. Malgré leurs précautions, les choses vont se précipiter jusqu’à ce que les autorités n’aient plus de doute sur le lien les unissant. Commence alors pour eux, une nouvelle vie, une vie menée à se battre pour résister à l’oppression, à la tyrannie et à l’intolérance. Cette question de l’intolérance est probablement le point qui m’a le plus intéressée dans le roman. Devant les expériences et les tortures faites aux Liés juste parce qu’ils sont différents, vous ne pourrez que réagir et sentir monter en vous un sentiment profond d’injustice ! On est bien sûr dans une œuvre de fiction, mais je ne doute pas que si des êtres exceptionnels comme les Liés prenaient vie dans notre réalité, les réactions seraient, pour certaines, aussi extrêmes et violentes.

Autre point que j’ai apprécié, la découverte des capacités des Liés qui peuvent communiquer par la pensée, pratique quand vos moindres faits et gestes sont épiés, et dont l’espérance de vie est bien supérieure à celle d’un humain lambda. On comprend alors les raisons des expériences menées sur ces êtres extraordinaires qui n’aspirent pourtant qu’à une vie ordinaire passée auprès de l’être aimé sans risquer, à chaque instant, d’être éliminé. Si les spécificités des Liés sont déjà intéressantes, les capacités développées par Carline et Vadian font, quant à elles, carrément rêver. Je vous laisserai bien sûr les découvrir par vous-mêmes, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que le couple devrait vous surprendre !

L’action est au rendez-vous de ce roman dans lequel les événements s’enchaînent assez rapidement pour tenir en éveil l’intérêt des lecteurs. Quant aux nombreux dialogues, ils fluidifient la lecture tout en offrant un certain sentiment d’immersion. On est vraiment au cœur des pensées et des émotions de nos protagonistes, ce qui ne peut que créer un sentiment aigu de proximité. J’ai néanmoins parfois été gênée par la présence de clichés typiques des romans young-adult et des romances : les traditionnelles scènes de jalousie aussi irritantes dans la vraie vie que dans une fiction, la possessivité déplacée, les malentendus…

Mais je vous rassure, rien de rédhibitoire parce qu’il y a un vrai univers derrière et que l’âge des protagonistes ainsi que le lien qui leur tombe dessus sans crier gare expliquent aisément certaines de leurs réactions. La romance est donc bien présente, ce qui devrait plaire aux amateurs du genre. L’amitié n’est pas non plus en reste, et je dois d’ailleurs dire que j’ai été touchée par l’élan de solidarité spontané et inconditionnel autour de nos héros. Ils seront donc soutenus, que ce soit directement ou de manière plus subtile, dans leur lutte pour leur amour mais aussi pour la liberté et le droit d’être soi.

En conclusion, tension et action sont au rendez-vous de ce roman rythmé et immersif qui parle autant d’amour que de résilience et de résistance face à l’injustice et à l’intolérance. Fluide et agréable à lire, voici une histoire riche en émotions qui devrait plaire autant aux amateurs de dystopie que de romance.

Retrouvez le roman sur le site des éditions Cyplog.

Manx Cat, Christine Sterbik #PLIB2020

Manx cat (Imaginaire) par [Sterbik, Christine]

J’ai lu Manx Cat de Christine Sterbik (éditions Alter Real) dans le cadre du PLIB2020.

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Qui est vraiment Sylla, l’énigmatique romancière londonienne à succès ? L’envoûtante jeune femme qui vit avec ses magnifiques chats Manx dans un appartement cossu de Covent Garden veille farouchement sur sa vie privée. Rien ne doit filtrer, du moins rien qu’elle n’ait contrôlé. Olivier, apprenti journaliste français n’en croit pas ses yeux : son rédacteur en chef le charge d’interviewer la secrète Sylla. Une aubaine ? Peut-être, mais aussi un défi. Au fil des jours, le jeune étudiant va percer le mystère à ses dépens et sera entraîné bien malgré lui dans un conflit qui remonte aux origines de l’humanité.

Et si la réalité du monde était bien différente de ce que vous croyez ?

Alter Real Editions (7 juin 2019) – 240 pages – Ebook (5,99€) – Broché (17€)
#ISBN9782378121143

AVIS

Profitant de l’ebook offert gracieusement par la maison d’édition aux jurés du PLIB2020, je me suis jetée dans cette lecture dont le titre et la couverture m’ont tout de suite attirée.

Si vous me suivez régulièrement, vous connaissez mon amour des chats, et à ce niveau, j’ai été plus que ravie, l’autrice nous offrant une histoire les mettant à l’honneur que ce soit dans leur forme traditionnelle ou sous leur aspect imaginaire. En effet, avec Manx Cat, vous allez vous plonger aux origines fantasmées de la création des Manx, une race de chats assez peu connue en France, mais qui se caractérise par l’absence de queue. On regrettera d’ailleurs peut-être la photo d’illustration qui, si elle est très belle, ne met pas en avant cette particularité.

Mais loin de se cantonner à un traité sur les chats, l’autrice nous plonge dans un imaginaire fascinant, mélange de réalité et de fiction, dans lequel des métamorphes prennent vie. Et l’on suit plus particulièrement une métamorphe chat, seule de son espèce, Sylla. Devenue romancière écrivant le jour et vivant sa vie féline la nuit, elle narre à un journaliste stagiaire, d’abord à travers ses carnets puis de vive voix, sa vie à travers les âges. Une vie riche et bien remplie faite de voyages, de rencontres plus ou moins amicales, de moments de joie et de peine… Se dessine ainsi, au fil des pages, le portrait d’une femme forte et hors du commun qui ne peut que susciter une certaine admiration.

J’ai beaucoup apprécié cette partie qui nous parle de mythologie, nous transporte au temps des pharaons, nous fait vivre la montée du christianisme et le déclin du paganisme, évoque la chasse aux sorcières sans oublier cette haine grandissante des chats qui ne sera pas sans conséquence pour Sylla… Puis le roman prend un nouveau tournant, cette dernière mettant à exécution un projet assez égoïste mais qu’on arrive à comprendre. À partir de là, l’histoire m’a semblé bien moins intéressante. Il faut dire qu’elle se focalise sur Olivier, l’apprenti journaliste français, avec lequel j’ai eu fort peu d’atomes crochus.

Assez immature et surtout ayant tendance à commenter le physique de chaque femme rencontrée, c’est typiquement le genre de protagoniste masculin que j’ai en horreur. Certaines de ses phrases et de ses interactions avec Peter, son ami et co-locataire, principalement centrées sur leurs conquêtes et la gent féminine m’ont donc fortement chiffonnée. Je pense que cet aspect ne gênera pas tout le monde d’autant que les deux jeunes hommes ne tombent jamais dans la vulgarité, mais c’est dommage d’avoir privilégié des dialogues parfois creux au détriment de la psychologie des personnages. À part Sylla, les personnages m’ont ainsi semblé manquer de profondeur.. À cet égard, j’ai regretté que le côté mystérieux de Peter ne soit pas plus exploité, cela aurait pu apporter bien plus d’intensité et de tension au récit.

Si j’ai dévoré la première partie du roman avec plaisir, ma lecture fut donc par la suite plus laborieuse bien que j’aie apprécié les phases d’action, et notamment les batailles entre chats et rats. Un combat ancestral ici très bien retranscrit et que l’autrice enrichit d’une dimension plus humaine, voire politique, les alliances et mésalliances ainsi que les trahisons ayant, comme chez les humains, toute leur place !

Le mélange humain/chat à travers la figure du métamorphe est le point fort de ce roman d’autant que c’est plutôt une forme originale en littérature. J’ai adoré découvrir la mythologie autour de cette particularité de la nature, la haine qu’elle peut susciter, mais aussi la manière dont Sylla a dû y faire face optant bien souvent pour une vie solitaire, loin des humains mais aussi loin des chats. Pont entre deux espèces distinctes que rien ne destinait à se mêler, Sylla n’est finalement acceptée par aucune des deux. Une vie passée à être rejetée et à susciter de la méfiance jusqu’à une certaine rencontre qui va changer sa vie à jamais. On pourrait faire, d’une certaine manière, le parallèle avec la difficulté pour certains de concilier différentes origines et cultures notamment quand le rejet des uns et des autres s’en mêle.

La seule chose qui m’a perturbée dans ma lecture, mais j’imagine que c’est personnel, est cette idée qu’une femme gardant sa personnalité, même lors de ses transformations en chat, tombe amoureuse d’un chat non métamorphe… Il est vrai que l’autrice a fait le choix d’animaux s’exprimant et réfléchissant de manière très humaine, mais cela n’en demeure pas moins assez déstabilisant.

En conclusion, Christine Sterbik mêle habilement imaginaire et réalité afin de nous immerger dans la vie mouvementée d’une femme hors du commun et d’un étudiant en journalisme qui connaîtra également son lot de péripéties. Bien que non exempt de petits défauts notamment au niveau des dialogues et du manque de profondeur des personnages, Manx Cat est néanmoins un roman que je conseillerais aux amateurs de récits rythmés, de chats et aux personnes souhaitant découvrir une forme de métamorphe plutôt originale en littérature !

Retrouvez le roman en ligne notamment sur Place des libraires.