Souhaitant avancer dans mon challenge 2023 sera classique, j’ai jeté mon dévolu sur Le Révizor de Gogol. Lire la suite
Archives de Tag: Russie
Coeur de loup, Katherine Rundell
Je remercie Bianca du blog Des livres, des livres ! pour cette lecture commune de Cœur de loup de Katherine Rundell.
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Romanov, Nadine Brandes
Romanov de Nadine Brandes
My name is Anastasia. The history books say I died. They don’t know the half of it.
Anastasia “Nastya” Romanov was given a single mission: to smuggle an ancient spell into her suitcase on her way to exile in Siberia. It might be her family’s only salvation. But the leader of the Bolshevik army is after them, and he’s hunted Romanov before.
Nastya’s only chances of saving herself and her family are either to release the spell and deal with the consequences, or to enlist help from Zash, the handsome soldier who doesn’t act like the average Bolshevik. Nastya has only dabbled in magic, but it doesn’t frighten her half as much as her growing attraction to Zash. She likes him. She thinks he might even like her.
That is, until she’s on one side of a firing squad . . . and he’s on the other.
Thomas Nelson (7 mai 2019) – 352 pages
Le palais des mille vents : L’Héritage des steppes (tome 1), Kate McAlistair
La baronne des glaces, tome 1 : La fin d’un monde, Nicole Vosseler
Anouchka des Landes, Alain Paraillous
Début du xxe siècle. Précocement et doublement orpheline, Anouchka, une fillette d’origine russe, ne devra qu’à son fort tempérament et à la protection d’une vieille landaise un peu sorcière de débuter une vie digne et de s’enraciner dans sa nouvelle terre d’adoption.
Éditions De Borée (12 mars 2020) – 224 pages – Broché (18,90€) – Ebook (9,99€)
AVIS
C’est un très beau roman que nous propose ici Alain Paraillous qui s’est inspiré d’une histoire vraie, celle d’une femme hors du commun surnommée par un de ses amis, également fidèle lecteur de l’auteur, Anouchka des Landes.
Toute la vie d’Anouchka est parsemée de drames, mais c’est aussi une belle ode à l’espoir, au courage, à la liberté et à la puissance d’une âme qui s’est toujours refusée à courber l’échine. Orpheline dès son plus jeune âge, ses parents tout deux victimes du régime stalinien qui avait vite fait de considérer ses propres compatriotes comme des ennemis, elle sera heureusement recueillie par la Mamounette, un peu guérisseuse, un peu sorcière.
Rien ne destinait la jeune Russe a finir dans un village des Landes, si ce ne sont les facéties d’un destin plaçant sur la route de la jeune femme de multiples épreuves dont elle saura toujours se relever : la mort de ses parents adorés dans des circonstances difficiles, la trahison, la persécution, le mépris d’un village qui ne voit en elle qu’une sauvage recueillie par une vieille femme que l’on tolère pour ses dons mais qu’on préfère éviter, la méchanceté des autres enfants, la jalousie aussi, la solitude qui devient, au fil du temps, une solide et appréciée alliée, le communisme comme épée de Damoclès, puis la Seconde Guerre mondiale, la mort, le nazisme…
Romanesque et digne d’un (grand film), la vie d’Anouchka le fut assurément ! Ce fut un plaisir, voire un honneur, de partager durant le temps d’un roman les bons comme les mauvais moments d’une personne que l’on voit grandir et devenir une femme hors du commun, une femme forte, ancrée dans sa terre d’adoption, et fidèle aux valeurs inculquées par sa Mamounette qui a connu son propre lot de malheurs. Cette mère d’adoption a aimé dès les premiers instants cette petite fille tombée de nulle part, parfois maladroitement, mais toujours avec dévouement. La relation entre les deux femmes, qui m’a beaucoup touchée, a indubitablement contribué à la belle personne qu’est devenue Anouchka.
Celle-ci, à force de courage, d’un travail acharné, de pugnacité et d’une envie de prouver sa valeur, a gravi les échelons et fait fonctionner ce fameux ascenseur social qui semble en panne de nos jours. Devenue institutrice, elle a ainsi gagné ce respect dont on l’a privée durant toute sa jeunesse… Et du respect, difficile de ne pas en avoir pour cette femme de caractère qui, en plus d’être brillante, n’hésitera pas à prendre des risques et mettre sa vie en danger pour soutenir la résistance.
Car si l’auteur nous plonge avec brio dans la vie d’Anouchka, il n’en occulte pas pour autant de partager le contexte historique dans lequel elle a grandi et évolué. Des atrocités du régime stalinien à la Seconde Guerre mondiale, on fait donc une petite remontée dans le temps et l’on redécouvre ces faits historiques que l’on connaît tous et qui font toujours aussi froid dans le dos : purge stalinienne, occupation, privation, persécution des juifs, dénonciation, opportunisme de certains qui profitent de la situation pour s’enrichir, l’après-guerre et ses tristes dérives…
Mais dans toute cette obscurité, il y a également de la lumière : la solidarité, l’amour, la bonté et le courage d’hommes et de femmes qui feront de leur mieux pour résister face à la barbarie et ramener la paix dans un monde parti en déliquescence… À cet égard, j’ai été particulièrement touchée par quatre personnages : un résistant qui a tout quitté pour lutter contre le nazisme, l’ancien professeur et mentor d’Anouchka durement touché par la guerre, le maire du village, mais aussi un homme d’Église, tous refusant de baisser les bras devant la situation et le barbarisme. Ils seront une belle source d’inspiration et d’aide pour notre héroïne. .
Quant à la plume de l’auteur, je l’ai trouvée fluide, agréable et immersive. Bien que nous soyons loin d’être dans un thriller, j’ai ressenti le même côté addictif lors de ma lecture, peut-être parce que je me suis tellement attachée à Anouchka qu’il m’était difficile de ne pas tourner avidement les pages pour suivre sa vie riche en péripéties et en émotions. J’ai ainsi eu souvent peur pour cette femme courageuse qui, fidèle à ses valeurs et d’une surprenante liberté d’esprit pour l’époque, fait partie de ces personnes qui ne demandent pas le respect, mais qui l’imposent par leur personnalité et leur bravoure.
Du tragique bien sûr, le stalinisme et la Seconde Guerre mondiale ne pouvant que laisser des traces dans une vie, mais aussi beaucoup de beauté, d’amour et de pugnacité dans ce roman qui dépeint avec réalisme et de manière touchante le destin d’une petite fille Russe devenue une femme forte et inspirante. Roman d’aventures, par certains aspects, d’amour au sens large, mais surtout roman de vie, et quelle vie ! Si vous aimez les romans mêlant brillamment grande et petite histoire, ce livre est fait pour vous. Attendez-vous à vibrer et à tressaillir aux côtés d’une femme qu’une fois rencontrée, il s’avère bien difficile d’oublier !
Retrouvez le roman sur le site des éditions De Borée que je remercie pour cette lecture.
Olya, Michel Louyot
Je remercie Babelio et les Ateliers Henri Dougier pour m’avoir permis de découvrir Olya de Michel Louyot.
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Une quête entre Orient et Occident
» À elle seule, elle est la revenante, l’initiatrice, le rêve, le cauchemar, la trame de l’histoire, l’Eurasie, Éros et Agapé réconciliés. »
Yoshi san est en révolte contre son père, un haut dignitaire japonais. Alors qu’il sombre dans la marginalité, il se perd dans les quartiers de plaisir d’une grande ville du sud-ouest du Japon où il rencontre une hôtesse de bar, Olya. D’origine russe, cette jeune femme à la fois sensuelle et énigmatique va bouleverser sa vie et l’entraîner dans une quête haletante des origines entre la Corée, la Chine, la Russie et la France.
Un roman initiatique, une méditation politique sur les rapports passionnels entre l’Orient et l’Occident.
Ateliers Henry Dougier (5 septembre 2019) – 221 pages – Broché (19€) – Ebook (8,99€)
AVIS
Yoshi, notre narrateur, est un homme qui se cherche perdu entre le manque d’une mère morte en couches et cette figure maternelle qu’il cherchera en vain, l’ombre écrasante d’un père autoritaire qui ne s’est jamais occupé de lui et le souvenir d’une grand-mère, seul puits d’amour et de réconfort dans une vie de désœuvrement. Amalgame de sentiments divers, intenses et contradictoires…
Au fil des pages, Yoshi se dévoile à nous et nous raconte ses souvenirs empreints de nostalgie, mais également sa vie de maintenant à Paris. Une alternance des époques maniée assez subtilement pour nous donner l’impression de suivre au plus près le fil de ses pensées… Des pensées qui tournent bien souvent autour de ce rejet d’un Japon qu’il n’accepte pas et dans lequel il ne se reconnaît pas. Cette normalisation à outrance des rapports sociaux, cette hypocrisie constante permettant de cacher le sale et le honteux derrière les silences, les sacrifices consentis au nom de la croissance et de la puissance économique… Très peu pour lui quoi que puisse en dire son père, un homme richissime et puissant qu’il déteste, mais dont il reste pourtant dépendant !
Ce rejet puissant et viscéral du Japon moderne est contrebalancé par son amour pour la Russie et le communisme, du moins dans leur version fantasmée. Peut-être se retrouve-t-il dans le statut un peu particulier de ce pays, point de jonction entre Orient et Occident… Destin ou heureux hasard, cette Russie qui lui plaît tant viendra à lui d’abord sous la forme de Sacha, un secrétaire culturel avec lequel il prend plaisir à échanger sur les différences et les ressemblances entre leurs pays bien que Yoshi soit parfois indisposé par l’attrait du Russe pour l’Archipel.
Puis il y aura Olya, une fille de joie, dans tous les sens du terme, qui lui offrira la blancheur de sa peau, son expertise dans l’art de l’amour, ses sourires, de beaux moments de complicité et d’amour, mais aussi son tempérament volcanique… Auprès d’elle, il connaîtra un certain apaisement jusqu’à ce qu’elle le conduise sur une route qu’il ne pensait pas prendre, celle des secrets de famille et de ses origines. Commencera alors pour notre protagoniste une quête entre Chine, Corée, France, Japon et Russie, un voyage physique autant qu’intérieur parsemé de nouveaux paysages, de questionnements, d’échanges et de découvertes…
Enchanteresse, l’écriture de Michel Louyot se dévoile à nous dans toute sa beauté et sa poésie : entre des phrases empreintes de solennité se cachent des merveilles de sons et d’images, des mots énoncés au rythme des pensées, des phrases imagées et pleines de sensibilité. Un style unique à l’orée de la poésie et de la philosophie qui témoigne de la maîtrise de la langue par l’auteur. Mais rassurez-vous, bien que la plume soit travaillée, elle n’en demeure pas moins fluide et accessible.
Un roman plaisant à lire donc, mais aussi sur lequel on s’arrêtera volontiers afin d’y cerner toute la profondeur et de revenir sur les réflexions soulevées par un protagoniste, partagé entre Orient et Occident, en quête de repères et d’identité. Appréciables, en outre, les références littéraires, culturelles et historiques qui permettent d’en apprendre un peu plus sur le Japon, et dans une moindre mesure, sur la Russie. Petit bonus, un glossaire des quelques mots japonais utilisés dans l’ouvrage est glissé à la fin.
En conclusion, Olya est un roman sublimement écrit et plein de sensibilité dans lequel on suit avec empathie l’introspection d’un homme en décalage avec son époque et son pays… Entre Orient et Occident, finira-t-il par se (re)trouver ?
Découvrez un extrait du roman sur le site des Ateliers Henry Dougier.
L’Ours et le Rossignol, Katherine Arden
Je remercie les éditions Denoël de m’avoir permis de découvrir L’Ours et le Rossignol de Katherine Arden, une lecture qui m’a enchantée de la première à la dernière page. Et cela ne gâche rien, la couverture est superbe !
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Au plus froid de l’hiver, Vassia adore par-dessus tout écouter, avec ses frères et sa sœur, les contes de Dounia, la vieille servante. Et plus particulièrement celui de Gel, ou Morozko, le démon aux yeux bleus, le roi de l’hiver. Mais, pour Vassia, ces histoires sont bien plus que cela. En effet, elle est la seule de la fratrie à voir les esprits protecteurs de la maison, à entendre l’appel insistant des sombres forces nichées au plus profond de la forêt. Ce qui n’est pas du goût de la nouvelle femme de son père, dévote acharnée, bien décidée à éradiquer de son foyer les superstitions ancestrales.
Inspiré de contes russes, L’Ours et le Rossignol a su en garder toute la poésie et la sombre cruauté. C’est le premier roman de Katherine Arden.
Denoël (17 janvier 2019) – 368 pages – 21,90€ (broché) – 15,99€ (ebook)
Traduction :
AVIS
Ce roman nous plonge, dès les premières pages, dans la Russie, celle des contes qui vit au rythme de ses mythes, de ses légendes et de son folklore. Il en résulte un dépaysement total et glacial qui, un peu à l’image de Morozko le Roi de l’Hiver, se veut, tour à tour, cajoleur et menaçant. Katherine Arden nous invite donc à découvrir tout un folklore passionnant peuplé de créatures magiques qui peuvent se montrer aussi bienveillantes que sournoises et dangereuses. La plupart d’entre elles m’étant inconnues, j’ai pris un immense plaisir à les découvrir. Certaines, à l’instar de la Roussalka, une créature des eaux, m’ont d’ailleurs fascinée quand d’autres comme le Domovoï, protecteur des foyers, m’ont attendrie un peu comme a su le faire Dobby dans Harry Potter.
Mais ce que j’ai certainement le plus apprécié, c’est la relation particulière que noue Vassia, notre jeune héroïne, avec ces êtres de contes et de légendes qu’elle est capable de voir. Consciente de leur importance pour la sûreté de son village, elle veillera ainsi à entretenir de bonnes relations avec ceux-ci, malgré une belle-mère austère et dure qui ne tolère pas vraiment cette incursion dans le fantastique. Il faut dire que capable également de voir au-delà du visible, cette femme considère plus cette capacité comme l’expression du diable que comme une bénédiction.
L’Ours et le Rossignol nous offre un très bel univers magique qui derrière sa beauté n’en cache pas moins danger, peur et envie. Et des dangers, Vassia va devoir en affronter qu’ils soient d’ordre naturel ou surnaturel. Il y a d’abord le problème de cet asservissement qui la guette comme il guette chaque femme : dans cette Russie moyenâgeuse, les devoirs des femmes sont nombreux, les libertés quasi absentes. Il est ainsi demandé à Vassia, une fois en âge de se marier et de procréer, de choisir entre prendre époux ou entrer dans les ordres quand bien même elle aspirerait à tout autre chose. Un sort révoltant qu’elle refusera coûte que coûte, la jeune femme étant, dès ses premières années, éprise de liberté.
À travers cette héroïne aussi fougueuse que les chevaux qu’elle aime tant, difficile de ne pas voir une ode à la liberté et à l’émancipation des femmes. Contre l’avis de son père, contre l’influence grandissante d’un prêtre et de la foi chrétienne, contre les conventions et contre toutes ces personnes qui veulent décider pour elle de sa vie, Vassia va s’élever et se donner les moyens de faire entendre sa voix. Vous aurez donc compris que j’ai adoré cette enfant que l’on voit grandir et prendre en main son destin malgré les obstacles qui ne manqueront pas de se dresser sur son chemin.
Ce refus constant et inflexible de se plier aux normes est courageux si l’on considère cette société patriarcale qui transforme une femme indépendante en sorcière. Mais il force carrément le respect quand l’on sait à quels dangers surnaturels s’expose Vassia pour protéger les siens et son village des démons et d’une force obscure qui se rapproche et gagne en force. Je n’en dirai pas plus sur ce point si ce n’est que le principal antagonisme du récit est aussi insaisissable que glaçant. La jeune femme affrontera moult épreuves avec toujours beaucoup de courage et, reconnaissons-le, parfois une certaine impétuosité qui frôle l’inconscience ! L’autrice a donc su créer un personnage entier qui se fond parfaitement dans ce récit baigné d’ombres et de mystères. À contexte exceptionnel, femme exceptionnelle !
Vassia est un personnage qui fascine et qui attire par sa force de caractère, et qui touche par son côté profondément humain. Elle est forte et intrépide, mais elle a également besoin du soutien et de l’amour de ses proches. J’ai ainsi beaucoup aimé sa relation complexe avec son père. Juste, mais dur, autant avec ses enfants que les membres de son village, celui-ci va tout faire pour protéger sa fille allant jusqu’à essayer de l’enfermer dans une prison, dorée certes, mais une prison quand même. Ce qui est intéressant avec ce personnage, c’est que l’on constate que s’il tend comme les autres à vouloir enfermer sa fille dans un rôle qui ne lui convient pas, il le fait plus par volonté d’assurer sa sécurité que par conviction sur sa supposée infériorité. Il oscille donc entre fierté devant ce que Vassia sait faire, et volonté de la remettre sur « le droit chemin ». Bien sûr, certains de ses propos sexistes ( il reste un homme formaté par son contexte culturel et historique) et sa manière de ne pas voir à quel point sa nouvelle femme déteste sa fille m’ont hérissé le poil, mais c’est un personnage tout en nuances qui évite le cliché du père abusif. Quant à Aliocha, un des frères de Vassia, j’ai adoré le soutien inconditionnel qu’il lui porte. Sans la juger, mais toujours en l’épaulant de son mieux, ce sera un véritable allié pour cette dernière. La complicité frère/sœur m’a donc beaucoup touchée et apporte une certaine douceur à un récit qui, sans baigner dans le sang, comporte néanmoins sa part de noirceur.
Dans ce roman, il est question de quête de soi et d’identité, de famille, de mythes et légendes, mais aussi de religion, et de la manière dont la progression d’une religion monothéiste comme le christianisme a pu modifier profondément la société. Le village de Vassia vivait fastueusement et joyeusement en mêlant croyances chrétiennes et rites anciens sans que cela ne pose le moindre problème. La croyance relativement récente en un dieu unique n’empêchait donc pas, par exemple, de laisser des offrandes aux esprits de la maison pour s’assurer de leur bienveillance et de leur protection. Mais la situation va progressivement changer à l’arrivée d’un prêtre animé par une soif de pouvoir immense et une foi tournant à l’extrémisme. Persuadé de devoir sauver ses ouailles de la perdition, et plus particulièrement Vassia pour laquelle il développera une relation de haine/attirance, il finira par instaurer le règne de la peur, de la colère, de la suspicion et de la violence. Grâce à ce personnage complexe qui semble bien souvent en proie à ses propres démons et à cette fierté qui obscurcit son jugement, l’autrice nous offre non pas une critique de la religion en tant que telle, mais une dénonciation subtile et éclairée de cette foi extrême qui divise et terrifie au lieu d’apaiser et réunir…
Le livre se lit très facilement, la plume de l’autrice naviguant entre rudesse de l’hiver, beauté du froid et lyrisme d’un poème. Le style est donc très agréable à lire tout en demeurant très accessible. Je pense néanmoins que les lecteurs en recherche d’une histoire menée tambour battant avec des batailles épiques pourraient être déçus. Nous sommes clairement plus ici dans un conte dont le charme réside autant dans les différents événements que dans le plaisir pris à se plonger corps et âme dans cet univers de glace et de mystère dont la beauté n’a d’égale que sa dangerosité.
En conclusion, L’Ours et le Rossignol est un magnifique conte teinté de magie qui nous plonge avec délectation dans le folklore russe et ses démons plus ou moins sympathiques. Sous fond de magie, de quête de soi et de liberté, Katherine Arden nous propose une jolie épopée, celle d’une enfant exceptionnelle qui grandit et évolue, se bat pour les siens et ses idéaux, mais aussi pour ce qu’on a toujours refusé aux femmes, la liberté et le droit de choisir sa vie !