Manx Cat, Christine Sterbik #PLIB2020

Manx cat (Imaginaire) par [Sterbik, Christine]

J’ai lu Manx Cat de Christine Sterbik (éditions Alter Real) dans le cadre du PLIB2020.

PRÉSENTATION ÉDITEUR

Qui est vraiment Sylla, l’énigmatique romancière londonienne à succès ? L’envoûtante jeune femme qui vit avec ses magnifiques chats Manx dans un appartement cossu de Covent Garden veille farouchement sur sa vie privée. Rien ne doit filtrer, du moins rien qu’elle n’ait contrôlé. Olivier, apprenti journaliste français n’en croit pas ses yeux : son rédacteur en chef le charge d’interviewer la secrète Sylla. Une aubaine ? Peut-être, mais aussi un défi. Au fil des jours, le jeune étudiant va percer le mystère à ses dépens et sera entraîné bien malgré lui dans un conflit qui remonte aux origines de l’humanité.

Et si la réalité du monde était bien différente de ce que vous croyez ?

Alter Real Editions (7 juin 2019) – 240 pages – Ebook (5,99€) – Broché (17€)
#ISBN9782378121143

AVIS

Profitant de l’ebook offert gracieusement par la maison d’édition aux jurés du PLIB2020, je me suis jetée dans cette lecture dont le titre et la couverture m’ont tout de suite attirée.

Si vous me suivez régulièrement, vous connaissez mon amour des chats, et à ce niveau, j’ai été plus que ravie, l’autrice nous offrant une histoire les mettant à l’honneur que ce soit dans leur forme traditionnelle ou sous leur aspect imaginaire. En effet, avec Manx Cat, vous allez vous plonger aux origines fantasmées de la création des Manx, une race de chats assez peu connue en France, mais qui se caractérise par l’absence de queue. On regrettera d’ailleurs peut-être la photo d’illustration qui, si elle est très belle, ne met pas en avant cette particularité.

Mais loin de se cantonner à un traité sur les chats, l’autrice nous plonge dans un imaginaire fascinant, mélange de réalité et de fiction, dans lequel des métamorphes prennent vie. Et l’on suit plus particulièrement une métamorphe chat, seule de son espèce, Sylla. Devenue romancière écrivant le jour et vivant sa vie féline la nuit, elle narre à un journaliste stagiaire, d’abord à travers ses carnets puis de vive voix, sa vie à travers les âges. Une vie riche et bien remplie faite de voyages, de rencontres plus ou moins amicales, de moments de joie et de peine… Se dessine ainsi, au fil des pages, le portrait d’une femme forte et hors du commun qui ne peut que susciter une certaine admiration.

J’ai beaucoup apprécié cette partie qui nous parle de mythologie, nous transporte au temps des pharaons, nous fait vivre la montée du christianisme et le déclin du paganisme, évoque la chasse aux sorcières sans oublier cette haine grandissante des chats qui ne sera pas sans conséquence pour Sylla… Puis le roman prend un nouveau tournant, cette dernière mettant à exécution un projet assez égoïste mais qu’on arrive à comprendre. À partir de là, l’histoire m’a semblé bien moins intéressante. Il faut dire qu’elle se focalise sur Olivier, l’apprenti journaliste français, avec lequel j’ai eu fort peu d’atomes crochus.

Assez immature et surtout ayant tendance à commenter le physique de chaque femme rencontrée, c’est typiquement le genre de protagoniste masculin que j’ai en horreur. Certaines de ses phrases et de ses interactions avec Peter, son ami et co-locataire, principalement centrées sur leurs conquêtes et la gent féminine m’ont donc fortement chiffonnée. Je pense que cet aspect ne gênera pas tout le monde d’autant que les deux jeunes hommes ne tombent jamais dans la vulgarité, mais c’est dommage d’avoir privilégié des dialogues parfois creux au détriment de la psychologie des personnages. À part Sylla, les personnages m’ont ainsi semblé manquer de profondeur.. À cet égard, j’ai regretté que le côté mystérieux de Peter ne soit pas plus exploité, cela aurait pu apporter bien plus d’intensité et de tension au récit.

Si j’ai dévoré la première partie du roman avec plaisir, ma lecture fut donc par la suite plus laborieuse bien que j’aie apprécié les phases d’action, et notamment les batailles entre chats et rats. Un combat ancestral ici très bien retranscrit et que l’autrice enrichit d’une dimension plus humaine, voire politique, les alliances et mésalliances ainsi que les trahisons ayant, comme chez les humains, toute leur place !

Le mélange humain/chat à travers la figure du métamorphe est le point fort de ce roman d’autant que c’est plutôt une forme originale en littérature. J’ai adoré découvrir la mythologie autour de cette particularité de la nature, la haine qu’elle peut susciter, mais aussi la manière dont Sylla a dû y faire face optant bien souvent pour une vie solitaire, loin des humains mais aussi loin des chats. Pont entre deux espèces distinctes que rien ne destinait à se mêler, Sylla n’est finalement acceptée par aucune des deux. Une vie passée à être rejetée et à susciter de la méfiance jusqu’à une certaine rencontre qui va changer sa vie à jamais. On pourrait faire, d’une certaine manière, le parallèle avec la difficulté pour certains de concilier différentes origines et cultures notamment quand le rejet des uns et des autres s’en mêle.

La seule chose qui m’a perturbée dans ma lecture, mais j’imagine que c’est personnel, est cette idée qu’une femme gardant sa personnalité, même lors de ses transformations en chat, tombe amoureuse d’un chat non métamorphe… Il est vrai que l’autrice a fait le choix d’animaux s’exprimant et réfléchissant de manière très humaine, mais cela n’en demeure pas moins assez déstabilisant.

En conclusion, Christine Sterbik mêle habilement imaginaire et réalité afin de nous immerger dans la vie mouvementée d’une femme hors du commun et d’un étudiant en journalisme qui connaîtra également son lot de péripéties. Bien que non exempt de petits défauts notamment au niveau des dialogues et du manque de profondeur des personnages, Manx Cat est néanmoins un roman que je conseillerais aux amateurs de récits rythmés, de chats et aux personnes souhaitant découvrir une forme de métamorphe plutôt originale en littérature !

Retrouvez le roman en ligne notamment sur Place des libraires.

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