Appréciant beaucoup le travail de Marie Colot, j’ai eu envie de lire Les pêcheurs d’éternité, roman illustré par Sébastien Mourrain. Lire la suite
Archives de Tag: Espoir
C’est auprès d’elle, Dorothée Catoune
Je remercie les éditions de l’Archipel de m’avoir envoyé C’est auprès d’elle de Dorothée Catoune en échange de mon avis. Lire la suite
Invisible, Tom Percival
Quand un jour l’argent vient à manquer pour payer les factures et le loyer, Isabelle et sa famille doivent déménager à l’autre bout de la ville.
Isabelle commence à se sentir… invisible.
Et elle s’aperçoit que dans la rue, elle n’est pas seule à se sentir invisible.
Elle décide alors de se rendre utile et d’aider les autres invisibles autour d’elle. Petit à petit, les choses changent… Une histoire émouvante, qui rappelle que riche ou pauvre, tout le monde a sa place dans le monde.KIMANE (4 février 2021) – 32 pages – 13,50€
Permis de mourir, Delphine Dumouchel
Certains visent le permis de conduire.
Moi, je rêve qu’on me délivre mon permis de mourir.
Une adolescente aux allures d’ange, une fête bien arrosée, une vie de Belle au bois dormant.
Clémentine vous emmène dans la dure réalité de sa vieLivre S (25 juin 2020) – 84 pages – Papier (12€)
AVIS
Grande fan du travail de Mina M, j’ai tout de suite été attirée par la couverture qui, comme toujours avec l’illustratrice, est de toute beauté. Mais c’est bien le résumé qui m’a donné envie de me plonger dans cette courte, mais non moins intense, histoire.
Entre les cours durant lesquels s’égrènent parfois avec une lenteur exaspérante les minutes, une meilleure amie avec laquelle faire les quatre cents coups, ce fichu réveil qui sonne chaque matin quand rester au lit semble une bien meilleure idée, une mère tatillonne sur certaines règles, le Don Juan du lycée qui ne la laisse pas indifférente, Clémentine avait tout d’une lycéenne banale.
Mais Clémentine n’est pas, ou plutôt, n’est plus une lycéenne comme les autres. C’est une adolescente de dix-sept ans qui dort, telle une Belle au bois dormant moderne, depuis presque un an. Un an sans quitter l’enceinte de l’hôpital, bercée par les paroles et la bonne humeur d’une infirmière angélique, le son de la télé, les visites et les examens médicaux. Un an enfermée dans son propre corps avec comme seule véritable échappatoire, le flot continu de ses pensées.
L’autrice remonte le fil du temps pour nous raconter l’enchevêtrement d’événements ayant conduit la lycéenne dans le coma… On pourrait y voir une légitime mise en garde contre les dangers de l’alcool, mais j’y vois surtout la preuve que la vie ne tient qu’à un fil et qu’il suffit parfois de peu pour que la vie bascule du mauvais côté.
Une vie qui s’apparente à une non-vie comme aime à le penser Clémentine qui, si elle ne peut plus bouger, parler ou voir, conserve la possibilité d’entendre et, surtout, de penser. Le lecteur découvre alors une jeune fille à l’esprit aiguisé et affûté qui fait preuve d’une étonnante lucidité et capacité de réflexion sur son état actuel, mais également sur sa vie passée. Les journées passent et se ressemblent, mais Clémentine tente de rester en phase avec le temps, s’appuyant sur toutes ces petites choses qui forment dorénavant son quotidien…
Si j’ai d’emblée compati à sa situation, la lycéenne garde une telle distance avec ses émotions que j’ai mis un certain temps à m’attacher à elle. Elle semble bien plus à l’aise dans le registre du descriptif et de l’analytique que de l’émotif. Mais est-ce étonnant quand l’on est coupé de toutes ses sensations, réduit à un corps allongé soumis au soin du personnel médical et que l’on est privé de tout moyen de communication ? À cet égard, la résilience de la jeune fille impressionne ! Elle ne s’apitoie jamais sur elle-même malgré l’injustice et la difficulté de sa situation…
Progressivement, il se produit une sorte de basculement, l’attachement à Clémentine opère et devient alors viscéral. Comme si c’était une amie ou un membre de notre famille, son sort nous prend aux tripes et l’on n’a plus qu’une envie, qu’elle se réveille de ce cauchemar ! Mais la jeune fille en a-t-elle réellement envie ? Comment revenir à la vie quand elle est en suspens depuis plusieurs mois et que le monde semble avoir repris la course du temps sans vous ? Et si retour il y a, dans quelles conditions peut-il s’envisager ? Quelles seront les séquelles physiques et mentales ? Tout autant de questions qui se poseront à Clémentine d’autant que, malgré la présence de sa mère, parfois plus pesante que réconfortante d’ailleurs, la jeune fille a déjà dû faire le deuil de certaines relations…
Si je ne reviendrai pas sur certains comportements qui m’ont profondément heurtée (preuve de l’attachement que j’ai développé envers Clémentine), l’autrice évoque avec une certaine délicatesse le fait que face à un drame, chacun réagit différemment. Quand des personnes tenteront de voguer dans la tempête, quitte parfois à faire naufrage, certaines se protégeront par une mise à distance qui peut choquer, mais qui est également une manière comme une autre de surmonter l’indicible… Peut-on vraiment juger quelqu’un quand on n’a jamais eu soi-même à affronter un tel drame ?
En plus de Clémentine que l’on apprend, au fil des pages, à découvrir et dont on suit, le cœur serré, les différentes pensées, je me suis attachée à Angie, une infirmière qui porte bien son nom. Douce, solaire et bienveillante, elle offre une bulle de réconfort à Clémentine et semble même parfois sa seule source de lumière dans les ténèbres. À une période où le personnel hospitalier est plus que jamais sollicité, sans vraiment recevoir la reconnaissance qui lui est due, j’ai trouvé intéressant de rappeler l’importance de la relation soignant-patient dans un processus de guérison…
En conclusion, en nous faisant partager les pensées d’une adolescente dans le coma, oscillant entre questionnements et doutes, envie de revenir et celle de définitivement partir, l’autrice propose un texte poignant qui ne pourra qu’émouvoir et frapper les lecteurs en plein cœur !
Émotions.
Je remercie Livr’s pour m’avoir envoyé la version numérique de ce livre en échange de mon avis.
Le Magicien d’Os, Eric Sanvoisin
Le jour qui aurait dû être celui du grand bonheur, fut celui de l’immense désespoir. Lors du mariage de la princesse Rune et du prince Lunn, une balle venue d’on ne sait où, frappe le prince en plein cœur. Sur les conseils d’un astrologue la princesse, folle de douleur, part demander de l’aide au magicien d’Os, un être à la mauvaise réputation. Celui-ci accepte de ressusciter Lunn seulement si elle accepte de rester avec lui pour toujours. Rune se retrouve ainsi prisonnière du magicien et de son étrange manoir recelant bien des secrets.
Lunn, malheureux et désespéré, décide d’aller à la recherche de sa bien-aimée. Mais il rencontre le magicien d’abordBalivernes (28 mai 2019) – 128 pages – 15€
Découvert par hasard dans les rayons de ma médiathèque, Le Magicien d’OS fut pour moi un coup de cœur que j’aurais envie de recommander encore et encore !
Avec ce livre, dont le titre est à lui seul un argument pour craquer, les éditions Balivernes m’ont permis de renouer avec cette ambiance si particulière des contes. Pas ceux emplis de paillettes et de licornes, mais ceux plus classiques avec leur part d’ombre, de mystère et dans lesquels amour et mort sont inextricablement liés.
Beau, sombre et cruel à la fois, le récit de la princesse Rune et du prince Lunn m’a transportée et fait vivre mille émotions. D’abord de la tristesse face au prince qui s’effondre d’une balle en plein cœur le jour de son mariage et devant la princesse qui dépérit de chagrin en raison du décès de son bien-aimé qui lui a été ravi d’une bien atroce manière. Puis de la crainte et de la curiosité devant un mystérieux et malfaisant magicien qui accepte de ressusciter Lunn en arrachant à Rune la promesse d’une vie passée à ses côtés…
Ce conte délicieusement traditionnel, avec un petit côté La Belle et la Bête en bien plus sombre, n’en demeure pas moins d’une surprenante et agréable modernité. Cela commence par cette princesse qui prend son destin en main et refuse de se morfondre sans rien faire devant le sort de son prince. Elle est consumée par la douleur et ne rêve que d’une vie aux côtés de Lunn, mais elle fait également preuve d’un certain courage et d’une volonté de fer osant tenir tête à ce Magicien d’Os qui l’emplit pourtant de crainte… Si son époux va essayer de la sauver des griffes de son geôlier faisant lui-même preuve de témérité et d’une totale abnégation, c’est bien Rune qui saura trouver les clefs de sa liberté.
Le magicien apprendra, quant à lui, qu’une prison dorée reste une prison et que l’amour ne s’achète pas ni ne se vole. Une dure leçon de vie qui nous ferait presque prendre en pitié un être malfaisant, mais dont les fêlures et le besoin désespéré d’être aimé suscitent une certaine empathie… Méchant donc, mais avec cette légère pointe d’humanité qui distingue les méchants bien construits des caricatures et autres personnages stéréotypés.
Un bon conte est un conte intemporel qui fera frémir et divertira des générations parfois très éloignées. J’ai le sentiment que Le Magicien d’Os fait partie des élus, peut-être parce que sans temporalité précise, il pourra naviguer avec facilité dans les couloirs du temps à moins que ce ne soit les sujets abordés (le véritable amour, la mort, la vie…) qui le rendent si précieux et universel. Quant aux références littéraires, notamment à une célèbre et tragique histoire d’amour, elles renforcent avec brio ce sentiment de beau et de dramatique qui nous prend au cœur et au corps durant notre lecture.
Le Magicien d’Os est un superbe conte porté par la très jolie plume d’Eric Sanvoisin qui s’est évertué à retranscrire l’atmosphère si particulière des contes d’antan. Mais c’est également un très bel ouvrage magnifié par les illustrations de Gilles Francescano. D’un réalisme époustouflant venant aussi bien des nuances de gris alternant entre ombre et lumière que des nombreux détails, celles-ci participent au sentiment d’immersion que vous ne manquerez pas de ressentir en parcourant le livre.
Quant à l’objet-livre en lui-même, il est tout simplement sublime : format cartonné, couverture en trompe-l’œil, hauts de page joliment ornés, tranche noire qui se marie à merveille avec les illustrations et l’atmosphère de l’histoire… Tout autant d’éléments qui viennent parfaire l’expérience de lecture et lui apporter une tout autre dimension.
En bref, Le Magicien d’Os est un magnifique conte, entre tradition et modernité, que je conseille les yeux fermés aux amateurs du genre et/ou aux personnes souhaitant découvrir une superbe et tragique histoire d’amour dans laquelle il est est question de vie, de mort, mais aussi d’espoir, d’ombre et de lumière.
Retrouvez/feuilletez le livre sur le site de Balivernes éditions.
Throwback Thursday Livresque #171 : maman
J’ai décidé de participer à un nouveau rendez-vous autour du livre : le Throwback Thursday Livresque. Imaginé par Bettie Rose Books, le principe est de partager chaque semaine sa lecture autour d’un thème mensuel qui sera décliné chaque semaine. Depuis peu, les liens de participation sont à déposer sur My-books.
Pour ce thème, j’ai eu envie de vous parler d’un roman qui m’avait beaucoup touchée : La chambre des merveilles de Julien Sandrel.
Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet. Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis.
En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de toutes ses « merveilles », c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait vivre au cours de sa vie. Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut-être que ça l’aidera à revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait.
Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans…
Ce roman, c’est l’histoire d’une mère qui, son fils dans le coma, va faire le pari fou de réaliser les rêves de ce dernier qu’elle découvre dans un carnet des merveilles… De fil en aiguille, ces différentes expériences, si éloignées de sa vie actuelle et de sa cohorte d’obligations en tout genre, vont la rapprocher de son fils et de la mère qu’elle aurait aimé être avant que le drame ne survienne.
Alors qu’il aurait pu être triste, ce roman est empli d’amour, d’émotion, d’espoir, de poésie et de merveilleux… Un beau et intense moment de lecture, si ce n’est de vie !
Pour en apprendre, je vous invite à découvrir ma chronique dont voici la conclusion :
Porteur d’un joli message d’espoir, La chambre des merveilles est un roman empli d’amour et de tendresse qui vous fera vivre d’intenses émotions. Entre rires et larmes, ne passez pas à côté de ce joli titre aux allures de feel good qui vous donnera irrémédiablement envie de croquer la vie à pleines dents, et de profiter au maximum de vos proches. Après tout, si la vie est incertaine, le bonheur est, quant à lui, à portée de main !
Et vous, connaissez-vous ce roman ?
L’avez-vous lu ? Qu’en avez-vous pensé ?
Throwback Thursday Livresque #164 : l’un de vos premiers livres
J’ai décidé de participer à un nouveau rendez-vous autour du livre : le Throwback Thursday Livresque. Imaginé par Bettie Rose Books, le principe est de partager chaque semaine sa lecture autour d’un thème mensuel qui sera décliné chaque semaine. Depuis peu, les liens de participation sont à déposer sur My-books.
Je pense que mes premiers livres lus en totale autonomie étaient des albums du Père Castor que j’adorais. Mais pour ce thème que j’ai librement interprété, j’ai préféré choisir l’un des premiers livres chroniqués sur le blog qui, à la base, était consacré aux cosmétiques maison et aux bougies. Il s’agit de Juste avant le bonheur d’Agnès Ledig.
Cela fait longtemps que Julie ne croit plus aux contes de fées. Caissière dans un supermarché, elle élève seule son petit Lulu, unique rayon de soleil d’une vie difficile. Pourtant, un jour particulièrement sombre, le destin va lui sourire. Ému par leur situation, un homme les invite dans sa maison du bord de mer, en Bretagne. Tant de générosité après des années de galère : Julie reste méfiante, elle n’a pas l’habitude. Mais pour Lulu, pour voir la mer et faire des châteaux de sable, elle pourrait bien saisir cette main qui se tend… » Un hymne à l’espoir qui sonne juste comme une expérience vécue… Un livre poignant, où le malheur n’a pas le dernier mot. » Le Figaro Magazine Cet ouvrage a reçu le Prix Maison de la Presse
J’ai vu plusieurs fois sur FB des lecteurs commencer ce roman en pensant se lancer dans une lecture légère et/ou joyeuse. Il me semble donc préférable de souligner que c’est loin d’être le cas. S’il y de beaux moments et une vraie note d’espoir, l’histoire n’en demeure pas moins difficile avec un événement qui ne devrait pas manquer de vous marquer et vous toucher. Au-delà du retournement de situation, je dois confesser avoir eu un avis assez mitigé sur ce roman pourtant encensé…
Pour en apprendre plus, n’hésitez pas à lire ma chronique de Juste avant le bonheur dont voici la conclusion :
En résumé, Juste avant le bonheur d’Agnès Ledig n’a pas été la révélation à laquelle je m’étais attendue. Je n’ai pas eu le coup de cœur que les commentaires élogieux vis-à-vis de ce roman me laissaient espérer. Il s’agit toutefois d’ un livre que je vous invite à lire pour vous forger votre opinion et découvrir la plume sans conteste plaisante de l’auteure.
Et vous, connaissez-vous ce roman ?
Qu’en avez-vous pensé ?
La chambre des merveilles, Julien Sandrel
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Louis a 12 ans. Ce matin, alors qu’il veut confier à sa mère, Thelma, qu’il est amoureux pour la première fois, il voit bien qu’elle pense à autre chose, à son travail sûrement. Alors il part, fâché et déçu, avec son skate, et traverse la rue à fond. Un camion le percute de plein fouet. Le pronostic est sombre. Dans quatre semaines, s’il n’y a pas d’amélioration, il faudra débrancher le respirateur de Louis.
En rentrant de l’hôpital, désespérée, Thelma trouve un carnet sous le matelas de son fils. À l’intérieur, il a dressé la liste de toutes ses « merveilles », c’est-à-dire les expériences qu’il aimerait vivre au cours de sa vie. Thelma prend une décision : page après page, ces merveilles, elle va les accomplir à sa place. Si Louis entend ses aventures, il verra combien la vie est belle. Peut-être que ça l’aidera à revenir. Et si dans quatre semaines Louis doit mourir, à travers elle il aura vécu la vie dont il rêvait.
Mais il n’est pas si facile de vivre les rêves d’un ado, quand on a presque quarante ans…
Audible – 5 heures et 13 minutes – 17,90€ – Autres formats : papier, ebook
AVIS
Voici un roman dont j’avais entendu beaucoup de bien même si parmi un océan de bons avis, certains étaient un peu plus mitigés. Pour ma part, j’ai passé un moment agréable auprès de Louis et de sa mère qui vont vivre des moments aussi difficiles qu’intenses et beaux.
Un moment de distraction et c’est le drame ! Dans le coma, les jours de Louis, 12 ans, sont comptés : il a un mois pour se réveiller ou le personnel hospitalier prendra les mesures qui s’imposent…
Loin de se laisser abattre, bien que la situation l’affecte terriblement, Thelma va profiter de la découverte du carnet des merveilles de son fils pour se lancer dans un projet fou : celui de vivre pour son fils, toutes ces expériences notées dans son carnet. De voyages en paris fous et rencontres plus ou moins surprenantes, cette mère prête à tout pour offrir à son enfant un peu d’espoir et de lumière va, petit à petit, faire le point sur sa vie et se (re)trouver. Alors qu’elle a, ces dernières années, fait passer sa carrière avant Louis, elle se rend désormais compte de tous ces moments qu’elle a ratés et de ces discussions auxquelles elle n’a prêté qu’une oreille distraite…
Une prise de conscience qui lui donnera plus que jamais la force de se battre pour retrouver son Louis, car quoi que puissent en penser les médecins, elle sait qu’il va se réveiller ! Et ce jour-là, il aura droit à une nouvelle version de sa mère. Une version qui ne passera pas sa vie au téléphone pour régler les deniers détails d’un projet, mais plutôt celle d’une mère disponible et prête à construire avec lui de beaux et tendres souvenirs. En attendant, Thelma vit pour deux : entraînements de football, duo avec un rappeur, séance de karaoké en terre inconnue… Ce que Louis rêvait de faire, Thelma le fait !
Si on peut être surpris qu’une mère entreprenne des voyages loin de son fils dans le coma, on comprend rapidement le bien-fondé de la démarche puisqu’en parallèle des expériences un peu folles de cette femme, on suit les pensées de Louis. Bien qu’il soit toujours dans le coma, il partage avec les lecteurs ses pensées, ses espoirs, mais aussi sa jalousie de voir sa mère nouer de nouvelles relations sans lui… Touchant et non dénué d’humour, Louis nous montre que malgré tous les regrets de sa mère, il l’aime de tout son cœur et l’a toujours considérée comme la meilleure mère du monde. Et quand l’on voit tout ce qu’elle fait pour lui et la manière dont elle vient à bout de toutes les barrières qui se dressent devant elle, on ne peut que lui donner raison.
L’histoire aurait pu être dure et terrible, elle se révèle belle et puissante. Il se dégage de la plume de l’auteur une telle sensibilité qu’on se prend à vivre aux côtés de cette famille chaque événement avec une rare intensité. Entre les doutes, les peurs, les rires et les larmes, notre cœur se brise, bat la chamade, mais garde toujours espoir en un avenir plein de bonheur pour ce jeune homme touchant et sa mère courage.
En conclusion, porteur d’un joli message d’espoir, La chambre des merveilles est un roman empli d’amour et de tendresse qui vous fera vivre d’intenses émotions. Entre rires et larmes, ne passez pas à côté de ce joli titre aux allures de feel good qui vous donnera irrémédiablement envie de croquer la vie à pleines dents, et de profiter au maximum de vos proches. Après tout, si la vie est incertaine, le bonheur est, quant à lui, à portée de main !
Découvrez le roman/écoutez un extrait sur Audible.
Midnight Sun, Trish Cook
J’avais acheté ce roman sur un coup de tête et ai profité d’un challenge pour le faire sortir de ma PAL.
PRÉSENTATION ÉDITEUR
Je fais un rêve récurrent. Je suis à la plage et le soleil chauffe ma peau. Mais ce n’est que ça : un rêve. Je ne peux pas m’exposer au soleil. Le moindre rayon pourrait m’être fatal. Alors je suis obligée de passer mes journées enfermée chez moi. En dehors de ça, je suis une fille normale. Je joue de la guitare, j’aimerais devenir astrophysicienne et… j’ai un énorme crush pour Charlie Reed. Il passe devant ma fenêtre tous les jours depuis des années. La seule ombre au tableau, c’est qu’il ne sait même pas que j’existe. Jusqu’au jour où je le rencontre pour de vrai. Mon histoire d’amour ne durera peut-être pas longtemps, mais elle n’en sera pas moins extraordinaire.
Hachette Romans (21 mars 2018) – 252 pages – Broché (15,90€)
AVIS
Midnight Sun est un roman qui me sort quelque peu de mes habitudes de lecture puisqu’il mêle deux thèmes que je ne lis guère, la romance et la maladie. Néanmoins, à ma grande surprise, je l’ai lu d’une traite complètement happée par l’histoire de Katie.
Incapable de s’exposer aux rayons du soleil sous peine de dommages fatales, cette jeune fille est atteinte de la maladie des enfants de la lune. Malgré cette situation difficile, elle garde un optimisme à toute épreuve et ne tombe jamais dans l’apitoiement. Entre sa passion pour la musique, les activités avec son père, dont elle est très proche, ses cours en ligne et les visites de sa meilleure amie, elle a de quoi occuper ses journées, ou plutôt ses nuits, puisque son rythme de vie est plus proche de celui du vampire que de l’adolescent lambda.
Et puis il y a Charlie Reed ! Un garçon qui ne connaît pas son existence, mais qu’elle aime depuis de nombreuses années, et qu’elle observe chaque jour depuis la fenêtre de sa chambre. Quand les séances d’observation feront place à une réelle rencontre, Katie va paniquer avant de se laisser porter par les événements, et nouer une relation avec son prince charmant. Mais quel avenir espérer quand vous avez une épée de Damoclès au-dessus de votre tête ?
Une question que l’on ne peut que se poser, mais qui ne nous empêche pas de suivre avec beaucoup de tendresse l’évolution de la relation entre Katie et Charlie. Touchants, chacun à leur manière, ils tracent leur route main dans la main, Katie entrevoyant grâce à son petit ami cette liberté qui lui faisait tant défaut, et Charlie renouant avec une passion qu’un bête accident lui avait fait perdre de vue. Toutes les bonnes choses ont malheureusement une fin et un moment d’inattention remet en cause un bonheur tout juste effleuré….
Si la dernière partie du roman possède une certaine gravité qui m’a d’ailleurs fait verser quelques larmes, j’ai trouvé que l’autrice arrivait à se focaliser sur la vie plutôt que sur la maladie et la mort. Et cet exploit provient avant tout de la personnalité avenante et de la force de caractère de Katie qui accepte la situation avec une certaine sagesse et beaucoup de courage. Elle espère le meilleur pour ceux qu’elle risque, tôt ou tard, de quitter, que ce soit pour son père qui a tout abandonné pour elle, sa meilleure amie ou Charlie qui a su lui apporter des moments de tendresse et d’amour infinis. C’est donc, comme son père, avec un certain désespoir, mais aussi beaucoup d’émotions qu’on laisse la jeune fille prendre son envol et faire de ses derniers instants les meilleurs de sa vie.
Malgré le thème de la maladie en filigrane, le roman se lit tout seul même pour les personnes qui, comme moi, tendent à éviter le sujet : la plume de l’autrice est fluide, les dialogues non dénués d’humour, la dynamique entre Katie et les trois personnes de sa vie intéressante, il n’y a aucun pathos mais beaucoup d’émotions, les personnages se révèlent attachants… À cet égard, si seule la personnalité de Katie est réellement développée, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir beaucoup d’affection pour son père qui, bien que très protecteur, se révèle très touchant. Ayant déjà perdu sa femme, il a formé une bulle protectrice autour de sa fille, mais il finira pas accepter qu’une prison, même dorée, reste une prison. Quant à Charlie, j’aurais aimé en apprendre plus sur lui, mais je l’ai trouvé parfait même quand la vérité que Katie lui a cachée finira pas lui exploser en plein visage. Je ne sais pas comment j’aurais réagi à sa place, mais il affronte la situation avec beaucoup de courage et de dignité.
À noter que l’autrice a pris quelques libertés avec la maladie de Katie comme elle l’explique elle-même. Cela ne m’a pas dérangée outre mesure puisque nous sommes avant tout dans une œuvre de fiction, mais les personnes connaissant bien la maladie des enfants de la lune pourraient en être déstabilisées.
En conclusion, belle et touchante, voici une romance que je ne peux que vous conseiller si vous appréciez les personnages attendrissants qui, face aux caprices de la vie et à l’adversité, avancent main dans la main pour se créer des moments forts qui n’appartiennent qu’à eux. Malgré la maladie et cette question de la perte de l’autre, il ressort ainsi beaucoup de positivité et d’optimisme de ce roman qui vous donnera, une fois la dernière page tournée, envie de profiter de chaque instant comme si c’était le dernier.
Découvrez un extrait sur le site des éditions Hachette.
Toutes ces choses qu’on n’a jamais faites, Kristan Higgins
Je remercie les éditions HarperCollins pour m’avoir permis de découvrir Toutes ces choses qu’on n’a jamais faites de Kristan Higgins.
PRÉSENTATION ÉDITEUR
La personnalité n’est pas une question de poids.
Avant de mourir, la jeune Emerson, obèse morbide gravement malade, remet une enveloppe à ses deux meilleures amies Marley et Georgia, 34 ans, et leur fait promettre de suivre ses instructions. Elles découvrent qu’il s’agit de « La liste de choses à faire quand elles seraient minces », rédigée à 18 ans au camp d’amaigrissement où elles avaient formé leur trio.
Décidées à relever le défi lancé par leur défunte amie, les deux jeunes femmes vont devoir apprendre à surmonter leurs peurs et leurs complexes. Marley parviendra-t-elle à se délester de la culpabilité qui la ronge depuis la mort de sa sœur jumelle ? Georgia saura-t-elle trouver les ressources pour s’opposer à sa famille qui ne cesse de la rabaisser ? Munies de leur to-do list, elles sont prêtes à tout oser !
HarperCollins (2 mai 2019) – 528 pages – Broché (19,90€) – Ebook (12,99€)
Traduction : Alexandra Herscovici-Schiller
AVIS
Attirée par la promesse d’une lecture parfaite pour l’été, il n’y a qu’à voir ce jaune soleil pétant sur la couverture, j’ai lu avec plaisir cette comédie romantique aux allures de feel-good qui m’a permis de passer un très bon moment de lecture.
Centré autour de l’amitié et de cette difficulté à accepter son corps dans une société formatée et peu encline à tolérer la différence, a fortiori quand celle-ci saute aux yeux, ce récit est celui de trois amies dont le poids a trop longtemps dirigé leur vie. Il y a la regrettée Emerson que l’on apprend à connaître à travers des pages de son journal intime dans lequel elle s’adresse à une vision fantasmée d’elle-même, Marley, une cuisinière qui régale ses clients de ses petits plats livrés tout droit dans leur cuisine, et Georgia, une ancienne avocate bardée de diplômes qui a préféré tout plaquer, mari compris, pour se reconvertir en une maîtresse de maternelle très appréciée par les bambins.
Marley et Georgia accourent au chevet de leur amie Emerson qui a glissé, sans qu’elles ne s’en rendent compte, vers l’obésité morbide. Une situation qui ne se terminera hélas pas bien pour cette femme si gentille et ouverte d’esprit, mais qui marquera le début d’une nouvelle aventure pour ses deux meilleures amies. Marley et Georgia lui ont ainsi promis de cocher une à une les cases de cette « liste des choses à faire quand elles seraient minces« , rédigée lors de leur séjour dans un camp d’amaigrissement.
Chapitre après chapitre, on suit les deux trentenaires qui font de leur mieux pour tenir leur promesse : se faire offrir un verre par un bel inconnu, manger un dessert en public, s’habiller dans un magasin normal… Des petites choses anodines pour le commun des mortels, mais qui le sont beaucoup moins pour des personnes qui ont subi depuis des années le poids de la société, ces regards en biais, ces insultes méchantes et gratuites, ces piques sournoises, ces jugements de valeur sous fond de préjugés idiots, ces discriminations quotidiennes, ces violences médicales…
Le surpoids a donc impacté de manière plus ou moins importante et dramatique la vie des membres du trio même si Marley a appris à s’accepter et à ne pas chercher à tout prix à coller à l’image de la femme parfaite. Il faut dire qu’elle a la chance d’avoir grandi au sein d’une famille bienveillante et soudée qui l’a entourée d’amour depuis son enfance. Sportive (merci à l’autrice de casser le préjugé du gros allergique à l’effort physique), faisant un métier qu’elle adore, entourée de personnes adorables, Marley aimerait maintenant pouvoir goûter au bonheur d’une vie à deux avec un homme. Il y a bien le collègue pompier et beau gosse de son frère dont elle est terriblement amoureuse, mais les choses ne semblent pas avancer, leur relation se cantonnant à quelques rares incartades nocturnes…
Il va donc lui falloir se contenter de Will, un client peu causant, voire cassant, qui reste cloitré chez lui, comme seule présence masculine dans sa vie. Mais celui-ci est-il réellement antipathique ou, comme Marley, a-t-il ses propres blessures qu’il essaie, tant bien que mal, de surmonter ? Marley, toujours affectée par cette perte remontant à son enfance qui lui vrille parfois le cœur, pourrait trouver en Will bien plus qu’un client fidèle et taiseux… C’est un peu frustrant de ne pas pouvoir en dire plus, mais j’ai apprécié les thèmes abordés par l’autrice à travers ce personnage même s’il y a un événement qui m’a un peu moins convaincue, voire gênée, car les choses sont bien plus complexes que ce que l’autrice laisse entendre.
Georgia, quant à elle, a beaucoup plus de mal que Marley à faire table rase des blessures du passé et à accepter son corps qui s’est pourtant, au fil des années, nettement affiné au point de renouer avec les normes de la société. Entre vision déformée de son corps et troubles alimentaires, son rapport à la nourriture reste donc compliqué, ce qui n’est pas étonnant si l’on considère le comportement de sa mère qui ne la considère que sous le prisme de son tour de taille, et de son frère, un homme odieux ouvertement grossophobe. Il y a heureusement des personnes adorables dans sa famille comme son père et sa nouvelle famille, et surtout son neveu Mason, un adolescent assez solitaire, mais très touchant.
Si j’ai regretté le côté peut-être un peu trop caricatural de la mère et du frère, j’ai adoré Mason, sa gentillesse, son ouverture d’esprit, sa fragilité… Le neveu et la tante sont franchement attendrissants ! Cela demandera beaucoup de volonté, de force pour aller à l’encontre de certains schémas de pensées et de pensées limitantes, mais en s’entraidant avec bienveillance, Georgia et Mason arriveront, petit à petit, et main dans la main, à se réapproprier leur corps et leur vie.
Grâce à l’alternance des points de vue et la présence de nombreux dialogues, ce roman se lit très vite d’autant que l’écriture de l’autrice est simple et dynamique. Malgré la dureté de certains thèmes abordés (le deuil, les phobies, l’acceptation de soi, l’intolérance et la grossophobie, les troubles alimentaires, les conséquences d’une éducation défaillante, la difficulté de surmonter certains événements traumatiques…), le tout forme un roman empli de légèreté, de rires et de sourires, de beaux moments, d’émotions, d’espoir, d’amitié, d’amour, de gentillesse, de tendresse, de tolérance… De page en page, on suit avec un plaisir fou ces femmes qui se dévoilent dans toute leur simplicité et leur humanité. Elles ne sont pas exemptes de défauts tombant parfois à leur tour dans le jugement et les préjugés, mais elles sont touchantes, drôles, et pourraient être vous ou moi, votre meilleure amie, votre sœur, votre cousine…
Pour ma part, ancienne obèse, je n’ai pu que me reconnaître un peu dans Emerson, Georgia et Marley. J’ai parfois ressenti, dans le passé, les mêmes choses qu’elles, vécu des situations similaires et notamment certaines de ces humiliations dont le cœur, le corps et l’esprit gardent à jamais les traces. Mais plus que cette empathie pour les personnages, c’est le message de tolérance et d’acceptation de soi qui a rendu ma lecture si riche et intense. Un poids et une taille de vêtement ne définiront jamais une personne ni sa capacité à être heureuse. Une belle et brutale réalité qui finira par frapper Georgia de plein fouet et qui la poussera à tenter de renouer avec un pan, ou plutôt une personne de son passé, qui lui proposait ce qu’elle ne s’était jamais accordée, de l’amour.
En conclusion, si vous avez envie d’une comédie romantique portée par des protagonistes terriblement attachants qui, tout en parlant de sujets importants, arrive à porter un message de tolérance et à vous offrir un moment de lecture léger et agréable, ce roman est fait pour vous. Au programme, rires, amitié, amour, seconde chance et acceptation de soi !
Retrouvez le roman sur le site des éditions HarperCollins.