The Kiss of Deception (tome 1), Mary E. Pearson

The Remnant Chronicles, tome 1 : The kiss of deception de Mary E. Pearson 

Lia est princesse de Morrighan, un royaume englué dans ses traditions. En tant que première née de sa famille, elle doit épouser un prince dont elle ne sait presque rien et qu’elle n’a jamais rencontré… Mais leur union est capitale pour la bonne entente de leurs deux royaumes. Pour fuir ce destin tracé pour elle et la vie étriquée qui l’attend, Lia s’enfuit le matin de ses noces pour commencer une nouvelle vie dans l’anonymat le plus complet. Mais on n’humilie pas deux royaumes impunément… Les émissaires de son père se lancent sur sa piste. Le prince éconduit est bien décidé à la retrouver. Et un mystérieux assassin envoyé par un royaume tierce se lance à sa recherche. Lia ne sait pas qu’elle est traquée. Et quand deux hommes font irruption dans sa nouvelle vie, elle ignore que l’un deux est le prince, et l’autre l’assassin. Lia court un grave danger. Mais elle pourrait bien aussi tomber éperdument amoureuse et percer à jour les secrets et les complots qui gangrènent les royaumes.

La Martinière jeunesse – (3 septembre 2021) – 480 pages – 20€

AVIS

On peut dire que le titre était quelque peu prémonitoire, ayant été très déçue par ce roman que j’ai failli abandonner à plusieurs reprises et que j’ai fini par lire en diagonale. Il faut dire que ayant adoré la saga spin-off, je partais très confiante dans ma lecture, ce qui explique probablement que la déception fut brutale. Je ne sais pas si c’est parce que j’ai lu Dance of Thieves en anglais et The Kiss of deception en français mais j’ai eu l’impression d’un fossé entre les deux romans, comme si l’autrice n’en était pas la même. Problème de traduction ou simplement une plume qui a évolué entre les deux ? Je n’en ai pas la moindre idée, mais le résultat est le même, le sentiment de tomber dans un énième roman ado ultra formaté et sans aucune saveur.

 

J’ai une très grande tolérance vis-à-vis du convenu, estimant qu’on ne peut pas demander à un(e) auteur(e) de toujours révolutionner le genre dans lequel il écrit, mais il faut quand même un minimum de prise de risques. Ce qui n’a pas été le cas ici. J’ai d’ailleurs réalisé qu’entre sa saga principale et la duologie spin-off, l’autrice avait une légère tendance à reprendre certaines ficelles… Mais ce qui m’a vraiment gênée, c’est le manque de profondeur : l’univers est tout juste effleuré et la psychologie des personnages à peine développée.

 

Comble de l’agacement, les protagonistes masculins s’amourachent très vite de l’héroïne sans qu’on ne comprenne pourquoi, tout comme il est bien difficile de saisir ce qui intéresse Lia dans l’un de ses deux prétendants. Néanmoins, je pense que plus jeune, ce point ne m’aurait pas dérangée outre mesure… Adulte, il est rédhibitoire puisqu’il ne me permet pas de ressentir une quelconque émotion et encore moins de croire en une potentielle romance ou en cette ébauche de triangle amoureux.

 

L’autrice tente d’introduire un certain mystère en jouant sur le flou entourant les deux héros masculins dont elle ne dévoile pas tout de suite la réelle identité. Entre les deux, qui est le prince que la princesse Lia était censée épouser afin d’instaurer un semblant de paix entre leurs deux royaumes ? Un prince qu’elle n’a jamais rencontré, mais qu’elle a préféré fuir pour enfin goûter aux joies de la liberté et d’une vie sans pression politique… Qui l’est l’assassin envoyé pour l’éliminer ? Mais les indices sont tellement gros que pour ma part, le mystère a volé en éclats très vite, ce qui a éliminé la seule parcelle d’incertitude présente dans le roman.

 

Ma lecture a donc été plate et les moments d’agacement importants ! Car si Lia m’a agréablement surprise par son sens pratique et son caractère avenant, loin de l’image stéréotypée que l’on peut avoir des princesses, elle m’a agacée par son imprudence. Elle est censée cacher une marque sur son dos pouvant laisser deviner son rang élevé ? Pas de souci, elle va prendre un bain en extérieur dans un endroit où on peut potentiellement voir son dos… Je vous laisse d’ailleurs deviner ce qui va arriver.

 

Est-ce que le livre en VO serait mieux passé ? Probablement ! Mais la déception a été tellement importante que je ne vais pas le vérifier et vais donc abandonner cette trilogie, me contenant de mes bons souvenirs quant à sa saga spin-off, au ton quand même plus adulte. Toutefois, je pense que The Kiss of deception contient assez d’éléments pour plaire aux adolescent(e)s ou aux lecteurs et lectrices plus âgé(e)s prêt(e)s à accepter un certain manque de profondeur quant à l’univers et à la psychologie des personnages. Ce qui aurait peut-être été mon cas si je n’avais pas vu le potentiel de Mary E. Pearson dans Dance of Thieves et Vow of thieves que j’aurais tendance à vous recommander, d’autant qu’il n’y a pas besoin d’avoir lu la trilogie principale pour se lancer dans cette duologie parfaite pour les amateurs de roman mêlant fantasy et romance.