Le chalet, Catherine Cooper

Couverture Le Chalet

Je remercie les éditions de l’Archipel de m’avoir envoyé Le chalet de Catherine Cooper en échange de mon avis.

Quatre clients. Un chalet de luxe. Le crime parfait…

1998. Deux frères, Will et Adam, emmènent leurs petites amies dans une station de ski huppée des Alpes. Un jour, au retour d’une longue descente hors-piste, l’un d’eux manque à l’appel…
2020. Deux couples ont loué dans la même station un chalet de luxe. Quatre personnes liées, d’une façon ou d’une autre, au drame du passé. Dans l’ombre, quelqu’un connaît la vérité. Et attend son heure pour frapper…
Dans ces montagnes battues par la tempête, jamais  » cold case  » n’aura aussi bien porté son nom…

L’Archipel (24 novembre 2022) – 322 pages – 22€ 

AVIS

Ayant craqué sur la couverture et son ambiance inquiétante, je ne pouvais qu’être tentée par ce thriller qui m’a fait passer un bon moment de divertissement. À travers une double temporalité, l’autrice nous propose deux histoires en apparence indépendantes, en apparence seulement… Il faudra ainsi attendre que les fils se détricotent pour comprendre de quelle manière le passé et le présent vont se télescoper, permettant enfin de faire toute la lumière sur un drame survenu plus de 20 ans plus tôt.

Contrairement à d’habitude, je n’ai pas développé de préférence pour l’une des deux temporalités, appréciant autant de me plonger en 1998 qu’en 2020. Il faut dire que le passé porte en lui une certaine dimension dramatique : deux frères, Adam et Will, à la relation conflictuelle qui ont menti sur leur niveau en ski, une sortie en montage en hors-piste, une météo peu engageante, un guide exécrable bien plus préoccupé par son entreprise et son ego que ses clients… Et puis, sans surprise, le drame ! Un drame qui aura des conséquences bien plus importantes qu’on pourrait le penser sur le présent. Car si ce corps découvert par hasard perturbe le programme de nos protagonistes de 2020, le lecteur va comprendre que cette macabre et inattendue découverte ouvre surtout la porte sur un passé qu’il aurait peut-être mieux valu ensevelir à jamais.

Appréciant les ambiances en huis clos, j’ai aimé celle instaurée par l’autrice qui se veut de plus en plus oppressante. Il y a, en outre, un décalage intéressant entre le confort, du moins matériel, du chalet de luxe dans lequel Hugo, sa femme, et un autre couple résident, et le caractère plus abrupt de l’extérieur, avec une météo difficile et une montagne fascinante, mais non moins dangereuse. Mais vous verrez que le véritable danger est celui que l’on ne voit pas venir. À cet égard, si j’ai apprécié les différentes révélations faites en cours de route, dont l’une qui permet de revoir l’histoire sous un autre angle, j’ai trouvé le tout un peu grandiloquent. J’aurais peut-être aimé un peu plus de subtilité même si cela ne m’a pas empêchée de dévorer ce thriller, la plume de Catherine Cooper se révélant redoutable d’efficacité.

Simplement, mais avec une certaine force et brutalité, l’autrice dépeint les passions humaines, mais surtout la vilénie qui se cache en chacun. À part une femme souffrant de dépression post-partum qui m’a fait beaucoup de peine, son mari étant un rustre doublé d’un gougeât, et une jeune femme qui fait tout pour que le séjour des pensionnaires du chalet se passe bien, tous les autres personnages du présent et du passé semblent, au mieux, éthiquement discutables, au pire antipathiques. Entre l’époux salace qui drague les autres femmes sous l’oeil de son épouse fragilisée par la naissance de son bébé, une femme mariée par pur intérêt qui méprise son mari, un homme obséquieux et hypocrite pour les besoins de son entreprise, un homme méprisant qui commet un viol comme si de rien n’était, un misanthrope prétentieux… difficile de s’attacher ! Et pourtant, on suit avec un réel intérêt ce qui leur arrive, happé par ce huis clos qui devient de plus en plus étouffant à mesure que les heures et les jours défilent.

Certains personnages évoluent en cours de route, nous apparaissant bien plus sympathiques et surtout humains, quand d’autres s’enferment dans la haine, nous dévoilant un esprit embrouillé et noirci par un désir puissant et dévastateur de vengeance. Une vengeance mûrement réfléchie qui frappera de manière froide, implacable et brutale sa cible ! Mais la fin nous laisse penser que notre âme vengeresse n’en a pas encore fini avec le passé et est bien décidée à mettre un point final à une histoire commencée 20 ans plus tôt. Je vous rassure, ce roman se suffit à lui-même, mais je serais ravie de lire une éventuelle suite, Catherine Cooper laissant planer un réel danger sur l’un des protagonistes. Un protagoniste pour lequel j’ai fini par ressentir une certaine compassion, ce qui n’était pas gagné en début de roman puisque ses pensées peu charitables et son comportement m’ont souvent indisposée.

En conclusion, Le chalet est un thriller efficace qui, durant quelques heures, piège ses lecteurs et ses personnages dans un jeu de dupe et de faux-semblants dont tout le monde ne sortira pas indemne. Brutal sans être sanglant, ce roman lie passé et présent dans une atmosphère de huis clos rendue étouffante par des relations emplies d’hypocrisie, des mensonges qui menacent à tout moment d’exploser, et un plan machiavélique qui se dévoile par petites touches ! Mais Le Chalet, c’est aussi un roman qui devrait plaire aux amoureux de la montagne, et à ceux bien conscients de sa dangereuse beauté qui fait d’ailleurs écho à celle d’une âme vengeresse bien déterminée à obtenir justice !

46 réflexions sur “Le chalet, Catherine Cooper

  1. L’histoire à l’air vraiment intéressante. J’aime beaucoup les histoires avec des temporalités différentes que l’on découvre au fil de pages, malheureusement j’ai encore du mal avec les thrillers … Mais je note le nom du roman pour l’offrir à l’un de mes proches fan de montagne… et de thriller ! (le lecteur idéal ? haha)

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  2. Celui-ci m’intéressait déjà mais je crois que tu m’as conforté dans mon idée. J’aime beaucoup le fait que l’histoire se déroule à deux époques différentes, je suis curieuse de ce contraste entre le côté chaleureux, confortable du chalet (qui doit cacher bien des dangers pourtant) et l’hostilité extérieur de la météo. Sans parler des relations toxiques et mesquines qui règnent entre les personnages. Merci pour ton retour plus que convaincant Audrey !

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  3. Sur le coup, j’ai cru que c’étaient des lanternes sur la couverture, j’ai vraiment besoin de lunettes 😆
    J’avoue que ce titre ne me tente pas vraiment, même si le thème de la dépression post-partum m’aurait intéressée. Le contexte de la montagne ne m’attire pas du, je dois être trop frileuse ^^

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