Mini-chroniques en pagaille #46 : pirate, méchants et Moriarty sans Moriarty !

De beaux livres Benjamin Lacombe et Harry Potter et des Funko Pop

Plus détaillées qu’un simple commentaire, mais moins développées qu’une chronique, les mini-chroniques en pagaille me permettent de partager succinctement mon avis sur certaines de mes lectures que je n’ai pas eu le temps ou l’envie de chroniquer de manière plus classique.


Au programme, une BD jeunesse pleine d’humour avec une jeune héroïne haute en couleur, une BD associant points cardinaux et méchants, et le tome 11 d’un manga, Moriarty.

  • Séverin Blaireau : Mémoire de pirate de Chandre (Sarbacane)

Couverture Séverin Blaireau, tome 1 : Mémoire de Pirate

S’il y a bien une chose à laquelle je suis incapable de résister, c’est à une bonne histoire de pirates, a fortiori quand elle se déroule dans un univers où l’anthropomorphisme est de mise ! Nous découvrons ainsi Séverin, un blaireau dont le quotidien tranquille est perturbé par une pluie de pense-bêtes. Bien décidé à comprendre ce qui se passe, il en remonte la piste jusqu’à tomber sur un bateau pirate avec, à son bord, une jeune pirate au fort caractère. Mais une pirate à la mémoire défaillante : c’est simple, elle ne se souvient de rien, même pas de son nom !

N’écoutant que son bon cœur, Séverin tente par tous les moyens d’aider la jeune pirate à retrouver sa mémoire, quitte à y perdre des poils et la patience. Quel plaisir de suivre les échanges emplis d’humour entre ce duo atypique qui fonctionne à merveille ! Entre le sage blaireau et la caractérielle jeune pirate, ça fait des étincelles. Les sourires fusent en même temps qu’une forte envie que Séverin arrive à débloquer la mémoire de sa jeune et nouvelle amie. Une amie qui a tendance à l’oublier chaque jour… Heureusement que les pense-bêtes existent !

En plus de sa pugnacité et de sa détermination à toute épreuve, Séverin trouvera de l’aide auprès d’un pharmacien serpent. Mais cela sera-t-il suffisant pour que notre jeune pirate, qui même sans mémoire possède un sacré mordant, retrouve sa vie et ses souvenirs ? Une question qui nous pousse à tourner les pages avec avidité, car plus on avance dans l’intrigue, plus on a envie de lever le voile sur le mystère entourant cette enfant amnésique et esseulée et son bateau échoué.

Amusante et portée par de jolies illustrations aussi douces que colorées et un trait à la rondeur très enfantine, Mémoire de pirate ne devrait pas manquer d’éveiller la curiosité des jeunes lecteurs, tout en leur faisant passer un joli moment de divertissement auprès d’un duo inattendu et attachant. Sourires, évasion et mystère au programme, alors à l’abordage moussaillons !


  • Qu’ils y restent de Riff Reb’s (Dessins), Régis Lejonc et Pascal Mériaux (Éditions de la Gouttière)

Couverture Qu'ils y restent

Voici une BD originale qui nous permet de suivre quatre grands méchants hantant les contes de notre enfance et les récits des plus grands. Différents les uns des autres, le loup, l’ogre, le vampire et le sorcier ont néanmoins un point commun : une faim vorace et insatiable qui ne sera pas sans conséquence…

Quand il n’y a plus de moutons, de mères-grand, de serviteurs, de villageois et d’animaux à se mettre sous la dent ou de sang à goulûment aspirer, quelle solution reste-t-il pour se sustenter si ce n’est l’exil ? Mais cet exil est-il la solution ou le début de la fin ?

Avec un ton non dénué d’humour, les auteurs associent chacun des quatre méchants à un point cardinal, un peu comme si où qu’on aille, un méchant était là pour imposer le règne de la terreur, avant de finir par se heurter au manque de ressources naturelles. Si on peut faire le parallèle avec notre propre réalité où certaines ressources viennent à manquer ou semblent condamnées à disparaître, le charme de cette BD réside avant tout dans son hommage brillant et coloré aux contes de notre enfance, dont elle garde toute l’essence. Cela passe autant par une esthétique aux couleurs soignées dont les teintes varient au gré des pages et des personnages, qu’un cadrage rigoureux et une fin inattendue apportant un nouvel éclairage à l’histoire.

À noter que Riff Reb’s explique avoir puisé son inspiration dans le style d’Ivan Bilibin et de ses contes russes… Sans être une fine connaisseuse de ce dernier, on retrouve en effet des similitudes comme le travail réalisé sur l’encadrement des dessins avec de jolis motifs ornementaux. Cela donne presque le sentiment que les images s’apprêtent à sortir du cadre qu’on leur a imposé pour prendre vie. J’imagine d’ailleurs que sur de jeunes lecteurs, l’effet peut être impressionnant et saisissant. Pour ma part, j’ai trouvé que tout ce travail d’ornement apportait un charme fou à une histoire économe en mots, mais pas en puissance et en charme presque macabre.

Qu’il y restent ou la débâcle des cauchemars d’enfance présentée dans un ouvrage à l’esthétique particulièrement soignée et évocatrice !


  • Moriarty, tome 11 de Ryôsuke Takeuchi et Hikaru Miyoshi (illustrations), Kana

Couverture Moriarty, tome 11

Une fois, deux fois, non j’ai beau tourner le manga dans tous les sens, je ne me suis pas trompée, c’est bien un tome de la série Moriarty que j’ai entre les mains ! Alors diantre, pourquoi n’y a-t-il aucun Moriarty entre les pages si ce  n’est pour introduire les chapitres ? C’est mieux que rien, mais ça reste un peu mince dans un manga dont ils sont supposés être les héros…

L’intrigue de ce tome, qui s’inspire librement de la deuxième aventure de Sherlock Holmes, ne m’a néanmoins pas déplu. Comme dans l’œuvre originale, Le Signe des quatre, ce tome de transition introduit le personnage de Mary, la fiancée de Watson, mais contrairement à l’œuvre d’Arthur Conan Doyle, elle est dotée ici d’un bon sens de la déduction. Un sens de la déduction qui lui sera fort utile face à un Sherlock bien décidé à la tester !

Il faut dire qu’en plus d’être légèrement jaloux de cette femme qui vient s’immiscer dans sa relation avec Watson, il sent qu’elle lui cache quelque chose… Laissant planer le doute sur la moralité de Mary, le mangaka nous plonge alors dans la résolution d’un crime, en plus d’une chasse au trésor auréolée d’une bonne dose de mystère.

Parce que j’aime beaucoup le personnage de Sherlock Holmes, j‘ai été un peu frustrée que son sens de la déduction ne soit pas plus mis en avant, mais en cela le mangaka respecte le matériau de base, Le signe des quatre n’étant pas l’histoire dans laquelle Sherlock brille le plus. En revanche, j’ai trouvé très intéressant le jeu autour de Mary qui se démarque de la potiche de base. Elle nous apparaît sincèrement éprise de Watson, tout en semblant en même temps très très intéressée par le trésor malgré ses dénégations.

Pure convoitise ou motif plus louable, la douce Mary ne joue pas cartes sur table, ce qui ne passe pas vraiment auprès de Sherlock qui tente de découvrir ses véritables intentions. Quant à notre bon Watson, il reste fidèle à lui-même, gentil mais très naïf. Ainsi, ce dernier ne voit absolument pas le bras de fer qui s’engage sous ses yeux entre les deux personnes les plus importantes de sa vie.

Quant à la fin, elle fait habilement le lien avec le tome suivant et nous laisse espérer le retour des véritables protagonistes de la série ! À noter que si on évite la vulgarité présente dans certains tomes, j’ai regretté l‘utilisation de mots trop modernes, nous cassant du contexte historique sans que cela ne semble justifié.

En bref, cette histoire de trésor, de trahison, de vengeance et de passé qui vient se rappeler aux vivants ne m’a pas déplu, d’autant qu’elle est auréolée d’une bonne dose de mystère. Elle m’a néanmoins donné l’impression d’une duperie de la part du mangaka qui tend un peu trop souvent à oublier que les lecteurs signent pour lire les histoires des Moriarty, pas celles de Sherlock. Ou alors aurait-il fallu renommer la série Sherlock et compagnie, histoire que chacun s’engage en connaissance de cause !


Et vous, certains de ces titres vous tentent-ils ?
Les avez-vous déjà lus ?

40 réflexions sur “Mini-chroniques en pagaille #46 : pirate, méchants et Moriarty sans Moriarty !

  1. De belles expériences graphiques, je suis particulièrement attirée par celle sur les pirates, un univers que j’apprécie beaucoup.
    Je te rejoins sur Moriarty et le d’honnêteté de l’auteur vis-à-vis des lecteurs avec ce titre trompeur quand on voit le contenu depuis un moment. Mais le tome 12 devrait plus te plaire, je pense 😉

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  2. bonjour, comment vas tu? j’ai vu qu’ils y restent à la bib. j’ai hésité à l’emprunter mais c’est son format peu pratique qui m’a rebutée. quant à moriarty, je compte reprendre sa lecture cette année… j’espère 😉 passe un bon mercredi et à bientôt!

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  3. Je ne suis pas une grande admiratrice de piraterie (bon a part Jack Sparrow je l’avoue) mais les illustrations de Mémoire de pirate sont vraiment mignonnes et pleine de peps, je garde l’idée pour un futur cadeau ! Merci 😊 Qu’ils y restent, avec ses méchants me plaît bien par contre 😄

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