Le dit de Wolveric, tome 1 : Les portes de Llyr, Denis Labbé

Couverture Le dit de Wolveric, tome 1 : Les portes de Llyr

Aux portes de Llyr, en paix depuis quatre siècles, une sombre menace gronde. Les forces de l’Autre Royaume s’amassent pour récupérer leurs territoires. Elles vont trouver sur leur route, Wolveric, un jeune soldat dont la mort ne veut pas. Flanqué d’un gigantesque Phooka qui l’a pris sous son aile, il deviendra l’instrument du destin.
Dans cette quête initiatique, il découvrira un monde d’une incroyable richesse, des êtres terrifiants chantés par les légendes et il se rendra compte que l’univers est bien plus complexe qu’il ne le pensait.

AVIS

Vous dire que je n’ai pas été d’emblée attirée par la couverture ne serait pas très crédible, mais c’est quand même bien le résumé qui m’a donné envie de me plonger dans ce roman de fantasy qui m’a permis de passer un bon et mouvementé moment de lecture.

Après une période de relative paix où les créatures de l’Autre Royaume se contentaient de hanter les légendes, contes et cauchemars, il semblerait qu’elles soient bien décidées à entrer en guerre contre l’Empire ! C’est dans ce contexte difficile qu’une mission de la plus haute importance pour l’avenir de l’Empire va être confiée à un duo inattendu : Wolveric, un jeune guerrier qui rêve de mourir, et le Tors, un Phooka qui a rejoint les rangs des humains. Si d’autres personnages vont intervenir durant cette aventure plutôt épique, j’avoue avoir été plus particulièrement intéressée par les péripéties traversées par ces deux personnages très différents l’un de l’autre, mais parfaitement complémentaires. Ils dégagent, en outre, chacun à leur manière, une certaine aura de mystère.

Wolveric parce qu’il est conscient de choses qu’un humain lambda ne remarquerait pas, et parce qu’il a noué bien malgré lui une relation particulière, entre défiance et respect, avec la Mort elle-même ! Une Mort personnifiée sous les traits d’un scribe, qui refuse d’accorder cette mort à laquelle le jeune guerrier aspire de toute son âme depuis la mort des siens. Mais rien d’étonnant à ce refus : plus on tourne les pages, plus on a le sentiment que ce jeune homme au destin contrarié possède quelque chose de spécial en lui, une différence qui semble attirer les problèmes et différentes créatures plus ou moins sympathiques. Quant à le Tors, il se plaît à entretenir un certain mystère sur sa personne et son passé, jusqu’à cacher son vrai nom. Au fil des péripéties et des révélations, les raisons d’un tel comportement quelque peu énigmatique se dévoilent heureusement à nous…

En plus du duo, j’ai beaucoup apprécié un Gobelin, un trublion qui apporte un peu de légèreté à une intrigue marquée par les attaques, les trahisons, les mensonges et les complots. Moi qui apprécie les complots, je me suis d’ailleurs régalée, rien n’étant ce qu’il paraît être dans ce roman où le danger se fait de plus en plus pesant et pernicieux, la politique se pare de ses plus noirs atouts, et la cupidité noircit les âmes. Ainsi, quand certains travaillent en secret pour accroître leurs richesses, quitte à trahir les leurs et à souscrire à de terribles alliances, un être malfaisant œuvre dans l’ombre pour asseoir son pouvoir et redessiner les frontières de l’Empire, mais également de l’Autre Royaume.

Les enjeux de ce premier tome se révèlent donc bien plus importants que ce que le début du roman laisse présager, un point qui rend d’ailleurs la lecture passionnante. Les scènes d’action, toujours savamment orchestrées sans jamais s’éterniser, insufflent également un certain dynamisme au récit. Et puis, même quand il n’y a pas d’action à proprement parler, les lecteurs, comme les personnages, n’ont d’autre choix que de rester sur le qui-vive afin d’anticiper la prochaine menace et sa nature. Si les dangers sont multiples et variés, l’auteur évite pourtant l’écueil du manichéisme.

Ainsi, contrairement à ce qu’on serait tenté de penser, il ne s’agit pas ici des victimes contre les attaquants, de l’Empire contre l’Autre Royaume, mais d’humains et de Sidhes manipulés pour mener une guerre. Les « gentils » et les « méchants » appartiennent aussi bien à un camp qu’à un autre, d’autant que les frontières entre les deux sont bien plus perméables qu’il n’y paraît. Alors on ne s’étonnera pas de voir travailler main dans la main un humain avec un Phooka et un Gobelin, afin non pas de faire triompher un camp sur un autre, mais tenter d’éloigner une guerre dont les tenants et les aboutissants nous semblent bien opaques. Il faut dire que les trahisons sont légion et qu’un être particulièrement retors semble à lui tout seul représenter le plus grand des dangers. D’ailleurs, son ombre planera sur une bonne partie du roman, s’insinuant dans l’esprit de chaque lecteur.

Au-delà des multiples complots et mensonges qui brouillent les cartes et apportent une dynamique intéressante, le roman peut s’appuyer sur un bestiaire divers et varié. Nous rencontrons ainsi tout un tas de créatures, certaines effrayantes, d’autres accueillantes, voire adorables comme les Verdiers, des créatures volantes de petite taille. Pour ma part, j’ai apprécié que l’auteur nous transporte dans un Autre Royaume pluriel qui tranche avec l’image réduite que les habitants de l’Empire en ont. Un Autre Royaume qui réservera également quelques surprises à Wolveric qui en découvrira les différentes strates… Sans entrer dans les détails pour vous laisser le plaisir de la découverte, celle de Songerêve m’a fascinée tout comme cette idée que des Sidhe puissent naître de songes !

En conclusion, d’une plume fluide et immersive, l’auteur nous immerge dans un univers au bord d’une guerre qui risque fort bien de redessiner les frontières entre l’Empire et l’Autre Royaume. Mais comme un jeune homme, qui se rêvait barde mais qui deviendra un féroce guerrier, le découvrira, la vraie guerre ne se joue pas forcément sur les champs de bataille… Entre une ombre menaçante et écrasante dont la présence se cache derrière bien des événements, une aura puissante de mystère, des mensonges, des trahisons, des complots, et une bonne dose de manipulation, Le dit de Wolveric nous offre une aventure de fantasy épique et rythmée qui poussera les héros et les lecteurs dans leurs retranchements !

Je remercie les éditions Rebelle de m’avoir envoyé ce roman en échange de mon avis.

18 réflexions sur “Le dit de Wolveric, tome 1 : Les portes de Llyr, Denis Labbé

  1. Je l’ai dans ma bibliothèque, j’avoue que j’avais du mal à me lancer mais l’engouement que tu présentes me donne envie de me lancer !

    Trop contente d’avoir découvert ton article, ça donne vraiment super envieeeee ;)))
    A très bientôt, je l’espère 🙂
    Cloé

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  2. Pingback: C’est le 1er, je balance tout ! octobre 2021 | Light & Smell

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