Le club des chasseurs de fantômes, tome 1 : Le navire des disparus, Paul Beorn

Cette semaine, je vous parle du premier livre lu en 2024 : Le club des chasseurs de fantômes, tome 1 : Le navire des disparus de Paul Beorn. Roman qui m’a permis de valider une lecture pour le Challenge Petit Bac 2024 et le Challenge de l’imaginaire 2024.

En vacances à La Rochelle, Sacha a la garde de sa petite sœur Louisa. Quand celle-ci disparaît, il part à sa recherche avec son cousin Nicolas. Ils font la rencontre de Camille qui affirme que Louisa a été enlevée par des fantômes ! Bientôt, Sacha découvre qu’il possède le pouvoir de voir ces fantômes et de basculer à leur époque. Il entraîne Nicolas et Camille dans une course-poursuite à travers la ville et son histoire…

‎ Rageot Editeur (6 novembre 2019) – 160 pages – 10€

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AVIS

La promesse d’une histoire de fantômes a suffi à me donner envie de découvrir ce roman jeunesse que j’ai lu d’une traite, complètement happée par l’histoire. L’auteur vient de La Rochelle et cela se ressent dans la manière dont il nous immerge au sein de cette ville qu’il donne très envie de visiter. Et ceci même si elle accueille des fantômes, pas tous très sympathiques au demeurant…

Les jeunes amateurs de fantômes devraient être séduits par l’ambiance qui se dévoile page après page. Même si je ne fais pas partie du public visé, j‘ai adoré cette douce atmosphère frissonnante, d’autant que l’auteur la mêle à une petite dimension historique des plus sympathiques. Je reconnais d’ailleurs avoir appris des choses sur la riche et mouvementée histoire de La Rochelle, que Nicolas connaît sur le bout des doigts ou presque. Ses connaissances sur sa ville adorée feront de lui, comme vous le verrez, un précieux atout dont son cousin, Sacha, et leur nouvelle amie, Camille, auront rudement besoin.

En effet, la petite sœur de Sacha, Louisa, a disparu et toutes les bonnes volontés seront mises à contribution pour la retrouver avant qu’il ne soit trop tard. L’auteur introduit par cette impression de compte à rebours une certaine tension qui fera comprendre aux jeunes lecteurs l’urgence de la situation. En plus de la petite fille, le groupe doit également retrouver le père de Camille, un chasseur de fantômes qui s’est évaporé au même endroit que Louisa. Reconnaissez que l’affaire est louche ! Nous suivons donc les trois héros dans leur enquête qui les conduira à faire des rencontres plus ou moins agréables.

Avec un sens du rythme indéniable et suivant un tempo sans pitié, Paul Beorn nous emporte dans une aventure auréolée de dangers, qui nous pousse à tourner les pages en se demandant ce qui va encore tomber sur le museau de nos personnages. En moins de 150 pages, le lecteur n’a pas le temps de s’ennuyer, mais il a celui de trembler pour le devenir des deux disparus, d’autant qu’à travers les souvenirs de nos protagonistes, on a presque l’impression de les connaître. On désire donc ardemment les sauver de la périlleuse situation dans laquelle leur curiosité semble les avoir malencontreusement placés.

Au-delà de l’aventure, l’auteur évoque des sujets sensibles comme le deuil passé et celui en devenir, la douleur devant l’absence... Mais il veille aussi à marquer son histoire de l’empreinte de l’amour familial et de l’amitié. J’ai ainsi beaucoup aimé voir les liens d’amitié se former entre les deux cousins et Camille, une jeune fille courageuse dont la détermination force le respect, si ce n’est l’admiration. Elle est vraiment prête à tout pour retrouver son père, seul parent qui lui reste depuis le décès prématuré de sa mère. Quand elle évoque cette dernière, l’émotion s’empare des lecteurs et ceci quel que soit leur âge. Même chose quand Sacha évoque cette petite sœur qu’il adore ou sa grand-mère sur le point de faire le grand saut… Une scène m’a d’ailleurs beaucoup émue par sa force et l’amour dont elle témoigne.

Nicolas se révèle peut-être un peu moins touchant que ses deux acolytes, mais il saura aussi lever le voile de ses émotions, en même temps que nous surprendre agréablement à plusieurs reprises. Il se révèle finalement bien plus débrouillard et courageux qu’on pourrait le penser de prime abord. Une prise de conscience qui vient contrebalancer mon sentiment premier quant au traitement de ce personnage par l’auteur qui, en début de roman, joue un peu trop à mon goût sur certains clichés. Son évolution et la manière dont Nicolas trouve sa juste place dans le groupe m’ont donc pleinement convaincue. 

Quant à la plume de l’auteur, elle se révèle très accessible mais aussi précise, rythmée et terriblement immersive. J’ai ainsi adoré la manière dont il nous donne l’impression de courir dans les rues de La Rochelle aux côtés de nos protagonistes. J’ai également apprécié de découvrir les règles entourant le contact avec les fantômes : des règles à connaître et à respecter sous peine de terribles conséquences ! Mais je vous laisserai le plaisir de les découvrir par vous-mêmes…

En conclusion, Le navire des disparus fut une chouette lecture jeunesse mêlant habilement fantastique avec la présence de fantômes, et historique à travers les informations distillées par-ci, par-là sur La Rochelle et sa tumultueuse histoire. Un mélange qui fonctionne d’autant plus qu’il est porté par la plume vive et immersive de Paul Beorn, parfaite pour nous faire ressentir l’urgence de la situation, nos protagonistes devant sauver leurs proches avant qu’il ne soit trop tard. Fantômes, aventure, et amitié au programme d’un premier tome riche en péripéties et en rencontres !

Roman lu dans le cadre du Challenge Petit Bac 2024 et du Challenge de l’imaginaire 2024.