La Petite Faiseuse de Livres – tome 1, Miya Kazuki, Suzuka

Petite faiseuse de livres (la) - Manga série - Manga news

Si les livres n’existaient pas, il faudrait les inventer ! Une étudiante bibliovore se réincarne en petite fille dans un monde caractérisé par l’illettrisme, et où l’imprimerie semble n’avoir pas encore été inventée… Mais pour celle qui est morte écrasée par sa bibliothèque, les livres sont vitaux !! Il n’y a qu’une seule solution s’il n’y en a pas, elle va les fabriquer. Une bibliofantaisie pour les amoureux des livres, par des amoureux des livres

Ototo – 160 pages – 6,99€ – Traduction : Guillaume Draelants

AVIS

Comment ne pas craquer devant cette couverture toute mignonne et un tel titre ? C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que je me suis lancée dans la lecture de ce manga adapté d’une série de light novels qu’il faudra que je me procure parce que j’ai adoré ce premier tome qui démarre par la mort d’une jeune femme écrasée littéralement sous le poids de son amour des livres. Une ouverture atypique et plutôt marquante qui m’a fait sourire puisque quelques jours avant la lecture de ce manga, j’avais déplacé une grosse pile de livres qui menaçait de me tomber dessus durant la nuit…

Mais pas de panique, si sa vie en tant qu’Urano Motosu prend fin, la jeune femme se réincarne dans le corps d’une fillette de cinq ans à la santé fragile, Maïn. Une seconde chance qui a un petit goût d’enfer pour cette bibliovore qui se retrouve plonger dans un monde où la lecture est réservée à la noblesse et dans lequel le commun des mortels ne sait pas lire ! Cela ne sera pas sans vous rappeler notre propre passé avant l’avènement de l’imprimerie, une période que, vous vous en douterez, je suis bien heureuse de n’avoir jamais connue.

Bien qu’ayant le corps d’une fillette et ses souvenirs, Urano conserve sa personnalité et son amour inaliénable pour les livres, ce qui va la pousser à tout faire pour arriver à assouvir sa passion quitte à devoir elle-même fabriquer son propre livre. On la suit donc, page après page, dans cette mission qui se révèlera bien plus ardue que prévu. En effet, en plus de devoir se faire à sa nouvelle vie et aux limites de son nouveau corps ainsi qu’aux codes de cette société qu’elle découvre petit à petit, notre héroïne va devoir faire preuve d’inventivité pour mettre la main sur les ressources dont elle aura besoin pour se lancer dans son ambitieux projet. C’est qu’avant d’avoir un livre en main, il y a un certain nombre d’étapes à respecter ! Elle pourra heureusement compter sur l’aide de sa sœur, Tuuli.

Si j’ai beaucoup aimé le personnage d’Urano/Maïn qui m’a parfois amusée par son obsession pour les livres qui semble même lui faire occulter son ancienne vie, j’ai eu un petit coup de cœur pour Tuuli qui s’est révélée altruiste, gentille et très patiente devant les demandes inattendues de cette petite sœur devenue bien étrange. Prenant son rôle de grande sœur très au sérieux, elle ne peut qu’attirer la sympathie des lecteurs d’autant que de fil en aiguille, on se rend compte que l’état de santé assez fragile de Maïn ajoute une charge de travail supplémentaire sur les épaules de la jeune fille…

Au-delà de l’aspect amour des livres omniprésent dans le roman, les instants de vie apportent également beaucoup de charme à cette histoire puisque l’on découvre la vie au sein d’une famille assez pauvre, mais unie et aimante. Il est également intéressant de découvrir, aux côtés d’Urano, des conditions de vie et d’hygiène bien éloignées de celles que nous connaissons avec un confort somme toute assez sommaire, ce qui n’empêche pas la famille de Maïn de sembler heureuse. J’ai, en outre, été agréablement surprise par la personnalité du père, un soldat, qui tranche avec les stéréotypes liés à ce genre de personnage.

Le bonheur de savoir lire et la tristesse d’un monde dans lequel la lecture est un privilège nous sautent aux yeux dans ce manga, mais l’autrice évoque également le sujet de l’illettrisme et l’importance de ne pas regarder de haut les personnes qui, pour une raison ou une autre, ne savent pas lire. J’espère que dans la suite de la série, la passion pour la lecture de Maïn fera des émules même si le difficile accès aux livres demeure un problème…

Quant aux illustrations, elles sont à l’image de la couverture, sublimes ! J’ai adoré la rondeur des traits, la très grande expressivité des visages et le travail réalisé sur les yeux de Maïn qui expriment à eux seuls toute une palette d’émotions. Les décors, quant à eux, correspondent à merveille au récit : minimalistes pour les scènes d’intérieur de manière à refléter le niveau de vie de la famille, plus riches et détaillés quand l’on parcourt les rues du village à l’ambiance très médiévale.

En conclusion, La Petite Faiseuse de Livres est un manga que je conseillerais à tous les amoureux des livres curieux de découvrir la nouvelle vie d’une jeune femme se retrouvant coincée dans la peau d’une fillette et dans un monde où il lui est bien difficile de s’adonner à son unique et seule passion, la lecture. Tendre, teinté d’humour et magnifiquement illustré, voici un premier tome qui devrait vous donner envie de vous jeter sur la suite afin de suivre Urano, devenue Maïn, dans son ambitieux projet…

32 réflexions sur “La Petite Faiseuse de Livres – tome 1, Miya Kazuki, Suzuka

  1. J’ai regardé l’animé avant même de lire la saga de mangas et je le regrette !
    Les premiers épisodes de l’anime sont un peu fouillis et quelques incohérences au niveau du fonctionnement de l’univers persistent ! Ca n’a pas l’air d’être autant le cas dans la série de mangas!!
    Je pense la découvrir un de ces quatre. J’aime tellement Maïn et Tulli moi aussi ! *0*
    J’avoue aussi avoir un petit faible pour le marchand dont j’ai oublié le nom hihi

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      • La résurrection n’est que peu abordée dans la série, car autant les personnages peuvent découvrir que Maïn a été réincarnée, Maïn, de son côté, n’a pas vraiment de moyen de découvrir pourquoi / comment cette réincarnation a eu lieu.

        L’auteure a toutefois expliqué ce point particulier dans une session de Q/R avec des fans sur twitter (en japonais…), et je trouve la justification très intéressante, ce qui change des isekai habituels qui se contentent d’un Dieu sympa qui réincarne le héros…

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      • Oui, ça a été traduit par quelqu’un en anglais. Vous pouvez le lire ici:
        https://forum.novelupdates.com/posts/5325480/
        Et la version originale pour ceux qui veulent faire la traduc par eux-mêmes…

        Attention toutefois, je recommande TRES FORTEMENT d’attendre au moins d’avoir lu soit le troisième volume du manga, soit le premier tome du roman en entier, avant de lire ce post, car sinon vous risquez d’être spoil sur un point important, qui est la base de la justification de la réincarnation…

        Pour faire simple en version pas spoiler en attendant. En gros, la réincarnation concerne tout le monde. Tous les personnages sont réincarnés, Tuuli, Lutz, leurs parents, Otto, etc. C’est juste que pour tout le monde, la personnalité antérieure (et les souvenirs qui vont avec) se retrouve écrasée par la nouvelle personne (un peu à la manière dont on écraserait un fichier sur un disque dur) durant la jeune enfance (genre à 2-3 ans max, il ne reste plus rien de la personnalité antérieure). Et comme cet écrasement a lieu très très jeune, personne n’en a de souvenirs et ne peut donc découvrir que le principe de réincarnation existe.
        Myne est spéciale car pour certaines raisons, cet écrasement n’a pas eu lieu. (le spoiler, c’est quelles sont ces raisons)

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      • Il existe quelques indices dans le roman pour découvrir cela, à savoir qu’Urano ne s’est pas réincarnée dans la Myne de 5 ans, mais en fait s’est réincarnée à la naissance. Mais dans le manga, ce n’est abordé qu’en coup de vent, et dans l’anime encore moins. C’est le défaut du manga, qui est nettement moins détaillé sur plein d’aspects par rapport au roman. Même si le manga a par contre l’avantage de donner une meilleure représentation visuelle des lieux et personnages. Chaque média a ses avantages / inconvénients… ^^

        A la toute fin du premier tome du manga, la mère de Myne évoque un « rêve étrange » de sa fille. Dans le roman, la scène est plus détaillée, ce qui permet de savoir que Myne voyait en « rêve » le japon moderne avec ses gratte-ciel (elle voyait les souvenirs d’Urano sans vraiment les comprendre), et ce plusieurs années avant la prise de contrôle par Urano dans le chapitre 1.

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