Mon amie des ténèbres, Taku Kawamura
Une petite fille dont on se moque.
Des camarades qui ricanent.
Un nouvel élève qui ignore tout de ce qui se passe dans la classe.Taiyô Takada vient d’arriver dans sa nouvelle école. Il découvre que dans sa classe se trouve une fille étrange, Akane Nishimura, que tous les élèves surnomment « la sorcière des ténèbres » : on raconte que si on la touche, on est maudit ! Alors qu’en fait, elle a simplement peur de sortir de sa coquille… Mais toutes ces rumeurs autour d’elle sont loin d’effrayer Takada. D’une franchise et d’une naïveté à toute épreuve, le jeune garçon désarme non seulement les harceleurs mais aussi Nishimura elle-même, avec sa logique d’une simplicité imparable. Bref, il la trouve vraiment cool et compte bien s’en faire une amie !
Nobi Nobi (8 septembre 2021) – 7,20€
#ChocDesTitans
Archives de Tag: Harcèlement scolaire
Le codex de Théo, tome 1 : Jack le harceleur, Mylene, Pujol, Gyom, Benbk
C’est la rentrée au collège Saint-Roch. Pour Théo, tout roule comme sur une planche de skate, et il compte bien passer une année au top avec ses amis Paul et Lucie. Mais Paul devient le souffre-douleur de Jack, le prof sadique de SVT, et les élèves en profitent pour le harceler. Encore pire, le trio découvre qu’une mystérieuse confrérie œuvre pour le mal dans les sous-sols de l’école, construite dans un ancien monastère, et le père de Théo pourrait être impliqué. Mais même pas peur pour Théo, qui vous révèle tous ses secrets avec son journal très singulier.
Kennes Editions (3 novembre 2021) – 80 pages -16,95€
Le Cinérêve – Le mystère Hortensia, Anne Didier, Catherine Duval et Roland Garrigue (illustrations)
En espionnant son étrange voisine Melle Hortensia, Augustin Poussin, 9 ans, découvre l’existence d’un lieu intriguant : « Le Cinérêve » … Là sont proposés des rêves à vivre comme on choisit une séance de film au cinéma. Chaque séance est personnalisable et Augustin opte pour un rêve de chevalerie. Transporté au Moyen Age dans la peau d’un chevalier, il doit sauver le château d’un terrible brigand… qui se révèle être son instituteur qui ne cesse de le harceler, M. Poincaré ! Le rêve s’achève sur sa victoire et le lendemain, son maître le laisse tranquille pour la première fois… Coïncidence ? Augustin se languit de retourner au Cinérêve. Sauf que celui-ci est réservé aux « enchanteurs » , des humains dotés de mystérieux pouvoirs…
Casterman (21 octobre 2020) – 64 pages -11,95€
Couleurs :
Chaque jour Dracula, Loïc Clément et Clément Lefèvre
Comme chaque matin de la semaine, Dracula va à l’école. Mais c’est avec une boule au ventre car certains de ses camarades de classe, de gros balourds, n’arrêtent pas de l’embêter. Certes, quelques-unes de ses particularités font de lui un garçon différent mais est-ce une raison suffisante pour qu’il subisse ce harcèlement constant ? Comment y remédier ? Un soir, il franchit le pas et en parle à son papa…
Delcourt (25 avril 2018) – 40 pages – 10,95€
L’Inconnu de la forêt, Harlan Coben
Vous ne savez rien de lui, il est pourtant votre seul espoir.
Le maître incontesté du thriller vous emmène en balade sur le chemin d’une nouvelle insomnie… Prenez garde à ne pas vous perdre.WILDE.
SON NOM EST UNE ÉNIGME, TOUT COMME SON PASSÉ.Il a grandi dans les bois. Seul.
Aujourd’hui, c’est un enquêteur aux méthodes très spéciales.VOUS IGNOREZ TOUT DE LUI.
Il est pourtant le seul à pouvoir retrouver votre fille et cet autre lycéen disparu.
Le seul à pouvoir les délivrer d’un chantage cruel. D’un piège aux ramifications inimaginables.Mais ne le perdez pas de vue.
CAR, DANS LA FORÊT, NOMBREUX SONT LES DANGERS ET RARES SONT LES CHEMINS QUI RAMÈNENT À LA MAISON.
Belfond (15 octobre 2020) – 432 pages – Broché (21,90€) – Ebook (14,99€)
Traduction :
AVIS
Reçu dans le cadre d’une masse critique spéciale Babelio, ce roman devait être chroniqué sous forme d’une lettre adressée à la personne de notre choix…
Coucou Fab,
Confinement oblige, je ne vais pas pouvoir te parler dimanche chez papa du dernier Coben que j’ai lu. Et comme tu n’aimes pas trop les mails et que j’en ai marre du téléphone qui semble être devenu une extension de mon oreille ces derniers mois, je ressors ma plus belle plume (oui, je vends du rêve) et une feuille pour t’envoyer une petite lettre.
D’habitude, c’est plutôt avec papa que je parle livre, mais comme tu sembles avoir apprécié le roman de l’auteur que je t’ai offert à Noël, je me suis dit que celui-ci pourrait également te tenter. Je ne sais pas si tu te souviens, mais je t’avais expliqué que ce qui fait le charme d’Harlan Coben et qui rend ses romans si addictifs, c’est sa manière de proposer des intrigues percutantes qui se lisent vite et bien ! Et L’inconnu de la forêt ne déroge pas à la règle puisque j’ai profité d’un jour férié pour le lire d’une traite ou presque. Alors on ne retrouve pas forcément le suspense haletant qui fait également la marque de fabrique de l’auteur, mais cela n’ôte en rien le plaisir que l’on prend à se plonger dans son esprit parfois tortueux… Si le suspense n’est pas ce qui caractérise ce roman, la tension est, quant à elle, bien présente jusqu’à devenir presque étouffante dans la dernière ligne droite durant laquelle les événements s’enchaînent et les révélations pleuvent. Je me suis d’ailleurs laissée surprendre par le fin mot de cette histoire, plus complexe qui n’y paraît, qui mêle avec brio politique, dérives des médias et des réseaux sociaux, disparition et harcèlement scolaire.
D’ailleurs, tu te souviens d’Anthony et sa bande ? Eh bien, l’auteur nous en propose ici une version encore plus démoniaque. À côté de Cash et de ses potes, l’équipe de harceleurs de notre primaire et du collège fait bien pâle figure ! La victime de ces énergumènes aussi riches que décérébrés ? Une pauvre fille du nom de Naomi qui semble porter son statut de victime et de punching-ball sur sa figure et jusque dans le moindre de ses gestes. Mais le souffre-douleur disparaît une fois avant d’être retrouvé puis de disparaître à nouveau. Fugue, encore un jeu idiot d’une adolescente prête à tout pour être enfin acceptée par ses bourreaux ou le pire, cette fois, est-il à craindre ? Si les policiers ne semblent pas prendre l’affaire très au sérieux, la question de sa sécurité se pose quand un autre adolescent disparaît à son tour. Les deux affaires sont-elles liées ?
Si tu veux le savoir, il va te falloir lire le roman que je te prêterai volontiers une fois qu’on pourra se voir. Mais dans ma grande mansuétude, je vais quand même t’en dire un peu plus, notamment sur un personnage énigmatique comme on les aime, Wilde. Sa psychologie n’est pas développée outre mesure, mais je sais que cela ne te dérange pas et puis, vu son histoire personnelle, ça semble plutôt cohérent. En effet, Wilde est un enfant des bois, un enfant retrouvé dans la forêt sans que jamais personne n’ait jamais pu retrouver les siens ou retracer les premières années de sa vie. Privé de mémoire et de passé, Wilde s’est donc développé, une fois la civilisation retrouvée, comme il l’a pu. Une histoire particulière dont il garde des traces comme un cauchemar récurrent et l’impossibilité de nouer des liens sociaux avec autrui. Alors il a bien eu un meilleur ami, décédé depuis, et se sent proche du fils de ce dernier, pour lequel il joue le rôle de tonton, mais difficile pour lui de s’enfermer dans des relations conventionnelles… Un homme sans attache, mais attachant, que l’on prend plaisir à suivre et que l’on aimerait beaucoup retrouver dans d’autres aventures.
Et c’est cet homme énigmatique qui va mener l’enquête autour de la disparition de Naomi suite à la demande d’une avocate pénaliste et animatrice télé septuagénaire, elle-même sollicitée par Matthew, son petit-fils et filleul de Wilde. Hester m’a un peu fait penser à mamie, avant qu’une araignée lui grignote la mémoire, par son humour, sa pugnacité, son mordant et son sens de la répartie. Une mamie badass que tu devrais autant apprécier que moi, même si je pense que tu seras peut-être un peu moins sensible que je l’ai été à sa vie personnelle, entre l’envie d’être proche de son petit-fils et les papillons qui s’éveillent grâce à un certain chef de police… En revanche, je ne doute pas que tu sois touché par sa difficulté à faire le deuil d’un fils trop tôt décédé…
En plus de l’enquête pour retrouver les deux adolescents disparus, l’une paria et l’autre star du lycée, il y a un aspect plus politique dans ce roman, un point qui ne semble pas avoir convaincu tous les lecteurs bien que, pour ma part, je l’ai trouvé intéressant, surtout si l’on considère l’élection américaine qui vient de se terminer. On retrouve d’ailleurs ce côté opposition franche et farouche entre deux hommes politiques, l’un présenté comme le diable en personne, un anarchiste capable de mettre l’Amérique à genoux, et l’autre comme un fervent patriote, prêt à tout pour protéger son pays. Mais Rusty Eggers est-il aussi dangereux que Saul Strauss semble le penser ? Une bonne question avec, en sous-texte, une autre à laquelle Machiavel a déjà répondu, la fin justifie-t-elle les moyens ? Jusqu’où peut-on aller pour défendre ses idéaux et son pays ?
Cette dimension politique permet également à l’auteur de présenter les failles du système judiciaire américain qui nécessite parfois de bafouer les droits des uns, plus particulièrement s’ils ne sont ni blancs ni riches, pour garantir l’ordre et un pseudo-sens de la justice. Dans cette optique, même des victimes peuvent finir par choisir d’endosser le rôle de bourreau par confort personnel et volonté de préserver leur confort matériel et leurs acquis sociaux. Une nouvelle preuve que contrairement à une vision binaire et simpliste de la vie défendue par certains, la réalité est bien plus complexe et teintée de gris, chacun d’entre nous étant du capable du meilleur comme du pire…
Je vais m’arrêter là parce qu’il y a des chances que pendant que tu lis cette lettre, Éva et Émeric aient déjà mis le salon sens dessus dessous et qu’une dizaine de mini-drames autour de doudous sournoisement subtilisés se soient déjà joués. Mais si les petits monstres te laissent un peu de temps, tu sais vers quel livre te tourner…
Je remercie Babelio et les éditions Belfond de m’avoir envoyé ce roman en échange de mon avis.
Un crocodile ? Quel crocodile ? de Beatriz Osés
À la mort de sa mère, Laura est obligée de quitter sa maison pour habiter chez sa tante. Lors d’une promenade, elle découvre, caché dans un étang, un crocodile étrange qu’elle seule semble capable de voir. L’animal la suit partout et prend sa défense en toutes circonstances. Il mord les mollets de la tante Daniela, mange le parapluie d’une voisine acariâtre…
Mais les choses se compliquent lorsque le crocodile invisible dévore le directeur de la nouvelle école de Laura.
Car si personne ne comprend ce qui s’est passé, tout le monde a bien vu le directeur disparaître devant Laura. Comment va-t-elle pouvoir s’expliquer?Bayard Jeunesse (16 janvier 2019) – 208 pages – 9/12 ans
Papier (9,90€) – Ebook (6,99€) – Traduction :
AVIS
Dans cette histoire complètement loufoque, l’autrice nous plonge dans la vie de Laura. La jeune fille n’a pas le temps de faire le deuil de sa mère qu’elle doit quitter le village de son enfance en Toscane pour aller vivre chez sa citadine de tante Daniela. Femme très occupée qui, de surcroît, n’avait jamais ressenti l’envie d’avoir un enfant, Daniela va faire de son mieux pour aider sa nièce, mais la communication est parfois un peu difficile…
La vie de Laura va néanmoins prendre un tournant inattendu quand elle va découvrir, lors d’une promenade dans un parc, un crocodile ! Mais attention, pas n’importe quel crocodile, un crocodile facétieux qu’elle est la seule et unique à voir. S’imposant comme son protecteur, l’animal va l’accompagner partout et veiller sur elle avec beaucoup d’attention et de soin.
Avoir un crocodile comme fidèle animal de compagnie, ça, c’est original ! Mais pas forcément discret quand celui-ci a tendance à avaler les personnes qui contrarient la jeune fille. Et ce n’est pas le directeur de sa nouvelle école qui vous dira le contraire… Une enquête sur cette étrange disparition, qui sera accompagnée d’autres cas, va être alors lancée. Le pauvre inspecteur en charge de l’enquête n’y comprend rien : pas d’indice à se mettre sous les dents, une histoire abracadabrantesque de crocodile invisible, des disparitions soudaines et inexplicables… Le lecteur, s’il s’amuse de la situation, éprouve néanmoins un peu de peine pour cet adulte plongé dans un monde de perplexité.
À mesure que Laura s’attache à son crocodile, elle reprend un certain goût à la vie d’autant que, dans le même temps, elle se lie d’amitié avec un garçon japonais de son âge victime de harcèlement scolaire en raison de sa nationalité. Mais pas d’inquiétude, notre crocodile a bon cœur et n’a pas besoin de savoir parler pour expliquer sa manière de penser aux petits caïds qui se moquent du nouvel ami de Laura. De fil en aiguille, les deux ou plutôt les trois nouveaux amis en viennent à prendre une décision un peu folle : retourner dans la maison familiale de Laura. Commence alors pour eux un voyage mouvementé dans un train dont les membres d’équipage ne ressortiront pas indemnes.
L’histoire, non dénuée d’un certain humour, nous entraîne dans une course folle et décalée à l’aventure, entre rencontre avec un personnage atypique, confrontation avec la bêtise humaine qui n’attend pas les années, voyage mouvementé durant lequel vaillance et débrouillardise seront nécessaires… Il se passe donc toujours quelque chose dans ce petit livre rythmé qui devrait plaire aux jeunes lecteurs et aux adultes appréciant de se perdre dans le joli imaginaire de l’autrice. L’écriture, quant à elle, se révèle simple, percutante et dynamique.
En conclusion, Un Crocodile ? Quel crocodile ? offre une réflexion subtile et bien amenée sur le deuil, la difficulté d’accepter une perte et les différents stades par lesquels on passe face à une tragédie. De la colère à l’acceptation, les sentiments de Laura vont évoluer au gré de l’aventure jusqu’à ce qu’elle accepte de laisser partir son nouvel ami qui, d’une certaine manière, veillera toujours sur elle… Une jolie histoire qui, derrière un enchevêtrement d’actions irréalistes et plutôt amusantes, se révèle bien plus profonde qu’il n’y paraît.
(Haute) couture Devenir styliste à 13 ans ! Écrivore
Prénom : Zoé. Âge : 13 ans. Sa passion ? La couture. Son souhait ? Devenir styliste. Mais ses parents sont contre cette idée. Pour leur prouver que ce rêve peut devenir réalité, la jeune fille décide de participer en cachette à un concours organisé par son grand couturier préféré : Chanelciaga. Elle devra confectionner une robe de soirée pour remporter un stage chez ce styliste de renom. Mais la réalisation du projet va être semée d’obstacles, entre prof de couture excentrique, parents démissionnaires et harcèlement au collège ( Zoé est « rousse de chez rousse »). Sans parler des difficultés techniques pour créer la robe !
Zoé va devoir développer sa combativité et composer avec les uns et les autres pour parvenir à ses fins. Une belle aventure qui, à l’orée de l’adolescence, la fera grandir.Preskadult – (22 novembre 2019) – 112 pages – 8/12 ans
Ebook (0,99€) – Broché (4,99€)
AVIS
Je n’ai jamais été attirée par la mode, mais la couverture et le résumé m’ont intriguée et le roman étant très court, j’ai fini par me laisser tenter. Une bonne chose puisque j’ai passé un très bon moment avec ce livre plein de beaux sentiments et de belles valeurs.
Zoé, 13 ans, a une passion dans la vie : la couture. Elle décide donc de s’inscrire, en cachette de ses parents et sans tenir compte de l’âge minimum pour participer, à un concours organisé par son créateur favori, le grand Chanelciaga. Par un heureux concours de circonstances, elle va obtenir de l’aide de la dernière personne sur laquelle elle aurait pensé pouvoir compter et d’une couturière confirmée et passionnée. Commence alors pour l’adolescente une aventure dans laquelle elle va devoir faire preuve d’imagination et de pugnacité afin de faire face aux épreuves qui ne manqueront pas de se dresser sur son chemin.
Sous couvert d’une histoire toute mignonne, l’autrice aborde une multitude de thèmes importants et intéressants : le harcèlement scolaire, le respect de la différence, l’acceptation de soi, les préjugés, le racisme, la force des rêves, la nécessité de ne pas baisser les bras devant les difficultés… Le roman étant très court, ces thèmes ne sont que survolés, mais cela est fait de telle manière que les lecteurs de tout âge ne peuvent que se sentir concernés et touchés.
J’ai, en outre, particulièrement apprécié la personnalité de Zoé qui, malgré les moqueries de ses camarades et leur harcèlement, continue à s’adonner à sa passion. Encore jeune, elle a parfois des moments de découragement, mais elle finit toujours pas retomber sur ses pattes et aller de l’avant. Autre point qui m’a plu, la réelle évolution de ses parents qui comprennent qu’aimer et accompagner son enfant, ce n’est pas lui imposer des choix d’études puis de carrière, peut-être prestigieux, mais qui ne lui conviennent pas. Après l’avoir freinée dans sa passion de la couture, ils vont donc soutenir leur fille unique tout en reconsidérant leur manque d’implication dans sa vie de tous les jours en raison de leur vie professionnelle bien remplie…
Un autre personnage, que je vous laisserai le soin de découvrir, tire son épingle du jeu et nous montre à quel point les préjugés peuvent blesser certaines personnes et les contraindre à cacher leurs propres origines… Son comportement des débuts, s’il n’est pas excusable, prend donc une tout autre dimension quand on en comprend les raisons. La psychologie de chacun n’est pas développée outre mesure et peut parfois sembler un peu caricaturale, mais je n’ai pas trouvé cela gênant. Car finalement, ce qui fait la force de ce sympathique ouvrage, ce sont les messages positifs que véhicule l’autrice avec douceur et justesse : entraide, tolérance, confiance en soi, pouvoir des rêves…
En bref, (Haute) couture est un joli roman qui, à travers le rêve d’une adolescente passionnée, pétillante et attachante, aborde de manière légère, mais pertinente, des thématiques importantes allant du harcèlement scolaire au racisme en passant par l’importance de croire en soi et en ses rêves. Fluide, rapide à lire, empli de jolis messages et non dénué d’un certain humour, voici un roman qui devrait plaire aux jeunes lectrices et lecteurs.
Je remercie NetGalley et l’auteure pour cette lecture.
Dans un battement d’ailes, Amélia Varin
PRÉSENTATION AUTEURE
« Le vent souffle, emportant les feuilles mortes. Posé sur le rebord de la fenêtre, l’oiseau prend son envol. J’aimerais tellement le suivre. Planer vers la liberté. »
Même lorsqu’on souffre, qu’on pense qu’il n’existe qu’une seule échappatoire, une petite lueur apparaît. Inattendue. Et doucement, le sourire revient. Tellement beau, tellement vrai. Et c’est en déployant ses ailes, que l’on s’envole vers de nouveaux horizons…
- Prix : 0.99€
AVIS
Amélia, c’est la super chroniqueuse du blog Les histoires d’Amélia Culture Geek et accessoirement la co-organisatrice du Prix des auteurs inconnus, mais c’est aussi une autrice à la plume poétique qui m’étonnera toujours par sa capacité à mettre des mots sur ses maux. C’est donc avec plaisir que j’ai accepté de lire sa dernière nouvelle, Dans un battement d’ailes.
Dans cette histoire, il est question de violence morale et physique, mais aussi d’espoir. Et à ce titre, le récit de cette lycéenne harcelée moralement par ses « camarades » et maltraitée physiquement par un ancien ami ne pourra que provoquer en vous de multiples émotions : peine, colère, révolte, inconfort… et enfin, apaisement et espoir. En d’autres termes, cette histoire remue, dérange, nous pousse à essayer de comprendre ce jeune homme qui reproduit un schéma familial délétère, et à tenter d’imaginer ce qui peut pousser des lycéens lambdas à se faire complices de ce déferlement de haine voire à l’entretenir.
Et puis, il y a Élaé, victime silencieuse, qui ne partage sa douleur avec personne et qui affronte son calvaire quotidien dans une résignation qui donne envie autant de pleurer à ses côtés que de la prendre par les bras et de lui dire, STOP. Cela ne peut plus durer, il te faut réagir, arrêter de protéger ta mère et lui en parler, alerter le corps enseignant… Chaque coup rapproche la jeune fille d’un point de non-retour, d’une implosion interne qui nous fait trembler pour elle d’autant qu’Amélia instaure le doute, la peur, par la présence d’un compte à rebours à l’allure menaçante. Élaé est un personnage de fiction, mais j’ai eu mal et j’ai tremblé pour elle, peut-être parce que d’une certaine manière, elle symbole toutes ces victimes silencieuses de harcèlement…
Le texte est dur, mais j’ai aimé la fin qui, à mon sens, apporte une vraie leçon de vie sur le fait qu’il suffit souvent d’une main tendue pour que la vie prenne une nouvelle direction… Et cette main tendue sera tout ce dont avait besoin Élaé pour enfin retrouver une vie dénuée des brimades de ses « camarades » et de la violence physique d’un ancien ami. Cette main tendue ce n’est pas la solution à tous les problèmes de la lycéenne, mais c’est la preuve qu’elle mérite que quelqu’un lui vienne en aide sans rien attendre en retour.
Cette prise en considération de sa personne, qui ne passe pas par des coups au corps et à l’âme, marquera alors le premier pas d’une nouvelle vie qui ne sera plus synonyme de peur et de souffrance. Une jolie conclusion qui devrait donner espoir aux personnes qui sont victimes de harcèlement scolaire et qui devrait faire réfléchir les personnes qui en sont témoins…
Il y a néanmoins un point qui m’a dérangée, mais c’est peut-être dû à ma manie de toujours tout analyser. Élaé est une victime de harcèlement certes, mais elle en retire quelque chose même si c’est de manière inconsciente : l’impression de venir en aide à son ancien ami en lui servant de défouloir et en lui permettant d’extérioriser physiquement la colère et la violence qui le rongent. L’abandon de son corps à son bourreau ressemble à un moyen pour Élaé d’avoir une utilité et de donner un sens à tout ce qu’elle vit. Or, se laisser frapper, ce n’est pas et ce ne sera jamais un moyen d’aider une personne même si celle-ci est également victime de violence…
À travers sa nouvelle, que ce soit volontaire ou non, Amélia aborde donc le harcèlement scolaire, mais aussi la permutation des rôles entre victime et bourreau, et la tendance naturelle des humains à entrer dans un triangle dramatique schématisé par Karpman.
Je ne suis pas psychologue ni psychiatre, je ne développerai donc pas ce point, mais à mon sens, Élaé s’est positionnée inconsciemment dans le rôle de la sauveuse avant d’endosser celui de victime. Quant à son ancien ami, il est passé de victime à bourreau/persécuteur. Un schéma dramatique qui sera fort heureusement cassé en fin d’ouvrage par une main tendue, car si une main tendue est toujours salutaire, jouer le rôle de sauveur ne fera que relancer une machine infernale dont personne ne peut ressortir gagnant.
En conclusion, je ne peux que vous conseiller de lire cette nouvelle dans laquelle Amélia Varin a réussi à aborder un thème difficile, le harcèlement scolaire, de manière très belle et poétique. C’est dur, c’est poignant, mais c’est aussi plein d’espoir comme peut l’être la vie !