Mini-chroniques en pagaille #56 : du vent et des loups !

Plus détaillées qu’un simple commentaire, mais moins développées qu’une chronique, les mini-chroniques en pagaille me permettent de partager succinctement mon avis sur certaines de mes lectures que je n’ai pas eu le temps ou l’envie de chroniquer de manière plus classique.

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Cela fait plus de deux mois que je ne vous ai pas présenté de mini-chroniques alors j’y remédie avec deux albums jeunesse que j’ai tous les deux beaucoup aimés et que j’ai lus dans le cadre du Cold Winter Challenge.

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Jérémie et le vent Pamela Butchart et Kate Hindley (Glénat Jeunesse)

Résumé : Pour Jérémie, le vent c’est tout une histoire !
Jérémie est un enfant inquiet, tout l’effraie : les vers mangeurs de chaussures, les biscuits trop croquants, les dinosaures en fuite, les tartines brûlées et les écureuils maléfiques. Mais la plus grande peur de Jérémie, celle qu’il ne peut pas contrôler, c’est celle-ci : Jérémie a très peur du vent ! Heureusement, son amie Marguerite, une super casse-cou, va l’aider à surmonter ses craintes. Des héros attachants qui vont être emportés dans un tourbillon de péripéties et vont faire preuve de résilience face aux événements !

La couverture m’a tout de suite intriguée tout comme le titre qui semblait fort à propos. Comme toujours, j’ai apprécié le travail d’illustration de Kate Hindley, son coup de crayon tout en rondeur et l’expressivité de ses dessins qui permettent de saisir beaucoup en peu de pages.

Une expressivité dont n’est pas coutumier Jérémie, un enfant qui est inquiet pour tout et tout le temps, que ce soit pour une chose aussi banale que manger une banane trop mûre ou pour des choses un peu plus inhabituelles comme les dinosaures en fuite ! Devant tous ces dangers, SA solution : la prudence et ceci en toutes circonstances.

Du moins, jusqu’à ce qu’il rencontre son exact opposé, la petite Marguerite, bien plus casse-cou que lui et bien plus aventurière dans l’âme. Il faut dire qu’elle est guidée par une simple question : « quelle est la pire chose qui puisse arriver ? ». Une question pleine d’intelligence qui permet aux jeunes lecteurs de mettre doucement en perspective leurs craintes plus ou moins rationnelles et, peut-être comme notre jeune héros, de s’ouvrir à de nouvelles aventures. Ayant été une enfant extrêmement anxieuse, cet album, et la simple mais pourtant essentielle question de Marguerite, que j’ai apprise bien plus tard à me poser, m’auraient été fort utiles. .

En bref, Jérémie et le vent est un album empli de belles illustrations, d’une incongrue amitié qui fonctionne pourtant très bien et d’un subtil message sur l’anxiété et ces peurs qui empêchent de vivre pleinement, ici son enfance. Le tout agrémenté d’une belle aventure certes courte mais intense qui permettra à Jérémie de prendre son envol et de ne plus jamais voir peur du vent !

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Le Terrible Grand Méchant Enfant de Thomas Gabison et Clémence Paldacci (Actes Sud jeunesse)

Résumé : Alors qu’il est l’heure d’aller se coucher, petit loup reste éveillé, bien trop effrayé à l’idée de dormir. Papa loup essaye de le rassurer, mais rien n’y fait, sur la chaise, sous le lit, par la fenêtre, c’est sûr, il y a un enfant tapi dans le noir. Une seule solution pour calmer son petit garçon : raconter l’histoire du Terrible Grand Méchant Enfant ; où l’on apprend comment un loup courageux a combattu le terrible grand méchant enfant qui effrayait les habitants de la forêt, et comment le terrible grand méchant enfant était en vérité très sympa.

En voici un album des plus savoureux qui, avec facétie et beaucoup d’humour, inverse les rôles et redistribue les cartes des gentils et des méchants des contes de notre enfance !

Ainsi, ici, ce n’est pas un enfant qui est effrayé par le loup de la célèbre comptine Promenons-nous dans les bois, mais un jeune loup qui ne trouve pas le sommeil de peur de devoir faire face à un… enfant. Et voilà donc son papa, dont la patience est mise à rude épreuve, qui doit le rassurer avec des résultats plus ou moins probants. C’est que enfant ou adulte, c’est franchement terrifiant un humain !

L’inversion des rôles, très bien trouvée et pleine d’humour, permettra d’éloigner la peur du grand méchant loup des enfants. Ceux-ci, en effet, réaliseront que si les loups ont peur d’eux, c’est qu’ils ne doivent finalement pas être si méchants que cela. Les parents devraient, quant à eux, compatir devant ces scènes, qu’ils ont probablement déjà vécues eux-mêmes, de coucher retardé par des peurs enfantines. Ils pourront également deviner derrière cette histoire pleine d’humour une dure réalité : l’homme est bien plus dangereux et effrayant pour les loups que l’inverse...

À noter un chouette bonus de fin que j’ai adoré et qui vient apporter à cet album un côté conte dans le conte des plus délectables.

En bref, enfant ou adulte, Le Terrible Grand Méchant Enfant devrait faire son petit effet sur les lecteurs en quête d’une histoire pleine d’humour et à l’ambiance graphique qui allie douceur et ambiance joliment inquiétante.

Est-ce que vous aimez les albums jeunesse ?
L’un de ces deux titres vous tentent-ils ?