Le révizor, Nicolas Gogol #2023seraclassique

Couverture Le révizor

Souhaitant avancer dans mon challenge 2023 sera classique, j’ai jeté mon dévolu sur Le Révizor de Gogol. Lire la suite

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12 movies challenge 2023 : ma sélection !

Manifestation, Projecteur

La semaine dernière, je vous avais fait part de mon intention, avec mon compagnon, de nous lancer dans le 12 movies challenge, dont le principe est simple : regarder 12 films proposés par 12 amis. Lire la suite

Mon amie des ténèbres (tome 1), Taku Kawamura

Couverture Mon amie des ténèbres, tome 1,  Taku Kawamura

Mon amie des ténèbres, Taku Kawamura

Une petite fille dont on se moque.
Des camarades qui ricanent.
Un nouvel élève qui ignore tout de ce qui se passe dans la classe.

Taiyô Takada vient d’arriver dans sa nouvelle école. Il découvre que dans sa classe se trouve une fille étrange, Akane Nishimura, que tous les élèves surnomment « la sorcière des ténèbres » : on raconte que si on la touche, on est maudit ! Alors qu’en fait, elle a simplement peur de sortir de sa coquille… Mais toutes ces rumeurs autour d’elle sont loin d’effrayer Takada. D’une franchise et d’une naïveté à toute épreuve, le jeune garçon désarme non seulement les harceleurs mais aussi Nishimura elle-même, avec sa logique d’une simplicité imparable. Bref, il la trouve vraiment cool et compte bien s’en faire une amie !

Nobi Nobi (8 septembre 2021) – 7,20€
#ChocDesTitans

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Films et séries en pagaille #3 (mars 2021)

Sur le modèle des articles Mini-chroniques en pagaille, j’ai décidé de tenter un nouveau type d’article : Films et séries en pagaille. Chaque fin de mois, je reviendrai rapidement sur les séries et films visionnés. Une expérience qui, je l’espère, me permettra de fixer un peu plus longtemps dans ma mémoire les œuvres vues…


Au niveau des séries, il y a du très bon comme du très mauvais. Quant aux deux films visionnés, sans être transcendants, ils se sont révélés tous les deux divertissants, et parfois, je n’en demande pas plus.

SÉRIES

  • WandaVision (Disney +)

WandaVision - Notre avis sur les deux premiers épisodes ! - LesComics.fr

Je remercie toutes les personnes qui ont pris le temps de partager leur avis sur cette série parce que sans elles, j’aurais peut-être abandonné au bout d’un ou deux épisodes, et cela aurait clairement été une grosse erreur. En effet, si les premiers épisodes sont étranges et quelque peu déstabilisants, on finit par retomber sur quelque chose de plus classique, qui nous fait alors prendre conscience de toute l’audace dont ont su faire montre les scénaristes.

Les épisodes en noir et blanc du début prenant tout leur sens, on réalise que loin de n’être qu’un hommage en même temps qu’une gentille satire des séries cultes qui ont marqué le paysage télévisuel occidental, ils ont une raison d’être et s’insèrent avec brio dans la trame narrative. Je préfère rester vague, mais dans cette série audacieuse, on évoque notamment le deuil et la manière dont chacun y fait face ou refuse d’y faire face. La thématique est bien traitée et offre tout un panel d’émotions allant du rire aux larmes du moins si, comme moi, vous avez la larme facile.

Mais loin de n’être qu’un soap jouant sur la corde sensible, WandaVision, c’est avant tout de l’audace, de l’action, des clins d’œil savoureux à d’autres séries, et beaucoup de mystère. À chaque épisode, on ne peut s’empêcher de se demander où veulent nous emmener les scénaristes et quelle sera l’issue d’une histoire dans laquelle le rêve semble se transformer progressivement en cauchemar. Pour ma part, j’ai adoré suivre la vie de Wanda, de sa famille et de ses voisins, une vie aux contours étranges qui pourrait cacher quelque chose de particulièrement tordu et des vérités surprenantes. Qu’est-on prêt à faire par amour ? Je ne sais pas pour vous, mais pour Wanda, j’aurais envie de répondre, beaucoup !

  • Deutsch Les Landes (Prime Video) : abandon

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Deutsch Les Landes ou comment transformer une bonne idée en une bouillie infâme ! L’idée de cette maire qui vend une partie de son village à une entreprise allemande pour le sauver était pourtant bonne. En plus d’évoquer la précarisation de certains villages, avec notamment le désengagement de l’État, les scénaristes avaient toutes les clés en main pour nous offrir une comédie jouant sur les stéréotypes entourant les Allemands et les Français.

Quelque chose me dire d’ailleurs que c’était l’idée de départ. Dommage qu’on finisse par se retrouver avec un truc indigeste et lourd, et non avec une série travaillée en vue d’une diffusion. Des situations grotesques n’arrachant même pas un demi-sourire, et pourtant je suis bon public, des scénaristes qui n’ont pas compris que ce qui est drôle avec les stéréotypes, c’est de les utiliser pour les dénoncer et non les mettre en scène sans une once de second degré, des acteurs qui pour certains semblent clairement se demander ce qu’ils sont venus faire dans cette galère, un rôle de potiche mis en avant avec une pseudo intrigue amoureuse et un conflit mère/fille dont on se soucie comme d’une guigne…

Mais le pire reste probablement de voir que la production elle-même n’a jamais cru en ce projet : doublage complètement bâclé, des personnages allemands qui parlent français même en Allemagne sans aucune raison… avant au bout de quelques épisodes à se mettre à parler en allemand à des personnages français qui ne parlent pas cette langue, mais qui semblent comme par magie la comprendre subitement (Assimil n’a qu’à se rhabiller) ! Mais comme la magie a ses limites, nos villageois leur répondent bien sûr en français. Quitte à être dans le travail bâclé autant l’être jusqu’au bout, en se disant que de toute manière, au bout de quelques épisodes, il ne devrait plus y avoir beaucoup de téléspectateurs pour assister à la débâcle.

Bref, j’ai fait comme les producteurs : j’ai quitté le navire avant le naufrage !

FILMS

  • Mulan 2 (Disney +)

Mulan 2 : la mission de l'empereur. | Critique | Disney-Planet

Je n’avais jamais vu cette suite qui, disons-le clairement, si elle est sympathique n’est clairement pas indispensable. D’ailleurs, trois semaines après l’avoir vue, je n’en garde guère de souvenirs, si ce n’est que notre Mushu adoré se révèle ici bien égoïste.

De peur de perdre son statut, il n’hésite ainsi pas à mettre des bâtons dans les roues de Mulan et de son fiancé, mettant en péril leur future union. Mais rassurez-vous, comme on est dans un Disney, il sera bien sûr rattrapé par sa mauvaise conscience et son attachement à Mulan, qui nous semble bien moins flamboyante que dans le premier opus. Il faut dire qu’ici, il est quand même bien plus question d’amour et de sentiments que de guerre et de place à se faire parmi les hommes.

En d’autres mots, ce film se regarde très bien mais ne vous attendez pas à la force du premier ni à ses messages, notamment féministes. Je reconnais toutefois avoir apprécié de retrouver Mulan et de suivre le voyage de trois princesses qui se révèlent plutôt attachantes et dont on assiste à l’émancipation amoureuse. C’est mignon à souhait à défaut très inspirant !

  • Artemis Fowl (Disney +)

Artemis Fowl - film 2020 - AlloCiné

J’avais choisi sciemment de lire la BD avant de m’attaquer au film. Une erreur stratégique qui ne m’a pas permis de savourer le film autant que je l’aurais souhaité, n’ayant pas pu m’empêcher de faire des comparaisons tout au long du visionnage. Et je dois avouer avoir été particulièrement déstabilisée par le changement de ton de l’histoire. Si dans la BD, Artemis Fowl assume complètement son côté malfrat, dans le film, c’est loin d’être les cas puisqu’on retombe dans la figure classique du jeune héros qui combat un mystérieux ennemi. Les scénaristes ont, en outre, construit toute une légende autour de sa famille et de son père qui les transforme en gardiens de reliques et autres objets magiques plutôt qu’en voleurs.

Sans avoir lu la BD, cela ne m’aurait pas dérangée outre mesure, mais j’avoue ne pas avoir compris cette orientation. Pourquoi avoir occulté le côté anti-héros d’Artémis et ce faisant, annihilé ce qui faisait le sel et l’originalité de l’histoire ?

Je dois toutefois reconnaître que le tout est efficace et plaira aux enfants, adolescents et adultes en quête d’un film fantastique et divertissant, bourré d’action, et non dénué de personnages attachants, bien que classiques dans leur construction. Les effets spéciaux sont sympas, il y a quelques pointes d’humour et pas vraiment de temps mort, même si de rares scènes m’ont paru inutilement larmoyantes. Mais là, je ne sais pas si ça provient du scénario ou des jeunes acteurs pas forcément très à l’aise pour exprimer des émotions intenses, ce qui se traduit par une légère tendance à les surjouer. À l’inverse, j’ai adoré le jeu de Josh Gad qui incarne avec brio un nain géant plutôt facétieux et haut en couleur ! À lui seul, il incarne cette touche décalée qui permet d’atténuer un peu le ton trop sérieux que se donne le film, et qui me semble trancher avec la BD, et probablement, les romans.

En bref, j’aurais tendance à vous conseiller de regarder ce film en considérant qu’il a seulement été inspiré des romans Artemis Fowl, et non qu’il en est une fidèle adaptation, sous peine de ressentir une certaine déception.

Et vous, qu’avez-vous vu en mars ?
Connaissez-vous ces œuvres et/ou vous tentent-elles ?

Une fille comme elle, Marc Levy

Couverture Une fille comme elle

New York, sur la 5e Avenue, s’élève un petit immeuble pas tout à fait comme les autres… Ses habitants sont très attachés à leur liftier, Deepak, chargé de faire fonctionner l’ascenseur mécanique, une véritable antiquité. Mais la vie de la joyeuse communauté se trouve chamboulée lorsque son collègue de nuit tombe dans l’escalier. Quand Sanji, le mystérieux neveu de Deepak, débarque en sauveur et endosse le costume de liftier, personne ne peut imaginer qu’il est à la tête d’une immense fortune à Bombay… Et encore moins Chloé, l’habitante du dernier étage. Entrez au N°12, Cinquième Avenue, traversez le hall, montez à bord de son antique ascenseur et demandez au liftier de vous embarquer… dans la plus délicieuse des comédies new-yorkaises !

Robert Laffont/Versilio; 01 édition (18 mai 2018) – 384 pages

AVIS

Connaissant peu l’auteur, je serais bien incapable de vous dire si ce roman entre dans la veine de ce qu’il a l’habitude d’écrire, mais je peux néanmoins vous dire que j’ai été très agréablement surprise par cette histoire que j’ai trouvé divertissante à souhait et pleine d’humour. C’est d’ailleurs l’humour qui m’a le plus séduite ayant éclaté de rire à deux ou trois reprises. Marc Levy, comique ? Peut-être pas, mais l’auteur a fait preuve dans ce roman d’un humour pince-sans-rire auquel je suis extrêmement sensible sans oublier différents comiques de situation qui ne m’ont pas laissée indifférente.

On découvre ainsi la vie dans un immeuble cossu de New York avec son ascenseur d’époque qui fait toute sa splendeur, ses deux liftiers, dont Deepak que l’on suit plus particulièrement, et ses habitants hauts en couleur et plus ou moins sympathiques. À première vue, ces derniers sont tous très attachés à Deepak, un homme de confiance, droit et d’une fiabilité exemplaire qui, en plus de s’occuper de l’ascenseur d’une main de maître et avec un savoir-faire d’orfèvre, leur rend des menus services. Il suffira pourtant d’un incident, et de l’initiative d’un gestionnaire bien trop content de profiter de l’aubaine, pour que soit votée l’automatisation de l’ascenseur. Mais tout le monde n’est pas d’accord avec cette décision et certains sont prêts à se battre dans l’ombre pour que Deepak et son collègue gardent leur poste ! Après tout, au fil des années, Deepak n’est-il pas devenu un peu l’âme de cet immeuble dont le charme réside bien plus dans son ascenseur, symbole d’une autre époque, que dans son architecture ?

J’ai adoré le jeu de l’auteur autour des relations humaines, parce que si Deepak s’est fixé des règles strictes quant à la vie privée des habitants, cela ne l’empêche pas de prendre soin d’eux, de connaître les habitudes de chacun, de veiller à leur confort et à leur sécurité. Il m’a ainsi parfois donné l’impression d’être leur nounou ou un ange gardien bienveillant et d’une discrétion absolue. Il a d’ailleurs développé des liens forts avec certains habitants comme Chloé, une jeune femme en fauteuil roulant qui fait montre d’un certain sens de la répartie. Chloé apprécie les petites attentions de Deepak, et notamment la manière dont il veille à ne pas l’infantiliser en raison de son handicap, mais on sent qu’elle est surtout attachée à Deepak en tant qu’homme. Un homme bienveillant, gentil et d’une conscience professionnelle absolue.

Si j’ai adoré ces deux personnages et leur relation pleine de pudeur, j’ai également apprécié la femme de Deepak, une personne de caractère, et son neveu, Sanji, tout droit venu d’Inde en quête d’investisseurs pour un projet de grande ampleur. Lali, ayant dû fuir l’Inde pour vivre son histoire d’amour avec Deepak sans risque, a perdu contact avec sa famille. Elle accueille donc avec plaisir ce neveu qu’elle ne connaît pas et se méprend quelque peu sur ce qu’il vient faire à New York. Elle le pense sans le sou, il est richissime… De là, va naître une série de malentendus et de quiproquos qui ne manqueront pas d’amuser les lecteurs et de faire vivre des péripéties inattendues au pauvre Sanji, bien incapable de rétablir la vérité. Il faut dire que pour faire plaisir à sa tante et revoir Chloé rencontrée brièvement, il va accepter de jouer un rôle pour lequel il ne semble pas forcément le mieux taillé… Mais que ne ferait-on pas par amour ?

Sanji, à l’image de son oncle par alliance, est un homme d’une droiture exemplaire, un trait de caractère qui va bien souvent rendre chèvre son ami Sam. Mais cela le rend particulièrement attachant et attendrissant. Il y a ainsi une sorte d’anachronisme entre sa personnalité et les temps actuels, surtout dans une grande ville comme New York, cosmopolite par nature, méfiante par essence. Une dure réalité que Sanji va percevoir quand il se fera bien promptement accusé du vol d’un collier. Être indien dans un immeuble occupé par des blancs étant, apparemment, un motif de suspicion, a fortiori quand les gens vous pensent pauvres

L’auteur nous offre ici une comédie truculente, mais il aborde également des thèmes plus sérieux, de manière subtile et toujours en les incorporant avec naturel à son récit : le handicap et la manière dont les autres peuvent le percevoir, le travail de reconstruction, le racisme et les préjugés, le système de caste en Inde, l’importance des liens sociaux à une époque où ils sont bien souvent sacrifiés sur l’autel de la rentabilité… Il est également question d’amour que ce soit celui d’un homme qui, par sens du devoir, s’est trop longtemps oublié, d’un couple inébranlable qui a dû fuir pour s’aimer sans jamais se retourner, ou d’une jeune femme et d’un homme que rien ne destinait à se rencontrer, si ce ne sont les facéties du destin. Et pour les allergiques aux bons sentiments, soyez rassurés, l’auteur nous évite l’écueil de la mièvrerie, préférant jouer sur l’humour et les répliques qui font mouche.

Amusant et touchant, ce roman n’a qu’un défaut, se terminer trop vite, car il s’est avéré bien difficile de quitter cet immeuble et de dire au revoir à des personnages qui, pour certains, se sont révélés tellement attachants que j’aurais adoré les avoir pour voisins. Je suis donc ravie de m’être laissée tenter par ce roman qui se lit rapidement, l’auteur possédant un style aussi fluide que pétillant qui rend la lecture délicieusement addictive et immersive.

En conclusion, Une fille comme elle fut une lecture divertissante qui m’a très agréablement surprise. D’une plume fluide et agréable, l’auteur nous plonge dans la vie d’un immeuble new-yorkais dont le charme réside bien plus dans la personnalité de ses habitants et de son liftier de jour que dans son architecture. Amusant et très humain, voici un roman que je vous recommande si vous avez envie d’une lecture entraînante et sans prise de tête qui vous offrira quelques éclats de rire et de jolis moments d’amitié et de tendresse.

Toutes ces choses qu’on n’a jamais faites, Kristan Higgins

Je remercie les éditions HarperCollins pour m’avoir permis de découvrir Toutes ces choses qu’on n’a jamais faites de Kristan Higgins.

PRÉSENTATION ÉDITEUR

La personnalité n’est pas une question de poids.

Avant de mourir, la jeune Emerson, obèse morbide gravement malade, remet une enveloppe à ses deux meilleures amies Marley et Georgia, 34 ans, et leur fait promettre de suivre ses instructions. Elles découvrent qu’il s’agit de «  La liste de choses à faire quand elles seraient minces  », rédigée à 18 ans au camp d’amaigrissement où elles avaient formé leur trio.
Décidées à relever le défi lancé par leur défunte amie, les deux jeunes femmes vont devoir apprendre à surmonter leurs peurs et leurs complexes. Marley parviendra-t-elle à se délester de la culpabilité qui la ronge depuis la mort de sa sœur jumelle  ? Georgia saura-t-elle trouver les ressources pour s’opposer à sa famille qui ne cesse de la rabaisser  ? Munies de leur to-do list, elles sont prêtes à tout  oser  !

HarperCollins (2 mai 2019) – 528 pages – Broché (19,90€) – Ebook (12,99€)
Traduction : Alexandra Herscovici-Schiller

AVIS

Attirée par la promesse d’une lecture parfaite pour l’été, il n’y a qu’à voir ce jaune soleil pétant sur la couverture, j’ai lu avec plaisir cette comédie romantique aux allures de feel-good qui m’a permis de passer un très bon moment de lecture.

Centré autour de l’amitié et de cette difficulté à accepter son corps dans une société formatée et peu encline à tolérer la différence, a fortiori quand celle-ci saute aux yeux, ce récit est celui de trois amies dont le poids a trop longtemps dirigé leur vie. Il y a la regrettée Emerson que l’on apprend à connaître à travers des pages de son journal intime dans lequel elle s’adresse à une vision fantasmée d’elle-même, Marley, une cuisinière qui régale ses clients de ses petits plats livrés tout droit dans leur cuisine, et Georgia, une ancienne avocate bardée de diplômes qui a préféré tout plaquer, mari compris, pour se reconvertir en une maîtresse de maternelle très appréciée par les bambins.

Marley et Georgia accourent au chevet de leur amie Emerson qui a glissé, sans qu’elles ne s’en rendent compte, vers l’obésité morbide. Une situation qui ne se terminera hélas pas bien pour cette femme si gentille et ouverte d’esprit, mais qui marquera le début d’une nouvelle aventure pour ses deux meilleures amies. Marley et Georgia lui ont ainsi promis de cocher une à une les cases de cette « liste des choses à faire quand elles seraient minces« , rédigée lors de leur séjour dans un camp d’amaigrissement.

Chapitre après chapitre, on suit les deux trentenaires qui font de leur mieux pour tenir leur promesse : se faire offrir un verre par un bel inconnu, manger un dessert en public, s’habiller dans un magasin normal… Des petites choses anodines pour le commun des mortels, mais qui le sont beaucoup moins pour des personnes qui ont subi depuis des années le poids de la société, ces regards en biais, ces insultes méchantes et gratuites, ces piques sournoises, ces jugements de valeur sous fond de préjugés idiots, ces discriminations quotidiennes, ces violences médicales…

Le surpoids a donc impacté de manière plus ou moins importante et dramatique la vie des membres du trio même si Marley a appris à s’accepter et à ne pas chercher à tout prix à coller à l’image de la femme parfaite. Il faut dire qu’elle a la chance d’avoir grandi au sein d’une famille bienveillante et soudée qui l’a entourée d’amour depuis son enfance. Sportive (merci à l’autrice de casser le préjugé du gros allergique à l’effort physique), faisant un métier qu’elle adore, entourée de personnes adorables, Marley aimerait maintenant pouvoir goûter au bonheur d’une vie à deux avec un homme. Il y a bien le collègue pompier et beau gosse de son frère dont elle est terriblement amoureuse, mais les choses ne semblent pas avancer, leur relation se cantonnant à quelques rares incartades nocturnes…

Il va donc lui falloir se contenter de Will, un client peu causant, voire cassant, qui reste cloitré chez lui, comme seule présence masculine dans sa vie. Mais celui-ci est-il réellement antipathique ou, comme Marley, a-t-il ses propres blessures qu’il essaie, tant bien que mal, de surmonter ? Marley, toujours affectée par cette perte remontant à son enfance qui lui vrille parfois le cœur, pourrait trouver en Will bien plus qu’un client fidèle et taiseux… C’est un peu frustrant de ne pas pouvoir en dire plus, mais j’ai apprécié les thèmes abordés par l’autrice à travers ce personnage même s’il y a un événement qui m’a un peu moins convaincue, voire gênée, car les choses sont bien plus complexes que ce que l’autrice laisse entendre.

Georgia, quant à elle, a beaucoup plus de mal que Marley à faire table rase des blessures du passé et à accepter son corps qui s’est pourtant, au fil des années, nettement affiné au point de renouer avec les normes de la société. Entre vision déformée de son corps et troubles alimentaires, son rapport à la nourriture reste donc compliqué, ce qui n’est pas étonnant si l’on considère le comportement de sa mère qui ne la considère que sous le prisme de son tour de taille, et de son frère, un homme odieux ouvertement grossophobe. Il y a heureusement des personnes adorables dans sa famille comme son père et sa nouvelle famille, et surtout son neveu Mason, un adolescent assez solitaire, mais très touchant.

Si j’ai regretté le côté peut-être un peu trop caricatural de la mère et du frère, j’ai adoré Mason, sa gentillesse, son ouverture d’esprit, sa fragilité… Le neveu et la tante sont franchement attendrissants ! Cela demandera beaucoup de volonté, de force pour aller à l’encontre de certains schémas de pensées et de pensées limitantes, mais en s’entraidant avec bienveillance, Georgia et Mason arriveront, petit à petit, et main dans la main, à se réapproprier leur corps et leur vie.

Grâce à l’alternance des points de vue et la présence de nombreux dialogues, ce roman se lit très vite d’autant que l’écriture de l’autrice est simple et dynamique. Malgré la dureté de certains thèmes abordés (le deuil, les phobies, l’acceptation de soi, l’intolérance et la grossophobie, les troubles alimentaires, les conséquences d’une éducation défaillante, la difficulté de surmonter certains événements traumatiques…), le tout forme un roman empli de légèreté, de rires et de sourires, de beaux moments, d’émotions, d’espoir, d’amitié, d’amour, de gentillesse, de tendresse, de tolérance… De page en page, on suit avec un plaisir fou ces femmes qui se dévoilent dans toute leur simplicité et leur humanité. Elles ne sont pas exemptes de défauts tombant parfois à leur tour dans le jugement et les préjugés, mais elles sont touchantes, drôles, et pourraient être vous ou moi, votre meilleure amie, votre sœur, votre cousine…

Pour ma part, ancienne obèse, je n’ai pu que me reconnaître un peu dans Emerson, Georgia et Marley. J’ai parfois ressenti, dans le passé, les mêmes choses qu’elles, vécu des situations similaires et notamment certaines de ces humiliations dont le cœur, le corps et l’esprit gardent à jamais les traces. Mais plus que cette empathie pour les personnages, c’est le message de tolérance et d’acceptation de soi qui a rendu ma lecture si riche et intense. Un poids et une taille de vêtement ne définiront jamais une personne ni sa capacité à être heureuse. Une belle et brutale réalité qui finira par frapper Georgia de plein fouet et qui la poussera à tenter de renouer avec un pan, ou plutôt une personne de son passé, qui lui proposait ce qu’elle ne s’était jamais accordée, de l’amour.

En conclusion, si vous avez envie d’une comédie romantique portée par des protagonistes terriblement attachants qui, tout en parlant de sujets importants, arrive à porter un message de tolérance et à vous offrir un moment de lecture léger et agréable, ce roman est fait pour vous. Au programme, rires, amitié, amour, seconde chance et acceptation de soi !

Retrouvez le roman sur le site des éditions HarperCollins.