Mini-chroniques en pagaille #53 : histoire, classique et adoption

De beaux livres Benjamin Lacombe et Harry Potter et des Funko Pop

Plus détaillées qu’un simple commentaire, mais moins développées qu’une chronique, les mini-chroniques en pagaille me permettent de partager succinctement mon avis sur certaines de mes lectures que je n’ai pas eu le temps ou l’envie de chroniquer de manière plus classique.


Après quelques semaines sans article de ce type, je vous propose aujourd’hui trois mini-avis sur trois livres très différents : un livre audio qui nous plonge dans l’Histoire de France à travers le regard d’une célèbre reine, un grand classique qui hélas ne m’a pas séduite outre mesure, et un très touchant album sur l’adoption.

AVIS

Marie-Antoinette reine de France de Patrick Martinez-Bournat

Couverture  Marie Antoinette Reine de France

Notre histoire commence à Paris le 13 juillet 1793, à la prison du Temple. Marie-Antoinette, prisonnière dans sa cellule, n’est plus reine de France. La reine déchue sait qu’elle va bientôt être séparée de son enfant pour toujours. Dans quelques mois, elle sera exécutée place de la Révolution. Elle profite de ses derniers instants avec son fils Louis-Charles, devenu Louis XVII à la mort de son père Louis XVI, pour lui raconter l’histoire de sa vie.

Ce n’est pas un manuel d’histoire ni une étude politique, c’est l’histoire d’une femme emportée dans la tourmente de l’Histoire. Les dialogues sont imaginaires, tous les faits historiquement exacts.

En ce moment, j’ai envie de lire des classiques et, par extension, de l’historique sans pour autant m’attaquer à de trop longs ou érudits ouvrages. J’ai donc jeté mon dévolu sur ce court livre audio dans lequel on recueille les confidences imaginaires de la reine Marie-Antoinette.

Une femme dont l’Histoire a donné une image frivole et attribué, parfois à tort, des paroles dont une célèbre citation qui a renforcé son image de souveraine déconnectée de la réalité du peuple. Ce livre va à contre-courant de cette image nous dévoilant une reine bien plus sanctionnée pour sa liberté d’esprit que ses caprices fantasmés ou avérés. De fil en aiguille, on la découvre accusée de bien des maux, certains terribles et d’autres, on n’en doute pas, complètement injustes et destinés à bafouer son image et justifier l’injustifiable. J’ai d’ailleurs apprécié qu’on rappelle l’affaire du collier de la reine et la manière dont sa résolution laisse quand même un goût amer en bouche. Bien qu’on n’apprenne rien de nouveau sur les dessous de la Révolution française ici très condensée, la fuite de la famille royale et de sa chute, j’ai aimé qu’on donne la voix à cette reine emblématique d’une époque et de sa fin.

Elle nous apparaît ici très humaine, dépeinte en mère de famille aimante et épouse loyale, du moins en grande partie. Le portrait est très flatteur, peut-être trop, mais permet de relativiser l’image que l’Histoire a voulu donner de cette illustre reine. Mais le véritable atout de ce livre est la partie audio, les comédiens nous offrant une prestation convaincante, vivante et très humaine ! Cela nous permet de vivre tous ces faits historiques avec intensité et de suivre la déchéance de la reine et des siens avec une boule aux ventres. Il faut dire que son humanité transparaît dans les petites scènes de vie familiale qui agrémentent le récit…  Un récit entrecoupé d’interludes musicaux alternant entre vivacité, parfait reflet du caractère de la reine, et ton dramatique annonçant l’inéluctable fin d’un règne et d’un régime.

En résumé, Marie-Antoinette Reine de France devrait plaire aux personnes souhaitant découvrir cette célèbre reine autrement, Patrick Martinez-Bournat nous en offrant un portrait bien différent que celui que nous pouvons en avoir. Manquant peut-être de nuances, ce livre audio brille par sa mise en scène et son interprétation magistrale qui donne l’impression de vivre de l’intérieur les turpitudes de cette période de notre histoire et les tourments de la dernière reine de France !

Livre audio disponible gratuitement pour les abonnés d’Audible.


De la Terre à la Lune de Jules Verne (Le livre de poche)

Couverture De la Terre à la Lune La guerre de Sécession terminée, les membres du Gun Club de Baltimore font un projet insensé: expédier un engin sur la Lune!
Un énorme canon de neuf cents pieds de long est mis en œuvre à cet effet. On fabrique pour lui un projectile de plusieurs tonnes renfermant une cabine pourvue des plus récents appareillages scientifiques.
Trois hommes montent à bord du gigantesque obus projeté dans l’espace le 1er décembre 186., à onze heure moins treize minutes. D’extraordinaires événements vont accompagner leur odyssée.

Lu dans le cadre du Challenge 2023 sera classique, ce classique dont j’avais déjà dû lire des extraits ou une version abrégée ne m’a pas passionnée même si je lui reconnais des qualités que j’aurais envie de qualifier de technique. Avec son sens du détail inégalé et sa manière d’ajouter des explications à des descriptions, Jules Verne ravira les amateurs d’artillerie et d’astronomie. Ayant grandi dans une ville appelée Armeville durant la Révolution française, avec un voisin armurier, la première dimension ne m’est pas étrangère. Quant à l’aspect scientifique, et sans jouer la carte de la littéraire dans l’âme, j’avoue qu’il a fini par m’ennuyer ou, du moins, par me perdre. Je voulais de l’action et de l’aventure, pas des explications, même si elles permettent de saisir pleinement la portée du projet : expédier un engin sur la Lune !

J’ai trouvé la mise en place très longue et la partie qui m’intéressait vraiment, le voyage en lui-même, expédiée très rapidement. Ce n’est pas un défaut en soi, mais cela ne m’a pas permis de savourer pleinement cette histoire, dont j’ai néanmoins apprécié le ton qui n’est pas dénué d’ironie. L’auteur se moque plus ou moins gentiment des Américains, de leur nationalisme, de leur obsession des armes et de la manière dont ils jouent à savoir qui a la plus grosse… Difficile de ne pas sourire devant les membres du Gun Club mais aussi de s’offusquer de leur cynisme pragmatique.

Trop technique à mon goût et pas assez explicite en termes d’aventure, De la Terre à la Lune n’a pas réussi à me convaincre mais je ne doute pas qu’il puisse ravir les personnes appréciant l’astronomie et les défis scientifiques. Je tenterai peut-être, par curiosité, la suite, Autour de la Lune, mais en version graphique.


L’appel du marais de Davide Cali (Editions Passepartout)

Couverture L'appel du maraisLors d’une balade au bord d’un marais, un homme et une femme trouvent le petit Boris, seul et abandonné, et décident de le recueillir et de l’élever, sans se préoccuper de ses écailles ou de ses grands yeux. Un jour, Boris ressent le besoin de repartir vers le marais pour retrouver ses semblables. Un album sur l’adoption.

Étant fascinée par les Axolot, animal peu présent en littérature, j’ai emprunté cet album sans même lire le résumé. Un bon choix ayant été emportée par ce beau récit sur l’adoption, qui rappelle également qu’aimer, c’est aussi parfois laisser l’autre prendre sa liberté. Un beau message accompagné d’un autre tout aussi important : la famille, ce n’est pas forcément les gens qui nous ressemblent, mais les gens qu’on aime et qui nous aiment.

Deux belles leçons que Boris, recueilli bébé au bord d’un marais, va apprendre de lui-même, soutenu par ses parents adoptifs qui vont l’aimer tel qui l’est, sans condition et avec respect, même si cela signifie, l’aimer à distance. Émouvant, tendre et bienveillant, L’appel du marais est un sublime album tout en poésie et sensibilité sur l’adoption, en plus d’un beau récit illustré avec beaucoup de délicatesse.


46 réflexions sur “Mini-chroniques en pagaille #53 : histoire, classique et adoption

  1. Un album charmant !
    Et je partage ton envie de classique et d’histoire, ce texte sur Marie Antoinette z l’air très intéressant. Pour ma part, c’est Zweig qui m’accompagnera à la rencontre d’une figure historique ce mois-ci ^^

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  2. Ce livre sur Marie-Antoinette me tente. Je ne suis pas abonné d’Audible car j’ai du mal à faire attention sans le texte devant moi, mais si les voix sont assez intéressantes, peut-être. Mais je veux vérifier — la version que je vois à mon côté fait 1h17. C’est la même en Europe, ou est-ce abrégée ?

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    • Je confirme que c’est la même version. Le livre est très court ce qui n’est pas gênant quand on peut l’écouter gratuitement… Autrement, je ne suis pas certaine que ça vaille le coup et le coût ! Tu peux faire un essai sur le site, qui propose souvent des offres intéressantes avec un ou plusieurs livres offerts 🙂

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  3. D’après mon souvenir de ce Verne-là, je comprends qu’il ne t’ait pas plus emballée, même si ce n’est pas le plus fastidieux à lire: on échappe aux énumérations encyclopédiques rencontrées dans d’autres de ces livres ^^
    Je retiens L’appel du marais, ça a l’air très touchant 🙂

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  4. Je n’ai pas lu ce Verne mais un jour, je me replongerai dans toutes ses oeuvres… J’ai lu quelques verne ces derniers temps qui étaient très bien… En général, il y a même de l’humour ou un personnage caricatural qui en devient amusant… Bon, ça n’a pas l’air le cas ici…

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  5. J’avais beaucoup aimé la plume de Jules Vernes dans Michel Strogoff. Le seul de ces récits non scientifiques il me semble. Perso je suis d’une filière scientifique pourtant me connaissant ça a tendance à me lasser.
    Le portrait de Marié Antoinette et ton ressenti me fait penser à un film reportage vu en Italie où finalement on dépeint une femme tout autre tout en étant pas édulcoré.

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