Le Jour de la Gratitude au travail, Itoyama Akiko

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Livraddict m’a fait prendre conscience d’une chose : je lis principalement des auteurs français. Pour remédier à ce manque de diversité, j’ai décidé de me tourner vers la littérature asiatique que j’ai négligée alors qu’elle m’attire depuis un moment. C’est dans ce cadre que Le Jour de la Gratitude au travail d’Itoyama Akiko a attiré mon attention lors d’un passage à la bibliothèque. Un rapide coup d’œil m’a en outre permis de voir que ce livre provient des Editions Philippe Picquier que j’apprécie beaucoup.

PRÉSENTATION ÉDITEUR

« Deux récits, mordants et drôles, sur le monde du travail au Japon, vu du côté féminin.
Après avoir été virée pour avoir molesté son patron qui s’était montré obscène et insultant, voilà Kyôko qui accepte une « rencontre arrangée » avec un homme infatué de lui-même et de la taille… de son entreprise.
Dans le second récit, l’amitié qui unit la jeune Oikawa à son collègue de travail Futochan est de nature assez spéciale. Il n’est pas courant que le fantôme de votre collègue vous apparaisse. Oikawa et Futochan ne partagent pas seulement l’intimité d’une amitié, il y a un pacte qui les lie.
L’art d’Itoyama Akiko, c’est de savoir, dans le tableau d’ensemble, repérer le détail qui, soudain, bouleverse la perspective. Ses deux récits colorent la banale réalité du travail de la touche de l’imprévisible. »

  • Broché: 112 pages
  • Editeur : Editions Philippe Picquier (18 avril 2008)
  • Prix : 13 €
  • Autre format : Picquier poche

MON AVIS

Nous ne sommes pas face à un roman mais à deux nouvelles, un genre que je ne connais pas forcément beaucoup. Le livre est donc assez court, une centaine de pages, et se lit d’une traite.

La première nouvelle nous permet de faire la connaissance de Kyôko. Chômeuse et célibataire à trente ans passée, le cauchemar de beaucoup de japonaises dans une société traditionnelle où le mariage demeure une véritable institution, elle accepte une rencontre arrangée. A défaut de lui permettre de trouver le prince charmant, qu’elle ne recherche d’ailleurs pas, cette rencontre permet à la jeune femme de séduire le lecteur par son caractère bien trempé. C’est que Kyôko n’a pas la langue dans sa poche et manie à la perfection l’ironie, typiquement le genre de personnage que je trouve attachant et que j’aurais eu plaisir à côtoyer plus longuement.

A noter que la place de la femme dans le monde du travail au Japon est abordée dans cette nouvelle mais de manière trop légère à mon goût. C’est un peu là le problème des nouvelles : le caractère succinct du format ne permet pas les longs développements que j’aime tellement.

Dans la seconde nouvelle, le marché du travail japonais est également abordé mais cette fois, l’accent est mis sur les relations au travail et plus particulièrement, sur cette relation mi-amicale mi-professionnelle qui unit Oikawa à son collègue Futochan. Je me suis un peu moins attachée aux personnages mais j’ai apprécié la critique plus ou moins voilée de ce monde du travail japonais où un dévouement excessif à son entreprise est requis. De nouveau, la nouvelle est surtout portée par un personnage féminin, Oikawa, qui contrairement à Kyôko a réussi professionnellement mais pas forcément d’un point de vue personnel.

L’AUTEURE

« Née en 1966, diplômée de l’Université des sciences politiques et économiques de Waseda, Itoyama Akiko maîtrise plusieurs dialectes, qu’elle a acquis au cours de ses nombreux déplacements dans le pays comme représentante. Elle les utilise dans ses écrits,. En 1998, elle se met à écrire. Elle remporte le prix Akutagawa, en 2006 avec Le Jour de la gratitude au travail. »

En résumé, je ne peux que vous conseiller de vous laisser séduire par ces deux nouvelles. Les deux personnages féminins sont différentes l’une de l’autre mais chacune à leur manière, elles sont prétexte à dévoiler la place des femmes dans un marché du travail japonais exigeant.

8 réflexions sur “Le Jour de la Gratitude au travail, Itoyama Akiko

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