Les rôdeurs de l’Empire, tome 2 de Guy-Roger Duvert

Les Rôdeurs de l'Empire T2 par [Guy-Roger Duvert, Tomasz Ryger]

Je remercie Guy-Roger Duvert de m’avoir envoyé Les rôdeurs de l’empire, tome 2, en échange de mon avis.

Peu nombreux sont les rôdeurs à avoir échappé au siège de l’auberge. Ignorant souvent la survie de leurs compagnons d’armes d’un jour, ils s’éparpillent, chacun poursuivant ses propres objectifs. Quelle n’est pas leur surprise lorsque le sort les contraint une nouvelle fois à faire équipe, se retrouvant désormais complètement mêlés à la guerre déclenchée par l’Empire et à ses conséquences politiques. Peu à peu, ils découvrent que la motivation du conflit est beaucoup plus complexe et obscure qu’à première vue

Auto-édition (13 février 2023) – 330 pages – 19,90€

AVIS

Avis sur Les rôdeurs de l’empire, tome 1

Étant passablement fatiguée, au stade où j’ai failli mettre du lait en guise de sauce dans une salade, j’avais envie d’un livre entraînant et facile à lire, qui m’assurerait un bon et entraînant moment de divertissement. Et sans surprise, puisque Guy-Roger Duvert est devenu, au fil des ans, une valeur sûre, c’est ce que j’ai obtenu avec ce roman mené tambour battant. Quand le premier tome nous tenait captifs dans une auberge, ce deuxième tome nous conduit sur les routes, même s’il est vrai que nos protagonistes connaîtront à deux reprises la case prison.

Après une mise en place permettant à l’auteur de faire converger les survivants du premier tome vers le même point, sans oublier au passage d’adjoindre de nouvelles personnes au groupe, Guy-Roger Duvert nous plonge dans le vif du sujet ! En échange du remède au poison qu’on leur a obligé à ingurgiter, nos protagonistes, supervisés par un capitaine, doivent aller chercher un homme dans un établissement pénitentiaire. Une future monnaie d’échange pour lancer les négociations avec le Front Mahani et convaincre son charismatique leader de rester neutre dans la guerre opposant le royaume de Derenos à l’Empire ou encore mieux, de se ranger du côté de Derenos.

Il faut dire que privé de l’un de ses atouts majeurs, le royaume s’inquiète des velléités expansionnistes de l’Empire. Des velléités d’ailleurs difficiles à comprendre, le coût de la guerre dépassant nettement les avantages et les ressources dont pourrait tirer bénéficie l’Empire de cette invasion. Il faudra attendre d’avancer dans le récit, de débroussailler les non-dits et de s’approprier les découvertes des uns et des autres pour comprendre les motivations de l’Empire. Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié ce point qui laisse présager un troisième tome riche en découvertes et qui, dans une certaine mesure, m’a fait éprouver le même sentiment d’impatience mêlé de curiosité ressenti avec une autre série de l’auteur.

En plus de toute l’intrigue autour de la guerre et de ses enjeux, qui nous pousse à nous interroger sur les dessous des manoeuvres politiques et militaires de l’Empire, c’est toute la dimension humaine du roman qui m’a conquise. Si la psychologie des personnages n’est pas développée outre mesure, puisque nous sommes bien plus ici dans un récit de survie que dans un récit introspectif, l’auteur a réalisé comme dans le premier tome, un très beau travail sur la notion de groupe. Il nous montre par l’exemple la manière dont un groupe émerge en dépit ou à cause des circonstances, et la manière dont ses membres se positionnent en son sein et par rapport aux autres. À cet égard, et je ne citerai pas de nom pour ne pas spoiler le premier tome, certains personnages évoluent et semblent enfin prendre conscience d’appartenir à un collectif. Une prise de conscience que j’ai trouvé finement amenée et qui permet d’envisager des interactions encore plus riches dans la suite de la série.

La galerie de personnages est variée, mais les personnalités tellement fortes et marquées, qu’il est aisé de distinguer chaque profil. Entre les tueuses, les voleurs, les archers, les chasseurs de primes… nous sommes sur le qui-vive d’autant que si on fait d’emblée confiance à certains personnages, qui suivent un réel code de conduite, d’autres nous semblent plus problématiques. Je pense notamment à un psychopathe et à une personne qui tend à tuer avant de parler, au point même d’en choquer une autre qui n’est pourtant pas une enfant de chœur. Je n’ai pas ressenti d’attachement viscéral pour personne en particulier, mais j’ai développé mes préférences, qui sont d’ailleurs peu ou prou les mêmes que dans le premier tome. Il y a juste une femme qui, à mon sens, reste trop effacée par rapport aux autres membres du groupe pour que je m’en sois fait une réelle opinion. J’espère que son rôle sera plus prépondérant dans la suite des aventures.

Des aventures qui ne manquent pas de sel, de rythme, de morts et de violence, l’auteur poussant ses personnages dans leurs retranchements et leur faisant endurer bien des épreuves. Au programme, un peu de magie, des trahisons et des mensonges dont l’un que j’avais deviné très vite, du sang, des attaques en mode guérilla, des combats implacables et pas toujours contre des humains, et même une opération d’infiltration/d’exfiltration qui nous prouvera la force d’un groupe quand ses membres arrivent à se coordonner et à dépasser leurs différences en vue d’atteindre un objectif commun. Se développe ainsi une véritable synergie de groupe qui donne envie que ce dernier aille loin sans trop de pertes humaines, le risque de mourir étant, bien souvent, élevé dans les romans de Guy-Roger Duvert.

Cela explique, entre autres, la raison pour laquelle une fois commencée la lecture de l’un de ses romans, on éprouve des difficultés à s’arrêter. Il se dégage une telle tension de ses livres et une envie telle de voir les personnages en découdre et s’en sortir que les pages ont une légère tendance à se tourner toutes seules. Et si on ajoute à cela, un style d’écriture fluide et cinématographique, on obtient de véritables page-turner. Ce roman ne déroge pas à la règle, possédant cet aspect visuel, renforcé par le découpage en plusieurs parties, qui donne l’impression d’être dans une œuvre hybride, une sorte de roman pensé pour le papier et calibré pour l’écran.

En conclusion, dans ce deuxième tome, l’auteur prend ses distances avec le premier, notamment en troquant l’environnement restreint d’une auberge contre un lieu d’action beaucoup plus étendu, mais il en conserve néanmoins ses principaux atouts : une galerie de personnages variée et attrayante, une synergie de groupe en constante évolution, de la tension, des trahisons et des mensonges, un rythme soutenu, des scènes d’action parfaitement orchestrées, et des vérités qu’il faut arracher à coups d’épées et de flèches bien envoyées. Les amateurs de romans de fantasy avec une intrigue plus complexe qu’il n’y paraît, des rebondissements, de l’action, des personnages forts qui valent autant pour eux-mêmes que pour leurs interactions les uns avec les autres, devraient passer un très bon moment de divertissement avec Les rôdeurs de l’empire.

28 réflexions sur “Les rôdeurs de l’Empire, tome 2 de Guy-Roger Duvert

  1. Oh mince, j’espère que ça va pour toi Audrey, fais attention à toi surtout si tu es trop fatiguée. 😘
    Ayant déjà pas mal de livres déjà dans ma pile à lire, je ne découvrirais pas celui-ci, ni son premier tome, mais c’est bien s’il a pu t’offrir l’évasion et la détente que tu recherchais. 😊

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