Les cousines vampires, Alexandre Fontaine Rousseau et Cathon (illustrations)

Couverture Les cousines vampires

À l’invitation de sa cousine Frédérique, Camille retourne dans le vieux manoir où elle a passé le plus bel été de son enfance. Mais plus rien, dans le sinistre paysage qu’elle découvre, ne correspond aux tendres souvenirs qu’elle chérissait… et les gens méfiants qu’elle rencontre à la taverne du village semblent craindre ce lieu qu’ils nomment « la maison du diable ». Quant à la mystérieuse Frédérique, elle n’aime décidément ni le potage à l’ail, ni la quiche à l’ail, ni la salade de gousses d’ail. Les cousines vampires se lit comme l’on regarde une vieille série B oubliée…

Pow Pow (22 août 2016) – 121 pages – 18€

AVIS

Je n’avais jamais entendu parler de ce roman graphique découvert par hasard dans les rayons de ma médiathèque. Chose fort dommage car avec son ton décalé, ses scènes d’inspiration gothique tournées en dérision et son héroïne un peu cruche sur les bords, Les cousines vampires est un petit bijou. On sent que l’auteur ne se prend pas au sérieux et s’amuse des codes des films d’horreur, des clichés des romans gothiques, et de l’engouement pour les vampires, sans oublier de tourner au ridicule quelques éléments plus contemporains, pour nous proposer une œuvre drôle, décalée et pleine de mordant.

J’ai eu l’impression de regarder un navet, mais un navet assumé qui cache une richesse folle avec des références et des allusions qui raviront les amateurs de films d’horreur et de l’esthétique gothique, parfaitement retransmise grâce aux illustrations de Cathon. Jouant sur les ombres, le noir et ses dégradés, l’illustratrice apporte cette noirceur que l’auteur tourne avec brio au ridicule. La couverture et les événements devraient nous inquiéter, l’auteur s’arrange pour nous faire sourire et rire devant une héroïne complètement à côté de la plaque.

Ainsi, si Camille se révèle touchante par sa naïveté, elle ne brille pas par sa perspicacité. Tous les indices sont là pour qu’elle comprenne qu’il y a un problème, que sa cousine dont elle garde de tendres souvenirs est dorénavant bien étrange, que ce n’est pas normal qu’il y ait des vers dans le fromage, et encore moins que l’épicerie locale ne vende que des produits à base d’ail, mais elle, elle ne voit rien, strictement rien. Cet aveuglement face à des indices plus gros qu’un camion rend l’aventure de la jeune femme très drôle pour les lecteurs qui, eux, ont compris qu’il y avait anguille sous roche dès l’arrivée de la jeune fille dans le village de sa cousine. Il faut dire que les locaux nous mettent quand même bien mis la puce à l’oreille, même si la logorrhée de Camille aurait pu nous distraire de l’essentiel.

J’ai également beaucoup aimé la manière dont l’auteur s’amuse de ces scènes dans lesquelles les grands méchants des films et des séries déclament leur plan et dévoilent leur machiavélisme. Un manque de subtilité qui rend toujours ces passages ridicules ! Ici, le ridicule provient autant du discours grandiloquent de Frédérique à sa fenêtre que la manière dont Camille l’interrompt régulièrement. Car si cette dernière n’a pas peur des choses inquiétantes qui se déroulent autour d’elle, elle est terrifiée par des ombres sans danger. Irrattrapable ? Peut-être… En tout cas, ne comptez pas sur un drame frappant le village, et donnant lieu à un conciliabule hilarant, pour lui mettre un peu de plomb dans la tête et les yeux en face des trous.

Seule la fin m’a semblé un peu expéditive dans la mesure où elle nous présente un grand bouleversement sans nous permettre de l’approfondir. Ce n’est pas un défaut en soi, mais je n’aurais pas été contre quelques pages supplémentaires, ayant adoré suivre cette jeune femme qui semble posséder une manière très personnelle d’aborder la réalité et le monde qui l’entoure. Elle offre un contraste saisissant avec sa sombre cousine dont, j’en suis certaine, vous, vous aurez compris la véritable nature.

Un peu cruche, bavarde à outrance, naïve sur les bords, Camille est la parfaite héroïne de série B, mais pas forcément celle qui reste sur ses deux pieds à la fin d’un film d’horreur ! Alors, on se demande inexorablement si elle va survivre à son séjour chez sa cousine Frédérique aux dents longues, aux grands yeux et aux mystérieux desseins…Une question dont je ne vous donnerai évidemment pas la réponse, mais qui me permet de conclure cet avis sur un conseil : foncez commander ce roman graphique parfait pour Halloween, les fans de films d’horreur qui ne se prennent pas au sérieux, et les amoureux des bons navets. Vous savez ces films qui savent tourner en dérision certains clichés et stéréotypes pour rendre une copie décalée absolument unique et savoureuse ! Ne manque plus que les rires préenregistrés pour se mettre dans l’ambiance…

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