Le Dragon qui rêvait de crépuscule (tome 2), Akira Himekawa

Couverture Le dragon qui rêvait de crépuscule, tome 2

En faisant du tri dans mes (trop) nombreux brouillons, j’ai réalisé que je n’avais toujours pas publié mon avis sur le tome 2 d’une duologie : Le Dragon qui rêvait de crépuscule d’Akira Himekawa. Plus d’un an et demi après l’avoir écrit, je prends donc enfin le temps de le publier.

T.J, tueur professionnel à la jambe artificielle et Hirasawa Kiya, jeune garçon mi-homme mi-dragon font équipe en tant que trappeurs, afin de pourchasser les hommes-bêtes (les Dekapei) qui vivent parmi les humains. Mais ces deux êtres que tout oppose : personnalité, race, façon de vivre ne s’entendent pas. Pourtant, que l’on soit homme ou dragon, le véritable lien capable de transcender toute chose, n’est-ce pas l’amour ? C’est à ce moment qu’Hakuro, l’homme-bête le plus puissant apparait. Il a établit un plan d’opération dans le but d’abattre les trappeurs… !? En route pour l’apogée de cette belle et oppressante épopée dark fantasy moderne !!

Traduction : Cyril Coppini 

AVIS

Pendant une bonne partie de ma lecture, j’ai craint que l’auteur n’arrive pas à terminer sa duologie sans laisser les lecteurs dans une profonde frustration. Une crainte sans fondement parce que si on sent que l’histoire a le potentiel de servir de base à de nombreux tomes, Akira Himekawa a réussi à terminer son récit sur une conclusion satisfaisante. L’évolution des personnages principaux est probante et touchante, et laisse libre les lecteurs de s’imaginer que le duo entre Kiya et Tj n’est qu’au début d’une fructueuse, bien que dangereuse collaboration.

Une vraie complicité s’est ainsi installée entre les deux personnages, et ceci malgré toutes les barrières que TJ, pour se protéger, a tenté d’instaurer entre lui et un Kiya bien décidé à se frayer une place dans son cœur. Si TJ peut paraître froid et brutal, j’ai été très touchée par ses failles que l’on découvre petit à petit, et par ses petites phrases qu’il laisse échapper et qui prouvent que malgré des paroles parfois assassines, il n’est pas ce cœur froid qu’il prétend. À sa manière, il contribue à aider Kiya à prendre confiance en lui, en sa force, ses capacités et son droit à être lui-même.

J’ai donc adoré ce deuxième tome que j’ai trouvé encore plus intense que le premier. Il y a une vraie maîtrise des phases de combat qui apportent beaucoup de dynamisme et de force à cette histoire classique, mais bien amenée, d’une lutte entre le bien et le mal. Mais les frontières entre les deux sont-elles si claires que cela ?  Les degabesast sont des monstres qui s’attaquent aux humains, certes, mais une fois que l’on découvre leurs motivations, il semble difficile de totalement les en blâmer. Car ces créatures de l’ombre ont raison sur un point : les hommes ne sont pas des modèles de tolérance et d’acceptation de la différence.

Néanmoins, au lieu de s’ériger en adverse de l’humanité comme le leader charismatique d’un  groupe de musique le fait, Kiya choisit la coopération et l’entraide pour se battre aux côtés des humains. Naïf d’une certaine manière, mais aussi profondément humaniste, Kiya est un peu cette partie juvénile et optimiste de chacun qui arrive à passer outre l’horreur pour tenter d’améliorer les choses, et se trouver des amis là où le destin l’emmène. Et si pour cela, il doit se battre alors qu’il préfère la paix, il est disposé à le faire. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour l’organisation Illumine et cette humanité imparfaite qu’elle tente de protéger contre des ennemis bien plus organisés qu’on pourrait le penser.

À cet égard, il y a un personnage qui fait brièvement son apparition, mais qui n’est pas exploité, alors qu’il aurait pu être intéressant de le voir évoluer en parallèle de Kiya. D’une certaine manière, ils sont tous les deux confrontés à leur double nature qu’on tente d’instrumentaliser qu’ils le veuillent ou non. Mais c’est un point qui a été mis de côté probablement en raison du format très court de la série. Comme dit précédemment, je n’ai pas été frustrée par la fin, mais je ne nie pas que je serais ravie que l’auteur reprenne sa série, et nous plonge dans la vie de personnages qui possèdent tout le potentiel pour nous offrir de beaux moments de complicité, et des phases de questionnement sur les combats qu’ils mènent au nom d’une humanité qui en est parfois dépourvue.

Quant aux dessins, ils m’ont de nouveau complètement séduite. Le trait est fin et précis, et les focus sur la silhouette de dragon de Kiya est superbe ! J’ai adoré le voir se transformer, se battre et exprimer toute cette puissance qui transparaît dans chacune des scènes de combat.

En conclusion, malgré le côté classique de la sempiternelle lutte entre l’ombre et la lumière, le bien et le mal, Akira Himekawa a su apporter une touche particulière à son récit, grâce à un adolescent mi-homme mi-dragon dont la solitude renvoie à celle qui sommeille en chacun d’entre nous. Il y a ainsi quelque chose d’étrangement délicat et naïf dans ce personnage dont la puissance est mise au service de l’humanité quand elle aurait pu être vouée à la détruire. Finement dessiné, touchant, rythmé et plus profond qu’il n’y paraît, Le Dragon qui rêvait de crépuscule est un titre que je ne peux que vous conseiller.

14 réflexions sur “Le Dragon qui rêvait de crépuscule (tome 2), Akira Himekawa

  1. J’ai précédemment lu plusieurs mangas par un auteur appelé Akira Himekawa, tous des produits officiels liés à la série « The Legend of Zelda. » Je suis allé chercher si c’était la même personne, et oui — mais il s’avère que le nom est en fait un pseudonyme pour une paire de femmes qui travaillent ensemble depuis 1991 !

    Aimé par 2 personnes

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