Premières lignes #93 : Porc braisé, An Yu (rentrée littéraire 2020)

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Cela fait des mois que je ne vous ai pas proposé d’article Premières lignes ! Une grossière erreur que j’ai décidé de réparer aujourd’hui avec les premières lignes d’un roman de la rentrée littéraire dont j’adore la couverture et dont le résumé m’interpelle : Porc braisé d’An Yu.

Porc Braisé par [An Yu]

Un matin d’automne, Jia Jia pousse la porte de la salle de bains de son opulent appartement de Pékin et découvre son mari sans vie dans la baignoire. Il a laissé pour elle, sur le lavabo, le dessin énigmatique d’un homme poisson. Cette étrange figure aquatique ne cessera dès lors de la hanter. Perdue et sous le choc, Jia Jia déambule dans la ville, boit plus que de raison, et noue peu à peu une relation avec un barman, Leo, susceptible de lui donner l’amour qu’elle croyait impossible. Libérée d’un mariage asphyxiant, Jia Jia se redécouvre, renoue avec sa passion pour la peinture et affronte son passé et toutes ces choses que ceux qu’elle aime ont trop longtemps tues. Une odyssée intérieure qui la mènera jusqu’aux plateaux du Tibet et cet autre monde auquel elle aspire et qui la terrifie.

PREMIÈRES LIGNES

Le foulard orange de Jia Jia glissa sur son épaule et tomba dans la baignoire. En sombrant, il prit une nuance plus foncée, et vint se poser sur la tête de Chen Hang, tel un poisson rouge. Quelques minutes plus tôt, elle avait fait irruption dans la salle de bains, un foulard différent sur chaque épaule, pour savoir lequel son mari préférait, mais elle l’avait trouvé écroulé dans la baignoire à demi remplie, la tête en avant, le postérieur sortant de l’eau.
« Oh, c’est charmant ! Tu essaies de te laver les cheveux ?  » avait-elle lancé.
Pourtant ce n’était pas son genre de faire pareille blague. Était-il possible qu’un homme adulte se noie dans sa baignoire ? Elle avait alors pris son pouls et passé la main sous son nez pour vérifier qu’il respirait. Puis elle l’avait interpellé, était entrée dans l’eau, l’avait saisi par le torse afin de le relever pour qu’il soit au moins dans le bon sens. Impossible de le faire bouger, il était aussi rigide qu’un robot cassé.

Et vous, ce roman vous tente-t-il ?

Publicité

Premières lignes #92 : Le chapardeur des cœurs, Melinda Metz

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Pour cette édition, j’ai eu envie de vous présenter les premières lignes du deuxième roman mettant en scène un chat que j’adore, l’indétrônable MacGyver !

Nouvelle mission pour MacGyver, le cupidon félin ! Après avoir aidé sa maîtresse à trouver l’amour, il repère un nouveau cœur en détresse, celui de Briony,  » cat-sitter  » venue s’occuper de lui.
La jeune femme est désemparée : la veille, elle s’est enfuie en abandonnant son fiancé au pied de l’autel. Et, désormais, il lui faut gérer les escapades de l’intrépide matou.
Toujours prompt à partir en cavale, Mac a en effet pris l’habitude d’aller se promener dans une résidence pour personnes âgées dirigée par Nathan, un célibataire qui doit faire face à un problème de taille…
Quelqu’un a décidé de couler son établissement. Et si MacGyver démasquait le coupable ? Et aidait ainsi Nathan à enfin regarder Briony ?

PREMIÈRES LIGNES

Avec les dents, MacGyver attrapa la languette argentée de la fermeture éclair et la tira complètement. D’un coup de patte sûr, il ouvrit le couvercle de la valise, sauta à l’intérieur et s’allongea sur la pile de vêtements. Joli nid pour une sieste. Mais qui pouvait être amélioré. Il n’avait jamais compris cette manie qu’avaient les humains de tout aplatir. Avec un petit soupir d’exaspération, il se dressa sur ses pattes, se mit en devoir d’ébouriffer tout ça, puis se rallongea. Il sortit ses griffes et les plongea dans la douceur d’un pull moelleux. Divines sardinettes, que c’était bon !
— Mac, non ! cria Jane, son humaine.
Elle l’ôta prestement du nid qu’il s’était créé, parfait pour une petite sieste, et avec un horrible bruit de zip referma la valise. Comme s’il ne pouvait pas la rouvrir tout aussi aisément.
— Je pars pour ma lune de miel, lu-ne-de-miel. Je veux avoir l’air romantique, pas l’air d’une harpie pleine de poils de chat.
Il ignora son blabla. Il savait que les humains s’en servaient pour communiquer, pour la simple et bonne raison que leur nez n’était, somme toute, qu’une espèce de bouton inutile.

Et vous, Le chapardeur des cœurs vous tente-t-il ?

Premières lignes #91 : Instinct, James Patterson et Howard Roughan

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Pour cette édition, j’ai décidé de vous présenter un roman qui me tente énormément bien que je ne connaisse pas encore la série télé : Instinct de James Patterson et Howard Roughan. À noter que ce roman a déjà été publié par la maison d’édition sous le titre Jeu de massacres.

Instinct de James Patterson et Howard Roughan

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Un meurtrier, deux enquêteurs. Et un jeu de 52 cartes…

Le professeur Dylan Reinhart est l’auteur d’un ouvrage de référence sur les « comportements déviants ». Lorsque Lizzie Needham, du NYPD, en reçoit un exemplaire accompagné d’une carte à jouer tachée de sang, tout porte à croire qu’un tueur s’intéresse à l’éminent docteur en psychologie…
Mais il apparaît vite que ce sang est celui d’un homme retrouvé poignardé à son domicile. Quant à la carte, un roi de trèfle, elle prend tout son sens lorsque Needham et Reinhart comprennent qu’elle désigne la deuxième victime du tueur.
Ces cartes ne sont donc pas une signature, mais les indices d’un jeu de piste jonché de cadavres, dont Manhattan est le décor…

Publié en 2019 sous le titre Jeu de massacres, ce roman a inspiré la série Instinct, diffusée en France par M6, avec Alan Cummings, dans le rôle de l’extravagant Dylan Reinhart.

DATE DE PARUTION : 9 janvier 2020

PREMIÈRES LIGNES

Alors comme ça, vous souhaitez devenir serial killer ?

Libre à vous, bien sûr, d’abattre des gens au petit bonheur dans la rue – bang, bang ! –, mais je me suis laissé dire que les flingues, quoique parfois utiles pour ce job, offrent le plus souvent un résultat décevant. Quand on n’a qu’à appuyer sur la détente, je trouve que ça manque d’intimité, d’une certaine proximité. On entend la détonation, on savoure le carnage, la peau de la victime s’ouvre et se déchire d’un coup, fort bien ; mais c’est sans commune mesure avec la décharge d’adrénaline que procurent des méthodes, disons, plus personnelles.

Moi, j’aime bien combiner. Il y a mille façons si belles, si créatives de tuer son prochain ! J’estime que je dois à ma cause – et à moi-même – de tout faire pour varier les plaisirs. Il faut que ça reste excitant. Même quand les circonstances exigent de sortir un pétard, j’essaie toujours d’ajouter un petit extra, une sorte de variante. Un peu comme la cerise sur le Sundae : c’est tout de suite plus appétissant.

Cela dit, les gens n’ont pas idée du degré de satisfaction procuré par certaines des méthodes les plus basiques. Poignarder quelqu’un à mort, par exemple. Je ne connais pas d’expérience plus intime, plus personnelle. Quoi de plus exaltant que le bruit du couteau qui perce une peau humaine ? Parfois, c’est plus fort que vous : il vous faut l’entendre encore, et encore, et encore…

Découvrez un extrait du roman sur le site des éditions l’Archipel.

Premières lignes #90 : Vorrh, B. Catling

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Pour cette édition, je vous présente les premières lignes de ma dernière lecture : Vorrh de B. Catling.


La Vorrh est une forêt merveilleuse et effrayante. Tous ceux qui y pénètrent y trouvent soit la mort, soit l’oubli. Néanmoins, elle exerce une fascination quasi magnétique et un attrait irrésistible. On dit que le jardin d’Éden est dissimulé en son cœur. Personne ne l’a jamais explorée en entier, elle serait sans fin.

Pourtant, un homme a entrepris le périple. Un ancien soldat qui a tout abandonné pour suivre sa bien-aimée, Este. À sa mort, il a, suivant d’antiques rituels, emprisonné son esprit dans un arc et, écoutant ses murmures, s’est lancé sur la route…

Fleuve éditions (26 septembre 2019) – 484 pages
Broché (24,90€) – Ebook (17,99€) – Traduction : Nathalie Mege 

PREMIÈRES LIGNES (hors prologue)

L’arc que j’emporte avec moi, je l’ai fabriqué à partir d’Este.
Elle est morte juste avant l’aube, il y a dix jours. Elle avait prévu sa fin alors qu’elle travaillait au jardin, vu l’emplacement entre les plantes où elle ne se tiendrait plus, élan d’une révélation sous le soleil de l’après-midi.
Venue au monde avec le don de divination, Este vivait dans l’attente de son départ – un vent suivi d’une vague, suivie d’une tempête. Les devins meurent en trois temps, d’abord par le dehors, puis vers le dedans.
Son prénom était Irrinipeste. Elle était fille d’Abungu et née dans la Vorrh, la vaste forêt menaçante selon elle plus ancienne que l’humanité.
Nous nous sommes dit adieu au cours des journées qui ont mené à sa nuit. Ensuite, tous mes ressentis furent écartés : il y avait des rituels plus importants à accomplir. Cela, je le savais. Tout avait été décrit et dévoilé dès que nous avions accepté d’être ensemble

Je vous en reparle lundi, mais je crains d’être passée à côté de ce roman dont je n’ai pas vraiment réussi à identifier la finalité et qui m’a donné l’impression de ne pas posséder le bagage culturel et intellectuel nécessaire pour arriver à l’apprécier dans sa globalité et à en saisir toute la quintessence.

 

Et vous, ce roman vous tente-t-il ?

 

Premières lignes #89 : My absolute darling, Gabriel Tallent

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Pour cette édition, j’ai choisi de vous parler d’un roman qui me fait très envie mais qui m’intimide: My absolute darling de Gabriel Tallent.

Couverture My absolute darling

« À quatorze ans, Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu’elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule, sous la coupe d’un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante, Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie. »

Extrait disponible sur le site des éditions Gallmeister.

PREMIÈRES LIGNES

LA vieille maison est tapie sur sa colline, avec sa peinture blanche écaillée, ses baies vitrées, ses frêles balustrades en bois envahies de sumac vénéneux et de rosiers grimpants. Leurs tiges puissantes ont délogé les bardeaux qui s’entremêlent désormais parmi les joncs. L’allée de graviers est jonchée de douilles vides tachées de vert-de-gris. Martin Alveston descend du pick-up et ne regarde pas Turtle qui reste assise derrière lui dans l’habitacle, il gravit le porche, ses chaussures militaires émettent un son creux sur les planches, un homme robuste en chemise à carreaux et jean Levi’s qui ouvre la porte vitrée coulissante. Turtle attend, elle écoute les cliquetis du moteur avant de lui emboîter enfin le pas.

Et vous, connaissez-vous ce roman ?
L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé  ? 

Premières lignes #88 : Cléopâtre, Alberto Angela

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Je lis très peu de livres d’histoire, mais quand j’ai vu que les éditions HarperCollins allait sortir un roman sur Cléopâtre, je ne pouvais qu’avoir envie de le découvrir !

« Revivre l’Histoire, sur les traces de Cléopâtre

Peu de femmes peuvent se vanter d’avoir autant marqué les esprits que Cléopâtre. La dernière reine d’Égypte antique a séduit les puissants mais a surtout fait de son nom un symbole de puissance. Alberto Angela, vulgarisateur de génie, nous entraîne sur les pas de cette femme d’exception. Dans un monde antique dominé par les hommes, elle a permis au royaume d’Égypte de connaître une expansion fulgurante. Femme de pouvoir, douée dans l’art de la négociation comme dans celui de la guerre, elle est une grande stratège et une figure incroyablement visionnaire. Si, après deux mille ans, elle continue de nous fasciner et de nous inspirer, c’est peut-être parce qu’au-delà des images et du fantasme, elle est le visage de la modernité. »

PREMIÈRES LIGNES

LE CRÉPUSCULE D’UNE RÉPUBLIQUE
15 mars 44 av. J.-C.

Elle a le regard tourné vers un horizon lointain, très lointain, comme si elle voulait se perdre dans des sensations et des souvenirs aussi doux qu’apaisants.

Un voile en soie gonflé par le souffle d’une brise légère encadre son visage. Il se serait déjà envolé si elle ne le tenait pas d’une main ferme. C’est le seul signe de force de ce corps nu, délicatement allongé dans le creux d’un coquillage gigantesque. La faible lumière de l’aube ne dessine pas encore ses contours. Au reste, ce serait impossible : sa beauté est constituée de milliers de carreaux de pierre qui composent ces formes arrondies. Celles de Vénus. La mosaïque est progressivement caressée par un bruissement. Une tunique vaporeuse approche du centre de la salle en frôlant le sol.

Et vous, ce livre vous tente-t-il ?
Retrouvez un extrait sur le site des éditions HarperCollins

Premières lignes #87 : Un couple irréprochable, Alafair Burke

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


En ce moment, j’ai envie de thrillers, et après l’excellent L’ombre de la menace, je pense bientôt me lancer dans un thriller qui a l’air très prometteur : Un couple irréprochable d’Alafair Burke.

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Angela Powell est en apparence une femme comblée. Elle mène une vie confortable avec Jason, un brillant professeur d’économie devenu une personnalité médiatique, et leur fils de treize ans. Mais leur bonheur de façade se lézarde lorsque l’une des stagiaires de son mari dépose plainte contre lui pour comportement déplacé, puis qu’une de ses collaboratrices l’accuse de viol. De quoi donner à Angela l’impression qu’elle ne connaît peut-être pas si bien celui qui partage sa vie. Pourtant, face à l’obstination d’une enquêtrice coriace, elle choisit quand même de jouer son rôle d’épouse et de le défendre, envers et contre tout.
La disparition soudaine d’une des deux jeunes femmes donne cependant une autre dimension à l’affaire. Tandis que la presse se repaît du scandale, Angela est tiraillée entre la honte, le doute et le besoin de préserver un sombre secret…

PREMIÈRES LIGNES

En un instant, je suis devenue celle que j’étais censée être depuis le début : l’épouse qui ment pour protéger son mari.

J’ai bien failli ne pas entendre toquer à la porte d’entrée. J’avais ôté le heurtoir de cuivre douze jours plus tôt, comme si c’était suffisant pour empêcher d’autres journalistes de se présenter chez moi à l’improviste. Quand j’ai fini par identifier l’origine du bruit, je me suis redressée dans mon lit et j’ai récupéré la télécommande pour couper le son de la télévision. Luttant contre l’instinct qui me poussait à ne pas bouger, je me suis levée pour aller écarter les rideaux devant la fenêtre de ma chambre. Éblouie par la lumière de l’après-midi, j’ai plissé les yeux.

J’ai distingué sur mon perron la silhouette d’une femme aux courts cheveux noirs. L’Impala garée devant la bouche d’incendie de l’autre côté de la rue aurait tout aussi bien pu s’orner d’un panneau « Voiture de patrouille banalisée ». C’était encore cette inspectrice de police. J’avais rangé sa carte de visite dans mon portefeuille, pour éviter que Jason ne tombe dessus par inadvertance. Elle frappait toujours à la porte, et je me suis bornée à l’observer, jusqu’au moment où elle s’est assise sur une marche, avant d’ouvrir le journal déposé par le livreur.

Et vous, ce roman vous tente-t-il ?

Premières lignes #86 : L’ombre de la menace, Rachel Caine

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Pour cette édition, j’ai eu envie de vous parler d’un thriller qui vient de sortir et que je compte lire dès mon retour de vacances : L’ombre de la menace de Rachel Caine.

 

L'ombre de la menace par [Caine, Rachel]

« L’un des thrillers les plus commentés sur les réseaux sociaux américains. La vie sans histoire de Gina Royal et de ses deux enfants vole en éclats lorsque la police découvre un corps sans vie pendu dans le garage familial – qui a servi pendant des années de boucherie humaine au mari de Gina, Melvin. Ce dernier est emprisonné, Gina est acquittée. Mais l’opinion publique reste persuadée qu’elle était au courant et qu’elle participait elle-même à ces meurtres.Gina est alors victime de harcèlements, d’insultes et de menaces, si bien qu’elle et ses deux enfants sont sans cesse obligés de fuir et de changer d’identité.En arrivant à Stillhouse Lake, la vie semble enfin leur sourire pour la première fois depuis longtemps. Personne ne les reconnaît. Mais deux nouveaux meurtres ont lieu, qui rappellent étrangement le modus operandi de Melvin…« 

PREMIÈRES LIGNES

Prologue

GINA ROYAL

Wichita, Kansas

Gina ne posait jamais de questions au sujet du garage.

Cette pensée la tiendrait éveillée des années durant en lui brûlant les paupières. J’aurais dû l’interroger. J’aurais dû savoir. Sauf qu’elle n’avait pas posé la question et qu’elle ne savait rien, ce qui avait fini par la détruire.

En temps ordinaire, elle aurait été à la maison puisqu’il était 15 heures, mais son mari lui avait passé un coup de fil pour lui expliquer qu’il avait une urgence au bureau et qu’elle devrait aller chercher Brady et Lily à la sortie de l’école. Pas de souci, cela lui laissait le temps de tout terminer à la maison avant de préparer le dîner. Il s’était excusé mille fois de bousculer son emploi du temps. Mel savait se montrer charmant, elle avait décidé de lui exprimer sa reconnaissance en lui préparant son plat préféré : du foie aux oignons, servi avec un pinot noir. Une soirée en famille, qui se terminerait sur le canapé à regarder le nouveau film de super-héros que les enfants réclamaient à cor et à cri, si Mel estimait que c’était adapté pour eux. Lily se pelotonnerait contre Gina, et Brady allongerait les jambes sur les genoux de son père, sa tête sur le bras du canapé. Ces moments en famille étaient ce que préférait Mel. Après ses travaux de menuiserie, tout du moins. Gina espérait qu’il ne passerait pas la soirée dans son atelier.

Retrouvez un extrait du roman sur le site des éditions de l’Archipel.

Premières lignes #85 : Mon territoire,Tess Sharpe

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Pour cette édition, je vais vous parler d’un roman que j’ai envie de lire : Mon territoire de Tess Sharpe.

« À 8 ans, Harley McKenna a assisté à la mort violente de sa mère. Au même âge, elle a vu son père, Duke, tuer un homme. Rien de très étonnant de la part de ce baron de la drogue, connu dans tout le nord de la Californie pour sa brutalité, qui élève sa fille pour qu’elle lui succède. Mais le jour où Harley est en passe de reprendre les rênes de l’empire familial, elle décide de faire les choses à sa manière, même si cela signifie quitter le chemin tracé par son père. « 

PREMIÈRES LIGNES

J’ai huit ans la première fois que je vois papa tuer un homme.
Je ne suis pas censée voir ça. Mais ces dernières semaines, depuis que maman est morte, chaque fois que tonton Jake s’absente, je suis complètement livrée à moi-même.
Je passe beaucoup de temps dans les bois ; je me perche dans les abris de chasse au cerf pour jouer ou je grimpe aux arbres pour voir jusqu’à quelle hauteur je peux arriver sans l’aide de personne. Parfois je pleure, parce que maman me manque. Parfois je ne peux pas m’en empêcher.
Mais je m’efforce de ne pas le faire en présence de papa.
J’aime les bois. Ils sont à la fois très bruyants et très silencieux, la bande-son et la berceuse de ma vie, d’aussi loin que je me souvienne. Lorsque j’escalade les grands chênes, me hissant de toutes mes forces, lorsque je me cramponne, saute et me balance le long des branches et de l’écorce tel un écureuil, je suis forcée de faire attention, sans quoi je risquerais de glisser et de tomber. Quand je grimpe, je n’ai pas à penser à l’absence de maman. Ni à papa, qui ne sait plus que tempêter dans un nuage de whisky, nettoyant ses fusils en marmonnant des imprécations contre les Springfield, en réclamant du sang.

Et vous, ce roman vous tente-t-il ?

Premières lignes #84 : Soif, Amélie Nothomb

Premi!èr-1

Le principe de ce rendez-vous initié par Ma lecturothèque est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Pour cette édition, je voulais vous présenter les premières lignes d’un roman dont j’attendais la sortie avec impatience : Soif d’Amélie Nothomb. Il s’agit de la seule autrice connue dont j’essaie de lire toutes les nouvelles parutions, pas par effet de mode, mais tout simplement parce que je suis une grande admiratrice de sa plume.

PREMIÈRES LIGNES

J’ai toujours su que l’on me condamnerait à mort. L’avantage de cette certitude, c’est que je peux accorder mon attention à ce qui le mérite : les détails.
Je pensais que mon procès serait une parodie de justice. Il l’a été en effet, mais pas comme je l’avais cru. À la place de la formalité vite expédiée que j’avais imaginée, j’ai eu droit au grand jeu. Le procureur n’a rien laissé au hasard.
Les témoins à charge ont défilé les uns après les autres. Je n’en ai pas cru mes yeux quand j’ai vu arriver les mariés de Cana, mes premiers miraculés.
– Cet homme a le pouvoir de changer l’eau en vin, a déclaré l’époux avec sérieux. Néanmoins, il a attendu la fin des noces pour exercer son don. Il a pris plaisir à notre angoisse et à notre humiliation, alors qu’il aurait pu si facilement nous éviter l’une et l’autre. À cause de lui, on a servi le meilleur vin après le moyen. Nous avons été la risée du village.

Et vous, appréciez-vous l’autrice ?
Pensez-vous lire son nouveau roman ?