Mini-chroniques en pagaille #52 : émotion, rire et consentement

De beaux livres Benjamin Lacombe et Harry Potter et des Funko Pop

Plus détaillées qu’un simple commentaire, mais moins développées qu’une chronique, les mini-chroniques en pagaille me permettent de partager succinctement mon avis sur certaines de mes lectures que je n’ai pas eu le temps ou l’envie de chroniquer de manière plus classique.


Cela fait un moment que je ne vous avais pas proposé ce type d’article que j’affectionne pourtant beaucoup, notamment pour vous parler d’albums jeunesse. Un genre que je lis de plus en plus ayant besoin de ma dose de douceur et de belles images chaque semaine. Mais comme vous le verrez à travers les trois petits avis qui suivent, les albums jeunesse peuvent non seulement divertir, mais aussi aborder des thématiques importantes, du deuil à la notion de consentement.                                                                                            _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ 

Saucisse et moi de Alicia Acosta et Mercè Gali (Alice éditions)

Couverture Saucisse et moi

Avec les albums jeunesse contenant un chien sur une couverture, j’ai un réflexe quasi pavlovien, je les embarque, du moins quand je suis à la bibliothèque. J’ai donc emprunté Saucisse et moi sans lire le résumé, m’attendant à une histoire amusante. J’étais loin du compte, l’autrice nous proposant ici une très touchante histoire de deuil animal à travers des métaphores judicieusement choisies. On retrouve ainsi cette idée de nuage pour symboliser la peine, mais aussi, plus originale, l’idée d’une pieuvre qui nous enserre le coeur, ou d’un savon qui nous fait pleurer alors même qu’on était certain de l’avoir rincé.

Des métaphores qui soulignent les émotions qui nous traversent suite à la perte de quelqu’un ; des émotions qu’il est bien difficile d’apprendre à accepter et accueillir… Si l’album semble aborder la question du deuil animal, on peut en avoir une seconde lecture en considérant qu’il évoque le deuil de manière générale. Bien que je ne fasse pas partir de la cible visée, j’ai été très touchée par la peine de notre jeune héroïne, qui fait écho à celle que l’on ressent, quel que soit son âge. Au fil des pages, on a le sentiment d’être accompagnée par Alicia Acosta jusqu’à une conclusion, qui offre une belle note d’espoir sur la capacité de chacun à surmonter le chagrin pour garder en soi les bons souvenirs et n’être ainsi jamais seul.

Touchant, intelligent et d’une belle sensibilité, Saucisse et moi est un album à offrir à un enfant qui a perdu un animal mais aussi à toutes les personnes qui ont besoin d’une histoire pleine d’humanité pour surmonter la perte d’un être cher et accueillir les émotions difficiles qui l’accompagnent.


La bande à Billy de Françoise de Guibert et Ronan Badel (éditions Thierry Magnier)

Couverture La bande à Billy

Après l’émotion, le rire avec un petit album qui ne manque pas d’humour, et qui nous plonge en plein Far West dans la ville de Quietcity.

Une ville qui porte mal son nom car si elle a l’air désertique, elle est quand même habitée par des personnes un peu trop collantes au goût de Billy. C’est que le jeune garçon aimerait être seul quand toute la ville, des frères James en passant par Butch et Cassidy, veulent le suivre. Il n’aurait peut-être pas dû mettre son chapeau qui lui donne des allures de chef !

Page après page, les lecteurs voient donc la bande à Billy se former et se développer au grand dam du jeune cow boy solitaire désigné chef malgré lui… Mais ne vous inquiétez pas, un chef, même récalcitrant, a plus d’une corde à son arc pour trouver cette tranquillité très recherchée en cette ville de Quietcity ! En plus de l’histoire pleine d’humour et d’une chute amusante, le charme de cet album réside dans les illustrations de Ronan Badel, qui joue avec les codes du Far West et ses indétrônables éléments visuels. Les lecteurs plus âgés apprécieront également les clins d’œil à des criminels de légende…

En bref, je vous invite à vous plonger dans La bande à Billy ou l’histoire d’un chef qui ne voulait pas l’être et d’une bande de criminels de légende qui vont trouver plus malins qu’eux. Léger et amusant, un album parfait pour les amateurs du Far West. À noter qu’il s’agit du quatrième tome d’une série mais qu’il n’est nul besoin d’avoir lu les précédents pour apprécier celui-ci.


Attrap’bisous de France Quatromme et Christine Davenier ( Kaleidoscope)ALEIDOSCOPE

Couverture Attrap'bisousEncore un album emprunté pour sa couverture que je trouve très amusante et encore un album qui s’est révélé, certes drôle, mais surtout très intelligent !

On découvre deux animaux pas forcément destinés à jouer ensemble : Pioupiou, un oisillon plein d’entrain et d’énergie, et Malou, un loup plein de malice. Le premier veut juste s’amuser, le second a une tout autre idée en tête. En tant qu’adulte, on  comprend tout de suite qu’un loup qui joue avec un oiseau, ça risque de mal finir, surtout quand ledit loup s’arrange, à travers une comptine, pour amener l’oiseau toujours au plus près de sa gueule. Il faut dire que notre loup veut un « bisous » !

Si je me doutais que ça finirait bien, je me suis inquiétée pour le jeune Pioupiou qui ne semble pas voir le danger, jouant avec son nouveau et dangereux ami avec une belle insouciance et une certaine naïveté. Mais rassurez-vous, notre oisillon a du caractère et n’est pas du genre à se laisser faire ! J’ai adoré la fin et la manière dont, sous couvert d’une histoire qui ne manque ni de peps ni de charme, France Quatromm aborde la notion de consentement. Les enfants apprennent ainsi simplement et par l’exemple, qu’ils n’ont pas à faire quelque chose dont ils n’ont pas envie, comme faire un bisous à un loup. Ce dernier mot pouvant être considéré autant au sens propre que figuré…

En bref, Attrap’bisous est un album plein d’intelligence qui aborde avec humour et beaucoup de pertinence la notion de consentement. Une manière ludique et simple de permettre aux enfants de s’approprier un concept important, de les aider à poser des barrières vis-à-vis des autres et de les sensibiliser au respect de leur corps et de leur volonté. Le tout dans une ambiance colorée et mignonne qui prouve que douceur et sujet difficile peuvent facilement cohabiter.


Et vous, lisez-vous des albums jeunesse ?
L’un d’entre eux pourrait-il vous intéresser ?

34 réflexions sur “Mini-chroniques en pagaille #52 : émotion, rire et consentement

  1. Le dernier album me fait un peu penser à « Mon meilleur ami » chez 1 2 3 soleil, avec un hibou et une petite souris. Il est d’avantage basé sur l’humour, mais le paradoxe entre les deux animaux qui ont des desseins différents est aussi la base de l’album.

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  2. Ces albums ont l’air très sympas 🙂
    Je n’en lis plus trop depuis que mes nièces ont passé l’âge, mais il y en a quelques-uns dans ma WL, il faudrait que je prenne le temps de voir si je peux les trouver…

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  3. « Saucisse et moi » 😀 Je vais l’offrir à l’homme qui avait nommé son chat Saucisse. Je te laisse imaginer la tête des passants quand il appelait son chat tous les soirs pour qu’il rentre. J’en rigole encore. Merci pour cette sélection. A bientôt

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  4. « Saucisse et moi » a l’air tellement touchant. C’est très bien aussi de parler du deuil animal, c’est un thème qu’on aborde pas souvent et pourtant il est très important, à tout âge. Comme toi, j’aurais tendance à penser qu’on pourrait vite l’associer au deuil de manière général, un animal étant un membre à part entière dans une famille. 🖤 L’idée de la pieuvre qui enserre le cœur est très parlante je trouve, il doit y avoir plein de belles comparaisons pour mettre des mots sur les émotions très fortes qui nous assaillent pendant ces périodes douloureuses. Ca doit être un très joli titres. Merci pour ces mini chroniques Audrey !

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