Projet Ombre 2021 : vive les formats courts ! #challengelittéraire

Logo ProjetOmbre

Cette année, c’est OmbreBones qui reprend The Maki Project, un challenge littéraire mettant à l’honneur les formats courts. Le challenge, devenu le Projet Ombre 2021, connaît quelques changements comme l’ajout de missions mensuelles afin de pimenter l’expérience de lecture et stimuler les participants. Un ajout que, pour ma part, je trouve fort sympathique d’autant qu’à l’issue du challenge, quelques livres seront à gagner.

Pour toutes les modalités de participation et les inscriptions, je vous invite à découvrir l’article d’OmbreBones qui, je l’espère, vous donnera envie de découvrir un format qui me semble encore peu plébiscité en France même si les choses commencent à évoluer !

Je n’ai pas fait de PAL précise, mais ayant, ces dernières années, accumulé les nouvelles individuelles et les anthologies, je ne devrais pas avoir du mal à trouver de quoi alimenter mes chroniques.

Anthologies nouvelles - Projet Ombre 2021

Pour ceux qui lisent en numérique et qui souhaiteraient participer, mais qui restent frileux à l’idée d’investir dans des formats courts, je vous invite à vous tourner, dans un premier temps, vers les offres gratuites. Par exemple, le webzine l’Indé Panda vous propose régulièrement une sélection de nouvelles dans des genres variés (science-fiction, contemporain, fantasy…). Les textes sont de qualité et m’ont déjà réservé de très bonnes surprises !

Et vous, pensez-vous participer à ce challenge ?

Publicité

L’univers rêvé, Armand Konan

Eliam a peur d’assumer pleinement sa vocation d’artiste. Il se retrouve alors subitement plongé dans une réalité parallèle façonnée par ses pensées les plus intimes, qui prennent forme sous ses yeux. Pour survivre dans cet « Univers Rêvé », il devra vaincre un ennemi qui n’est autre que la personnification de ses peurs.

Delambe (29 septembre 2019) – 71 pages – Papier (4,50€) – Ebook (2,99€)
Illustration de couverture : Régis Konan

AVIS

La couverture avec cet homme qui semble contempler avec stupéfaction son environnement ainsi que l’imposant gratte-ciel qui se dresse devant lui et le résumé m’ont tout de suite intriguée ! J’ai donc été ravie de me plonger dans cette novella atypique qui explore avec une certaine intelligence les thématiques du rêve, du subconscient, de la confiance en soi, mais aussi de ces peurs qui tendent à nous enchaîner et à nous empêcher d’exploiter tout notre potentiel.

Eliam est un artiste, et plutôt un bon artiste, si l’on en croit une rencontre de fortune et son entourage. Mais comme beaucoup d’artistes, il doute et a du mal à passer cette étape qui lui permettrait d’exposer son travail devant un large public et, peut-être, de briller. Une peur de l’échec qui s’apparente à une peur du succès et de ces changements que la réussite ne manquerait pas d’entraîner dans sa vie et, peut-être, au sein de son entourage pourtant prompt à le soutenir.

D’ailleurs, si j’ai trouvé la dynamique intéressante entre Eliam et ses proches, j’avoue que Quentin m’a paru peut-être manquer d’empathie et de subtilité avec une manière bien à lui de tenter de convaincre Eliam d’exposer ses créations. Or, comme Sacha l’a bien compris, cette grande décision ne peut être forcée, mais doit venir de notre héros lui-même.

Les interrogations d’Eliam, quant à son avenir d’artiste, le conduiront à vivre un véritable cheminement intérieur qui passera par l’exploration d’un monde façonné par ses pensées, ses peurs et ses rêves les plus profonds. J’ai beaucoup aimé le jeu entre rêve et réalité instauré par l’auteur, mais ce que j’ai préféré est son idée de personnifier les peurs d’Eliam qui prennent vies sous nos yeux avec force et réalisme. À titre d’exemple, la peur légitime d’être descendu en flèche par la critique se formalise dans le monde rêvé de notre protagoniste par de véritables flèches lancées par des fantassins bien décidés à imposer leur tyrannie.

Si le texte est plein d’intelligence avec une certaine portée philosophique et métaphorique, l’auteur n’en oublie pas de nous proposer une véritable aventure qui m’a d’ailleurs agréablement surprise par son rythme et la bonne dose d’action qu’elle nous offre. Attendez-vous donc à de véritables combats qu’ils soient physiques ou émotionnels et à beaucoup de mouvements ! Ces scènes d’action, en plus de satisfaire notre appétit pour le divertissement, se révèlent intéressantes dans la mesure où elles nous permettent de mieux comprendre comment fonctionne cette réalité rêvée et de quelle manière Eliam influe sur ses contours…

En résistant et en luttant avec acharnement contre les fantassins, notre héros va évoluer, gagner en confiance et, surtout, commencer à comprendre que le combat nécessite parfois de lâcher les armes… Une évolution particulièrement bien amenée qui ne devrait pas manquer de faire réfléchir les lecteurs à leurs propres peurs et à toutes ces petites phrases d’auto-sabotage dont on peut parfois se marteler l’esprit.

Quant à la plume de l’auteur que je découvre ici, elle m’a beaucoup plu. Élégante, immersive et non dénuée de poésie, elle contribue fortement au plaisir que l’on prend à se laisser emporter par les rêveries d’Eliam.

En résumé, si vous avez envie d’un livre subtil dans lequel « se perdre dans ses pensées et ses rêves » prend tout son sens, L’univers rêvé est fait pour vous. À travers les doutes d’un artiste qui a une grande décision à prendre pour sa carrière, l’auteur aborde avec une certaine intelligence des thématiques comme la confiance en soi et nous prouve qu’affronter ses peurs, c’est aussi parfois faire preuve de lâcher-prise. Atypique, rythmé et plein d’intelligence, voici un petit ouvrage à découvrir.

Je remercie l’auteur de m’avoir envoyé son livre en échange de mon avis. N’hésitez pas à consulter son site pour de plus amples informations.

 

Enchant, Demelza Carlton

Enchant: Beauty and the Beast Retold (Romance a Medieval Fairytale Book 1) (English Edition) par [Carlton, Demelza]

Je suis toujours curieuse de découvrir une réécriture du conte de La Belle et la Bête. Profitant que cette novella soit proposée gratuitement sur Kobo et Amazon, je me suis donc laissée tenter. J’ai lu ce titre dans le cadre du Challenge Je lis en VO.

PRÉSENTATION AUTEUR

A beastly prince. An enchanting beauty. Only love can break the spell.
Once upon a time…
The wicked King Thorn forced the enchantress Zuleika to cast a terrible curse. She fled his court to travel the world, helping those who need her magic most. Until a search for her merchant father’s lost ships leads her to an enchanted island, where Prince Vardan, the island’s ruler, is afflicted by the most powerful curse Zuleika has ever encountered. She’s not sure she can reverse the spell, but she’s determined to try. After all, a prince who fights pirates can’t be all bad…no matter how beastly his appearance.

Together, can the enchanting beauty and the beastly prince break the spell?

AVIS

Avant d’aller plus loin, je préfère vous prévenir que dans les premiers chapitres, il y a une scène de viol. Elle est courte et non détaillée, mais j’avoue avoir été assez perturbée ne m’attendant pas à tomber sur une telle scène au vu de la couverture et du résumé. Cela ne m’a néanmoins pas empêchée d’apprécier cette version de La Belle et la Bête qui présente l’originalité de donner des pouvoirs à Belle alias Zuleika.

Quand le roi Thorn sollicite sa mère pour ses services d’enchanteresse, la jeune femme n’a pas vraiment d’autre choix que de prendre sa place, cette dernière étant décédée. Une décision qu’elle regrettera amèrement quand le roi profitera de sa position et de sa force pour la bafouer avant de lui arracher un sortilège… Mais loin de se laisser abattre, Zuleika va s’échapper, porter assistance aux personnes ayant besoin de sa magie avant de finir par aider son père à retrouver ses bateaux disparus. Une mission qui la conduira sur une île maudite gouvernée par le prince Vardan, le frère de son bourreau.

Vardan se montre tout de suite amical et accueillant, un comportement qui tranche avec celui de son frère, mais aussi avec son aspect bestial, le prince étant sous le joug d’un terrible sortilège. Il n’est d’ailleurs pas le seul à être maudit puisque toute sa cour et les habitants de l’île sont, quant à eux, devenus invisibles. Pas pratique au quotidien, mais plutôt utile pour chasser les pirates qui osent s’approcher de l’île ! En plus de l’invisibilité de ses sujets, le prince peut également compter sur un artefact magique pour protéger son île, un artefact qui possède une certaine importance dans l’histoire…

Appréciant les pirates, j’ai trouvé la menace qu’ils représentent intéressante d’autant que, sans le vouloir, ceux-ci faciliteront le rapprochement entre Zuleika et le prince. Un rapprochement rendu non pas difficile par le faciès de bête du prince, mais par le secret que la jeune femme porte en elle et sur lequel elle est bien décidée à veiller précieusement. Néanmoins, de fil en aiguille, la réserve, voire la peur de Zuleika, disparaît au profit de sentiments plus doux…

Comme vous le savez, je ne suis pas une grande amatrice de romance, mais elle passe ici assez bien puisqu’elle n’est pas trop pesante et qu’elle offre quelques beaux moments de tendresse, de complicité et d’émotions. Mais ce qui fait l’intérêt de cette réécriture est le personnage de Zuleika qui se révèle plutôt nuancé et bien construit, la jeune femme oscillant entre fragilité, force et détermination. Courageuse, intelligente, généreuse, elle fera de son mieux pour lever la malédiction qui pèse sur l’île et le prince tout en essayant de ne pas compromettre son secret et son avenir, du moins, jusqu’à ce qu’une révélation la touche en plein cœur… Mais si le destin est parfois cruel, il ne l’est pas assez pour contraindre une femme aussi puissante et volontaire à la reddition…

Quant au prince, il tombe rapidement sous le charme de notre enchanteresse tout en gardant une certaine perspicacité sur la nature bien trop rapide et violente de ses sentiments. Ce n’est pas si courant, et cela me l’a rendu sympathique bien que je l’aie trouvé quand même bien trop passif à mon goût. Il a enduré la malédiction cinq ans sans réellement chercher de solution préférant se cantonner à l’espoir qu’une femme débarque sur son île, tombe amoureuse de lui malgré son apparence et le sauve ainsi que son peuple… Pour l’héroïsme, on repassera. Je l’ai trouvé également assez naïf par rapport à son frère. Il reste toutefois attachant et se révèle un homme juste et bon avec les habitants de son île, un aspect qui le différencie de son frère et qui le rapprochera de Zuleika sensible à cette bonté qui transparaît chez lui.

En conclusion, si l’on peut regretter que l’autrice n’évoque pas plus en profondeur les pouvoirs de son héroïne et que le méchant de l’histoire se révèle un peu trop caricatural à mon goût, l’histoire n’en demeure pas moins rapide et facile à lire. Elle ne me restera pas longtemps en tête, mais elle offre un moment de divertissement agréable qui plaira aux amateurs de romances fantastiques, de réécritures de contes et d’histoires de malédiction.

Télécharger gratuitement le livre sur Kobo ou Amazon.

https://lightandsmell.files.wordpress.com/2020/01/14b53-je2blis2ben2bvo2b2018.jpg

Challenge The Maki Project 2020

C’est grâce à Bulle de Livre que j’ai découvert ce challenge mettant à l’honneur les nouvelles, un genre bien trop boudé à mon goût alors qu’il regorge de très belles lectures et permet de découvrir rapidement la plume d’auteur(e)s de talent.

L’objectif est de lire, tout au long de l’année, des textes courts (nouvelles, novellas) issus de la littérature de l’imaginaire. Le challenge commencera le 6 janvier et se terminera donc en fin d’année.

Plusieurs paliers sont proposés, pour ma part, j’ai choisi Maki Catta consistant à lire une nouvelle par semaine. 

Pour tous les détails et les inscriptions, je vous invite à vous rendre sur le blog Les lectures du Maki.

J’ai quelques livres dans ma PAL physique pour le challenge, mais je dois en avoir bien plus dans ma liseuse. D’ailleurs, si vous participez au challenge et possédez une liseuse, Amazon et Kobo proposent de nombreuses nouvelles gratuites à télécharger légalement tout comme certaines maisons d’édition à l’instar des éditions du Faune.

Voici une liste de titres dans laquelle je compte piocher :

  • Les recueils de nouvelles :

Utopiales jeunesseCouverture Elfes et assassinsCouverture L'école de la mortCouverture L'Indé Panda N°8

Couverture Les Ombres de Peter PanCouverture Du plomb à la lumièreCouverture RêvesCouverture Vampire malgré lui

Couverture Notre-Dame-aux-EcaillesCouverture SerpentineFragments et cicatrices (Griffe sombre)

Portraits d'Encre par Mori

  • Les nouvellles/novellas individuelles :

Couverture Mémoire en miMère-Fée

Et vous, participez-vous à ce challenge ?

 

Les ombres de Canyon Arms, Megan Abbott (Challenge lire en thème)

J’ai découvert Les Ombres de Canyon Arms de Megan Abbott par hasard à la bibliothèque. Le résumé m’ayant intriguée et ne connaissant pas du tout l’auteure, je n’ai pu que l’emprunter.

J’ai lu cette novella dans le cadre du challenge Lire en thème dont le thème du mois est : lire un livre dont le nom de l’auteur commence par la première lettre de votre prénom.

PRÉSENTATION ÉDITEUR

1953. Penny Smith débarque à Hollywood, des rêves de gloire plein la tête. Entre promesses de contrats et premiers rôles bidons, elle déchante rapidement et devient maquilleuse pour un studio. À Canyon Arms elle découvre le bungalow de ses rêves, s’y installe malgré les étranges rumeurs dont lui parlent ses voisins. Mais la mémoire du lieu refait surface lorsqu’elle découvre un étrange message laissé sur le mur de la cuisine par l’ancien locataire.

  • Nombre de pages :  128
  • Éditeur : Ombres noires (06/04/2016)
  • Broché : 8€
  • Autre format : ebook

AVIS

La lecture du résumé m’avait donné l’impression que le livre serait fortement ancré dans le surnaturel. Or, c’est un peu plus compliqué que cela. L’auteure joue continuellement entre rêve, ou plutôt cauchemar, et réalité ; la frontière entre ce qui est vrai et ce qui provient de l’imagination de Penny se révèle plutôt ténue. Cette ambiguïté fait la force du récit et happe totalement l’attention du lecteur.

Tout dans ce livre est étouffant, de la vie de Penny au Bungalow où elle habite. Ce lieu d’habitation, où des choses étranges se produisent, est  extrêmement bien choisi puisque, même sans être claustrophobe, on se sent très vite à l’étroit.

L’auteure laisse volontairement une fin plus ou moins ouverte dans le sens où, si elle apporte un embryon de réponse à nos questions, elle n’explique pas tout. C’est donc au lecteur à se forger sa propre hypothèse sur les événements du récit.

J’avoue que je trouve cela assez frustrant ; j’aime pouvoir tourner la dernière page d’un livre la curiosité complètement assouvie. Mais le procédé a le mérite de me pousser, plus ou moins consciemment, à repenser à ma lecture plusieurs jours après l’avoir terminée.

Petit bonus, vous retrouverez une interview de l’auteure en fin d’ouvrage. Je l’ai lue après avoir rédigé ma chronique de manière à ne pas être influencée. Et je dois dire que ses propos ont totalement confirmé ce que j’ai ressenti tout au long de ma lecture.

En conclusion, Les Ombres de Canyon Arms est un ouvrage qui mêle habilement surnaturel et imagination. Alors que l’ouvrage est très court, Megan Abbott a su parfaitement créer une atmosphère anxiogène qui vous donne autant envie de poursuivre votre lecture que de refermer le livre.

Lu en moins d’une heure, c’est plutôt un livre que je vous conseillerais d’emprunter. Dans tous les cas, n’hésitez pas lui donner sa chance à moins que les atmosphères étouffantes ne vous déplaisent…

NOTE : 3,75/5

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer