Mini-chroniques en pagaille #22

Mini-chroniques en pagaille

Plus détaillées qu’un simple commentaire, mais moins développées qu’une chronique, les mini-chroniques me permettent de partager succinctement mon avis sur certaines de mes lectures que je n’ai pas eu le temps ou l’envie de chroniquer de manière plus classique.


Je vous propose mon avis sur les quatre dernières nouvelles lues dans le cadre du Challenge The Maki Project.

  • Disparition programmée, Anthony Boulanger (Éditions du chat noir) : nouvelle extraite du recueil Géniteur et fils.

Il ressort de ce texte un puissant sentiment de solitude. Mais aurait-il pu en être autrement si l’on se réfère à la vie de notre protagoniste, l’homme invisible ou plutôt un homme invisible qui a choisi de le devenir entièrement à la face du monde. Étudié sous toutes les coutures durant son enfance, notamment par son scientifique de père, il a choisi de crier sa rage au monde et de s’isoler à la campagne. Peu de compagnies, pas de travail, mais le plaisir de peindre malgré sa condition qui tend à faire disparaître les objets tout autour de lui… Puis, vient la chute, brutale, un brin cynique, et plutôt bien amenée ! L’invisibilité vous fascine ? Tant mieux parce qu’elle pourrait bien finir par tout emporter.

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  • Trois secondes, Kane Banway :

Jack est un père de famille aimant. Et en tant que mari modèle, il se doit de faire plaisir à sa femme qui ne veut pas passer 7 heures en voiture alors qu’en passant par une T-Porte, ils seraient tous arrivés en trois secondes, montre en main.
Sauf que Jack n’aime pas les T-Portes… Mais il aime sa femme, alors…
Qu’est-ce qu’on ne ferait pas, pour l’amour de sa vie ?

S’inspirant d’une nouvelle dont il a oublié la source, l’auteur nous propose un monde où la téléportation est devenue une réalité. Oubliez les longs trajets en voiture, en avion ou en train pour voyager et toutes ces précieuses minutes, voire heures, perdues dans les transports pour se rendre à son travail… À la place, on utilise des portes de téléportation.

Cela a de quoi faire rêver tout le monde ! Tout le monde ? Pas vraiment puisqu’il y a un irréductible réfractaire à cette technologie. Alors que sa femme et ses deux jumeaux empruntent chaque jour la T-Porte de la maison, Jack s’y refuse. Il a développé envers l’engin une réticence qui s’est muée en véritable phobie. Savoir qu’à chaque fois que sa famille passe cette porte, elle disparaît pendant trois secondes, compresse son cœur et le fait mourir d’inquiétude.

Paranoïa due à son métier d’écrivain et à une imagination trop fertile ? À première vue peut-être, mais force est de constater que derrière ce beau rêve de voyager n’importe où en un claquement de doigts, cette technologie semble cacher quelque chose de plus sombre. N’est-ce pas un peu trop beau pour être vrai ?

Non dénuée de suspense et de mystère, cette nouvelle vous fera passer un moment de lecture agréable tout en vous poussant à vous interroger sur l’ingérence des nouvelles technologies dans nos vies et les éventuels dangers qu’une confiance aveugle en ces dernières peut faire peser sur l’humanité.

En bref, grâce à une plume immersive et d’une grande fluidité, l’auteur réussit en peu de pages à créer un texte cohérent et rythmé dans lequel la tension monte crescendo jusqu’à un dénouement qui devrait vous marquer.

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  • La Route vers L’étoile Antalys, Max Demaux :

Que feriez-vous si vous étiez responsable de la malédiction qui soudainement s’abat sur votre cité ? Relèveriez-vous le défi du roi des rois Piruk bravant seul la chaine de montagnes des Purgamilles ou vous lamenteriez-vous sur votre sort? Ceci est le difficile choix auquel est confronté Namok, jeune officier du roi de la cité d’Isaukur.

Nous partons à la rencontre d’un ancien peuple, les Oularkiens, appartenant à une civilisation dorénavant disparue… Dirigée par un roi arrogant ayant perdu sa sagesse d’antan, la citée ne convient guère au plus jeune officier du roi, Namok. Il adresse donc une prière au roi des Dieux, Piruk, pour que la situation change !

Naïf, le jeune homme n’avait néanmoins pas anticipé que sa louable intention se retourne contre le peuple sur lequel Piruk, très en colère, lance une terrible malédiction. Afin de réparer son erreur, Namok se lance alors dans un périple destiné à sauver les siens, mais le temps est compté…

Cette quête de rédemption, dans laquelle il se lance à corps perdu, sera semée d’embûches et le poussera dans ses retranchements. Au fil des épreuves, Namok en apprendra beaucoup sur lui-même et sur ce qui fait la valeur d’un homme. Il ressortira grandi de cette difficile épreuve même si j’ai peut-être trouvé que tout était un peu trop facile pour lui. Mais cela peut s’expliquer par le format court du récit.

L’histoire, bien que souffrant de quelques maladresses au niveau du style, se lit toute seule et bénéficie d’un bon rythme.

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  • Les enfants d’Avalon, Xavier Portebois :

Une nouvelle à propos de Gareth, un développeur de réalité virtuelle soudain en prise avec les avatars des intelligences artificielles qu’il est censé contrôler.
À moins que tout ça ne soit qu’un prétexte de la part de ce curieux narrateur un peu trop présent…

Nouvelle initialement parue dans le webzine Pénombres #6

Nous faisons connaissance de Gareth, un ingénieur informatique travaillant sur un projet d’intelligences artificielles plutôt avancé. Grâce à des lunettes spéciales, des êtres virtuels de formes diverses et variées peuvent prendre vie sous ses yeux et s’intégrer parfaitement à la réalité qui l’entoure ! Si l’idée est tentante, il semblerait que la création dépasse les attentes du créateur qui va devoir alors faire face à une situation inattendue et quelque peu angoissante… Mais est-ce la réalité ou les délires d’un homme surmené par son travail ?

Un peu de suspense, un jeu intéressant sur le rêve et la réalité, pas mal de tension et un rythme effréné pour un texte qui aborde la question des intelligences artificielles et de leur soulèvement. Quand un être virtuel a conscience de sa virtualité, cela ne lui confère-t-il pas une aura d’humanité aussi fascinante que dangereuse ? 

Si le sujet de cette nouvelle n’est pas original, j’ai apprécié le traitement qui en a été fait tout comme la fin et le choix de l’auteur de s’impliquer personnellement dans le récit en s’adressant régulièrement aux lecteurs. Il en ressort un sentiment de proximité, un peu comme si nous nous faisions les témoins et les confidents privilégiés d’une histoire extraordinaire…

Nouvelle disponible gratuitement sur Kobo ou Amazon.

Et vous, connaissez-vous ces nouvelles ?
L’une d’entre elle vous tente-t-elle ?

5 réflexions sur “Mini-chroniques en pagaille #22

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