Sally Jones n’est pas une gorille comme les autres. Dans son destin, tout est singulier. Une aventure aux mille péripéties, de l’Afrique à l’Asie, en passant par New York, Istanbul et Bornéo.
Éditions Thierry Magnier (5 octobre 2016) – 112 pages – 15,50€
Traduction
AVIS
Contrairement à ce que j’ai cru durant ma lecture et lors de la rédaction de mon avis, il ne s’agit pas ici de l’adaptation graphique du roman Sally Jones, mais de sa préquelle illustrée. Bien que je n’aie pas lu le roman, cela ne m’a pas empêchée d’être captivée par l’histoire de cette femelle gorille qui va avoir une existence mouvementée, passant d’un pays à l’autre et de propriétaire peu scrupuleux en propriétaire peu scrupuleux. Une vie qui ne manquera pas de révolter toutes les personnes ayant un minimum d’empathie pour les animaux parce que la pauvre Sally va être plus traitée comme un objet que comme un être doté d’une sensibilité propre…
Si les coups qu’elle reçoit m’ont révoltée, c’est peut-être le comportement de l’une de ses « adoptantes » (le terme bourreau conviendrait mieux) qui m’a le plus choquée. Cette dernière, une femme en apparence des plus respectables, va câliner Sally lui faisant croire en son réel intérêt avant de mieux l’exploiter et la transformer en voleuse de bijoux et d’argent. Une carrière dans laquelle Sally va briller avant que la justice ne la rattrape… Alors que son adoptante va prendre la poudre d’escampette devant le retournement de situation, Sally, quant à elle, va se morfondre s’inquiétant pour son « amie ». C’est à se demander parmi ces deux personnages qui est vraiment l’animal…
D’ailleurs, l’autrice prend le parti original de traiter Sally non pas comme un animal avec une conscience de soi limitée, mais comme un être hybride capable d’appendre à lire ou même à conduire ! Un peu surprise au départ, l’idée m’a semblé pleine de justesse et de pertinence pour susciter de l’empathie même chez ceux qui ont tendance à ne pas voir la sensibilité derrière les yeux d’un animal. Et puis cela apporte une part de romanesque à laquelle les jeunes lecteurs ne devraient pas être insensibles.
Si Sally va connaître des situations extrêmement angoissantes et d’une totale injustice, elle pourra heureusement compter sur des souvenirs plus heureux que ce soit dans le réconfort trouvé auprès d’un orang-outang ou l’étrange et solide amitié nouée avec Koskela, un chef mécanicien rencontré dans un bateau. À cet égard, j’ai adoré leur relation qui m’a beaucoup touchée et émue… Sally et Koskela vont se sauver mutuellement, Sally trouvant en cet homme une personne de confiance avec laquelle couler des jours heureux et notre chef mécanicien, une famille lui permettant de combler sa solitude. Il y a une scène que je vous laisserai découvrir, mais qui m’a semblé d’une très grande justesse et beauté parce que dans la vraie vie, tout le monde n’a pas cette même présence d’esprit. Certains sont ainsi prêts à se débarrasser de leur compagnon à la moindre occasion malgré les liens noués…
Quant aux illustrations, elles s’accordent à merveille avec le ton de l’histoire et facilitent grandement l’immersion dans le récit. L’auteur/illustrateur réussit à restituer à merveille les caractéristiques principales des personnages et leurs émotions. Les rustres portent ainsi leur méchanceté sur leur visage et dans leur manière de se tenir bien souvent conquérante et sans bienveillance, quand l’on perçoit avec une grande acuité la gentillesse de Sally, son abattement quand tous semblent l’abandonner, sa colère, ses moments de bonheur… Le visage de Koskela est plus neutre dans ses expressions, mais nous découvrons la bonté de cet homme dans ses actes, ce qui est tout aussi bien puisque les grands discours ne font pas toujours les grandes personnes. Une leçon que Sally apprendra de sa vie en captivité et qu’elle retiendra dans sa vie en liberté auprès d’un humain qui lui prouvera que tous les hommes ne sont pas dénués d’humanité.
En conclusion, Sally Jones est une magnifique et poignante aventure pleine de rebondissements, d’injustice, mais aussi parsemée de beaux moments de complicité et d’amitié. Une histoire émouvante qui comblera les amoureux des animaux et tous ceux désirant découvrir le destin hors norme d’une femelle gorille courageuse et bien plus humaine que beaucoup d’êtres humains.
Je note cette adaptation illustrée, j’avais énormément aimé ce roman !
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Je ne connais pas ce roman mais il a l’air très bien !
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Un très bel ouvrage que je ne peux que te conseiller, mais on est plus sur une œuvre graphique qu’un roman…
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J’ai modifié mon avis puisque je me suis rendu compte qu’il ne s’agissait pas de l’adaptation graphique du roman mais de sa préquelle illustrée… Cela ne change rien sur le fait que je ne peux que te la conseiller 🙂
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bonjour, comment vas tu? ça a l’air original en tout cas. mais je en sais pas si j’aimerais. passe un bon mercredi et à bientôt!
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N’hésite pas à le feuilleter si tu le croises 🙂
Merci et bonne soirée.
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Coucou un truc m’a interpellé tout de même dans la citation une gorille, on dit plus pour une femelle une guenon non ?
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On en a déjà discuté sur Instagram, mais il me semble qu’on peut parler de femelle gorille sans problème. Pour le terme guenon, je sais qu’il s’agit de la femelle du singe, mais je ne sais pas si on peut l’appliquer à la femelle du gorille. Si un spécialiste passe par ici, ça pourrait être intéressant de le savoir 🙂
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Ça m’a l’air vraiment très très sympa. En plus, j’adore ce genre de couverture, un peu à la Jules Verne pour moi ><
Tu conseilles à partir de quel âge ?
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L’histoire est vraiment bien avec un côté aventure qui n’occulte pas la maltraitance animale dont est victime Sally et l’importance de respecter les animaux….
Pour l’âge, je dirai 10/12 ans, mais sans réelle certitude. N’hésite pas à feuiller un extrait en ligne pour te forger ton avis.
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Merci, je regarderai mais du coup, je crains que ce soit trop complexe pour la majorité des miens même en fin d’année. Dommage. J’en parlerai aux collègues pour leurs grands, ça les intéressera peut-être 😉
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Je croise les doigts pour tes collègues parce que c’est un chouette ouvrage 🙂
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Je ne l’ai jamais lu alors que j’adore l’auteur. Cette version BD me tente bien du coup 🙂
J’ignorais qu’elle existait!
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Mea Culpa, j’ai rectifié mon avis parce qu’on n’est pas sur l’adaptation graphique du roman, mais sur sa préquelle que je te conseille vivement. Elle est très touchante.
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Ca a l’air très intéressant et la couv donne envie !
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C’est vrai que la couverture donne envie et attire le regard…
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Je n’ai pas lu le roman mais la couverture de cette adaptation illustrée est splendide ! Merci pour la découverte 🙂
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Avec plaisir 🙂 De ce que j’ai compris, l’histoire se passe avant le roman…
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Je ne connais pas du tout le roman et malgré de beaux dessins je ne pense pas que ca soit pour moi
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Pas de souci, on ne peut pas tout aimer 🙂
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Typiquement le genre de roman que je n’aurais pas lu sans avoir lu une chronique aussi sympa que la tienne ! 🙂
Je note
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Ravie alors d’en avoir parlé alors 🙂 Par contre, il s’agit plus d’un ouvrage graphique que d’un roman…
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