Les nouveaux druides sont désormais investis d’une mission : reformer le cénacle des druides. Cependant, après avoir été dupé par les Broc’h, leur groupe est divisé et leurs quelques alliés sont défaits ou emprisonnés. Dans leur sillage, le sang a coulé, les pertes ont été importantes. Leurs détracteurs se sont emparés des faits et les utiliseront en leur faveur. Les espoirs reposeront sur Sigrid, si tant est qu’elle puisse agir. Mais le groupe survivra-t-il aux calomnies et aux révélations, alors que dans l’ombre, le Dalc’h continuera de rallier des nouvelles âmes.
Auto-édition – 525 pages – Broché (19€) – Ebook (6,99€)
Illustrations : Christophe le Galliot
AVIS
Avis du tome 1 – Avis du tome 2 : Les nouveaus druides
La série comportant un certain nombre de personnages et des intrigues multiples, j’ai eu peur, en me lançant dans ce troisième tome, de ne pas retrouver mes repères, mais mes craintes se sont envolées dès les premières pages avec un prologue captivant qui prouve la capacité de l’auteur à nous surprendre. Il a ainsi pris le parti de commencer son roman avec des personnages qui nous sont inconnus, mais pour lesquels on se prend tout de suite d’affection à nos risques et périls d’ailleurs. En effet, les choses débutent de manière plutôt dramatique et fracassante !
L’auteur ne tombe néanmoins jamais dans le gore ou la surenchère, ce qui explique probablement le plaisir que je prends à le lire, mais il a une manière bien à lui de nous plonger régulièrement dans des scènes d’action réalistes, immersives et palpitantes. Pour ma part, j’ai apprécié le savant dosage qu’il a su trouver entre scènes de combats classiques à l’arme blanche et confrontations durant lesquels la magie prend toute son importance. Une magie aussi puissante que dangereuse qu’essaie toujours de dompter et maîtriser Dairen que j’ai retrouvé ici avec plaisir même si dans ce tome, je lui ai préféré d’autres personnages…
Le jeune homme poursuit sa lutte contre le mal et va, de nouveau, être confronté à différentes épreuves. Pour l’épauler, il pourra heureusement compter sur des amis et connaissances, plus ou moins sympathiques, mais aussi sur des personnes nouvellement rencontrées dont une dryade débrouillarde et avenante. Son aide ne sera pas superflue au regard du périple entrepris et des multiples dangers rencontrés en cours de route, certains conduisant Dairen à prendre des décisions difficiles qui mettront à mal sa notion d’amitié et le feront parfois douter de la direction à prendre…
J’ai apprécié la manière dont l’auteur exploite la figure de la dryade que je connais peu et que je n’ai jamais vue prendre part à une aventure épique comme celle-ci. J’ai également trouvé ce personnage assez complémentaire avec Dairen et ai pris plaisir à suivre la dynamique qui se développe progressivement entre les deux. Une dynamique qui viendra, dans une certaine mesure, compenser une amitié qui s’est nettement détériorée dans ce tome et qui risque de fragiliser un équilibre précaire que la raison voudrait que nos héros essaient de sauvegarder à tout prix ! Mais les émotions, les secrets et les malentendus semblent ici trop forts pour que les choses s’apaisent, du moins, pour le moment…
En plus de Dairen, on retrouve d’autres personnages plus ou moins familiers comme Krah’m, Morwenna, Sigrid… Si Morwenna demeure cette calculatrice chevronnée prête à tout pour atteindre ses objectifs, on lui découvre toutefois une fragilité et une humanité qui m’ont agréablement surprise. Je dois d’ailleurs dire que j’ai été frustrée de ne pas savoir ce qu’elle devient alors qu’on la quitte en mauvaise posture, mais peut-être que son sort nous sera dévoilé dans la suite de la série… Quant à Sigrid, elle reste fidèle à elle-même : dure à cuire, battante, courageuse, mais parfois trop fonceuse et frondeuse pour son bien ! La jeune femme présente toujours en elle cette dualité qui menace de la faire sombrer à chaque instant et qui tend à rendre ses réactions parfois excessives. Arrivera-t-elle à dompter et à vivre en harmonie avec sa nature profonde pour prendre la place qui lui revient de droit ?
Sigrid est une femme que j’aime beaucoup malgré ses emportements, mais à ma grande surprise, c’est finalement le destin d’Eliaz qui m’a le plus captivée. J’attendais d’ailleurs les passages le concernant avec la plus grande impatience. Le nain, qui avait dû essuyer une terrible perte dans le tome précédent, n’est pas au bout de ses peines : entre l’emprisonnement, le travail forcé et les sévices, il lui faudra toute sa pugnacité et ses amis de fortune, ou plutôt d’infortune, pour survivre et faire face à la situation. Je préfère vous laisser le plaisir de la découverte, mais attendez-vous à une révélation très surprenante sur ce personnage qui s’avère bien plus complexe qu’il n’y parait.
Eliaz est donc mon personnage préféré de ce tome que ce soit en raison de son passé, qui ne manquera pas de susciter en vous une certaine empathie, de son courage ou des liens qu’il a su nouer avec un mystérieux homme, qui ne l’est peut-être pas tant que cela, et une hermine blanche, toute mignonne. La relation entre notre héros et cet animal m’a beaucoup touchée et apporte une certaine douceur à une aventure mouvementée dans laquelle le sang est bien souvent versé et les revers de fortune nombreux.
En plus de l’action omniprésente, on appréciera la manière dont l’auteur n’hésite pas à multiplier les intrigues avant de les relier entre elles afin de former une trame complexe, complète et cohérente ! Tout au long du roman, on passe donc d’un personnage ou d’un groupe de personnages à l’autre sans jamais avoir l’impression d’être perdu puisque l’on sent que l’auteur sait où il va et qu’il sait comment nous y amener ! J’ai ainsi adoré me plonger dans le roman sans réserve, retrouver des têtes familières, en rencontrer d’autres, dont certaines hautes en couleur, et découvrir les différents enjeux politiques, guerriers, stratégiques et magiques qui rythment le récit.
Les choses sont parfois trompeuses et les intérêts des uns ne sont pas forcément ceux des autres. Attendez-vous donc à un roman auréolé d’une bonne dose de secrets, de complots et de jeux de pouvoir qui supposent de maîtriser, en plus de l’art de la guerre, celui de la machination. Prise par le récit, ses révélations et ses nombreux enjeux, je n’ai donc pas vu défiler les 525 pages du roman, ce qui s’explique également par la plume de l’auteur que j’ai trouvée accessible et assez travaillée pour nous offrir de belles émotions, des descriptions réalistes et des scènes très immersives.
Au-delà de cette aventure menée tambour barrant, l’auteur aborde également différentes thématiques intéressantes et universelles : le racisme et la peur de la différence, l’exploitation des plus faibles, le fanatisme religieux, la rédemption, le poids des secrets… Quant aux illustrations de Christophe le Galliot, elles contribuent au sentiment d’immersion que l’on peut ressentir tout au long des pages. La présence de cartes et d’un index des principaux personnages en début de roman permet, en outre, de se lancer avec toutes les données en main pour profiter au maximum de sa lecture.
En conclusion, dans Le chaos d’Askaod, l’auteur creuse le passé de ses protagonistes, nous permet de découvrir d’autres personnages, mais nous offre surtout une aventure épique et haletante qui ne devrait pas manquer de vous faire vivre mille émotions. Entre la découverte d’un bestiaire étoffé, des scènes d’action imagées et réalistes et une quête contre le mal semée d’embûches et d’ennemis retors, vous devriez passer un très bon moment de divertissement empreint de magie, d’amitié/rivalité et de sang.
Je remercie Adrien Hortemel de m’avoir proposé son roman en échange de mon avis.