Mini-chroniques en pagaille #15

Mini-chroniques en pagaille

Plus détaillées qu’un simple commentaire, mais moins développées qu’une chronique, les mini-chroniques me permettent de partager succinctement mon avis sur certaines de mes lectures que je n’ai pas eu le temps ou l’envie de chroniquer de manière plus classique. 


  • Les enfants loups tome 2 : Ame et Yuki de Yoshiyuki Sadamoto et Yû et Mamoru Hosoda (éditions Kazé)

Couverture Les enfants loups : Ame & Yuki, tome 2

On retrouve Hana et ses enfants, Ame et Yuki, dans leur maison de campagne où ils vont très vite bénéficier d’une inattendue et très touchante attention de la part d’un homme bourru, mais qui a un cœur d’or, et de tout le voisinage. Un élan de solidarité d’autant plus précieux que Hana aura besoin d’un petit temps d’adaptation et d’apprentissage pour arriver à tirer profit des fruits de la terre.

La vie s’organise donc petit à petit laissant à chacun la possibilité d’évoluer et de découvrir de nouvelles choses. Yuki exprime ainsi la farouche volonté d’aller à l’école en promettant de faire attention, sa condition de louve ne devant pas s’ébruiter. Mais est-ce vraiment facile de cacher sa nature profonde et de s’approprier des codes sociaux qui ne sont pas les siens ? Une question à laquelle Yuki va devoir faire face et trouver ses propres réponses…

Ame, avec peut-être un brin de nostalgie pour cette vie de loup dont son père n’a pas eu le temps de lui expliquer toutes les règles, avance à son rythme et semble beaucoup intérioriser ses sentiments. Il faut dire qu’il est bien moins exubérant et loquace que sa sœur… Mais une rencontre pourrait changer la donne.

Hana, quant à elle, se révèle fidèle à elle-même, une femme douce, courageuse et souriante qui aime profondément ses enfants et est prête à tout pour eux. Elle fait donc de son mieux pour leur apporter ce bonheur que la mort de son mari a quelque peu entaché.

Comme le premier tome, cette suite est un concentré de douceur, de poésie, de beauté et de sensibilité. Les personnages sont adorables et terriblement attachants. On suit donc avec beaucoup de plaisir et d’émotions leur vie et leurs péripéties dans ce monde imaginaire qui, comme le monde réel, fait planer une menace sur ceux qui sont différents… Le scénario offre d’intenses émotions tout comme les superbes illustrations qui alternent entre rondeur et douceur. C’est beau et émouvant à l’image de cette petite famille pour laquelle on ne peut que souhaiter un happy end.

  • Tue-moi plutôt sous un cerisier dHina Sakurada (éditions Akata) :

Couverture Tue-moi plutôt sous un cerisier

Une belle couverture, un résumé intrigant et un titre aussi poétique qu’énigmatique, ce one-shot avait tout pour me plaire. Mais je suis malheureusement sortie de ma lecture frustrée.

L’idée de départ était très bonne : une jeune fille reçoit de la part de sa meilleure amie un étrange message : Fuis ! Le lendemain, au lycée, elle apprend horrifiée son suicide et son tweet qui l’accuse de harcèlement. Un harcèlement dont elle est elle-même par la suite victime… Dans ces conditions, comment ne pas prendre la main tendue par le petit ami de la défunte ?

L’auteure avait en main tous les ingrédients d’un bon thriller angoissant et plein de tension, dommage qu’elle ait opté pour un scénario au pas de course qui vient tout gâcher. L’histoire se déroule bien trop vite pour qu’on développe un réel intérêt pour les tenants et aboutissants d’un suicide qui révèle pourtant cette part d’ombre chez des adolescents prêts à tout, même au pire, pour satisfaire leur passion amoureuse.

Le côté one-shot qui m’avait pourtant attirée vers ce titre est finalement son plus gros défaut. Il aurait ainsi bien fallu deux ou trois tomes de plus pour véritablement développer la psyché des protagonistes et rendre leurs aspirations et motivations crédibles… Quant aux illustrations, notamment au niveau des faciès, elles manquent peut-être de finesse, mais semblent plutôt cohérentes avec le fond : passables mais sans grand attrait.

En bref, voici un manga que je ne vous recommanderai pas forcément à moins d’être prêt à effleurer une histoire avec du potentiel qui reste hélas bien trop en surface pour présenter un véritable intérêt. On retiendra quand même une ambiance parfois malsaine qui pourrait plaire à certains lecteurs bien qu’elle aurait mérité d’être plus appuyée…

  • Moi, Albert détestateur de livres d’Ingrid Chabbert et Guridi (Frimousse éditions) :

Avec son titre tapageur, son grand format et ses pages épaisses, Moi, Albert détestateur de livres attire immédiatement le regard que ce soit celui des enfants ou des adultes. Albert a un problème dans la vie : il est entouré de livraddict.  De véritables mordus qui lisent partout et tout le temps ! Un véritable enfer pour lui qui a une sainte horreur des livres…D’ailleurs, chaque livre qu’on lui offre finit invariablement dans la cabane du jardin. Bien fait pour eux, ils n’avaient pas qu’à le narguer, lui qui préfère largement jouer aux jeux vidéos et regarder la télévision.

Je ne doute pas que ce portrait parle à certains lecteurs… Un peu caricatural certes, mais n’oublions pas que nous sommes dans un album jeunesse et qu’il est nécessaire d’avoir des archétypes forts pour faciliter le processus d’identification des jeunes lecteurs. Et puis tout n’est pas perdu pour Albert qui va faire une étrange rencontre qui pourrait bien le pousser à rejoindre les rangs de sa famille grande lectrice. De détestateur à dévoreur de livres, il n’y a finalement qu’un pas !

Grâce à une mise en page épurée mais ludique qui compte autant que la narration, ce petit album empli d’humour devrait séduire les enfants, et peut-être les pousser à suivre l’exemple d’Albert et à donner sa chance à un livre. Un petit pas vers une potentielle future passion ou du moins, une leçon subtilement amenée : ne pas dire qu’on n’aime pas avant d’avoir essayé.

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Agréable, accessible, et porté par un personnage grognon mais amusant, voici un petit album à ne pas pas manquer.

Et vous, connaissez-vous ces livres ?
Certains vous tentent-ils ?

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