« Ce qu’il vit avant tout, c’était l’immonde coloris écarlate qui rongeait à moitié le nouveau-né ainsi que l’infâme petite boule de peau surplombant son regard. Le monstre avait engendré un autre monstre !
– Comment devons-nous l’appeler ? lui demanda la vieille femme.
Il contempla le nourrisson en pleurs avec aversion. Puis il vomit sa sentence en un mot :
– Rouge ! »Accroché au versant du mont Gris et cerné par Bois-Sombre se trouve Malombre, hameau battu par les vents et la complainte des loups. C’est là que survit Rouge, rejetée à cause d’une particularité physique. Rares sont ceux qui, comme le père François, éprouvent de la compassion à son égard. Car on raconte qu’il ne faut en aucun cas toucher la jeune fille sous peine de finir comme elle : marqué par le Mal.
Lorsque survient son premier sang, les villageois sont soulagés de la voir partir, conformément au pacte maudit qui pèse sur eux. Comme tant d’autres jeunes filles de Malombre avant elle, celle que tous surnomment la Cramoisie doit s’engager dans les bois afin d’y rejoindre l’inquiétante Grand-Mère. Est-ce son salut ou un sort pire que la mort qui attend Rouge ? Nul ne s’en préoccupe et nul ne le sait, car aucune bannie n’est jamais revenue…Gulf stream éditeur (28 mai 2020) – 320 pages – 17€ (papier) – 10,99€ (ebook)
#ISBN9782354887858
AVIS
Rouge est une interprétation très libre du Petit Chaperon Rouge, un conte qui a subi différentes variantes. Il est d’ailleurs intéressant de constater que l’autrice se tourne bien plus vers les origines sombres du conte que vers la version épurée et enfantine que nous connaissons tous. Elle reprend ainsi les grands éléments de l’histoire, en exploite la symbolique première avec un talent qui force l’admiration, avant de se les approprier et de les relier à des thématiques encore, hélas, très actuelles.
Une héroïne malmenée dans un village maudit où la laideur n’est pas là où on le pense…
Alors si avec Rouge, ce sont les paillettes et l’amusement que vous recherchez, vous serez décontenancés, mais pas forcément déçus. Car malgré la dureté des thématiques abordées, le roman se lit tout seul sans jamais nous faire sombrer dans le désespoir. Cela tient au talent de l’autrice qui arrive à trouver un savant équilibre entre dureté, délicatesse, sensibilité et noirceur. À l’inverse de certains romans dans lesquels les drames sont empilés pour créer une émotion qui ne vient jamais, ici, tout ce que vit notre héroïne, Rouge, s’insère dans une trame complexe et parfaitement pensée qui, sous couvert de fiction, met les lecteurs face à la laideur humaine. Et je ne parle pas de cette laideur physique qui sert d’excuse à des villageois pour harceler, persécuter, malmener, violenter, haïr et ostraciser notre héroïne, déjà de toute manière condamnée par sa naissance. Non, j’évoque cette laideur tapie dans les cœurs noircis et dénués de compassion de ces hommes et femmes qui déversent leur bile sur une âme innocente.
On ne peut que s’offusquer et se demander pourquoi Rouge mériterait d’être maltraitée quand elle ne fait de mal à personne et qu’elle subit affronts et injures de villageois malveillants et cruels ? Mais enfermés dans la superstition, qui se confond ici avec la religion, ceux-ci ne doutent guère de leurs bons droits. Après tout, la mère de Rouge n’a-t-elle pas copulé avec le diable, enfantant une progéniture démoniaque marquée physiquement par le sceau du Malin ? Et puis, Rouge ne doit-elle pas payer pour sa mère responsable, selon eux, d’une terrible malédiction : les jeunes filles du hameau doivent ainsi être envoyées à la Grand-Mère quelques jours après leur premier sang, sous peine de terribles représailles.
Le sort que les villageois réservent à Rouge, autant par esprit de vengeance que par pure malveillance et peur de la différence, est difficile à supporter, mais la jeune fille affronte la situation avec beaucoup de courage et d’aplomb. Alors que sa mère, haïe par tous, est morte en couches, et que son supposé père refuse de la reconnaître, Rouge ne se lamente jamais. Elle trouve simplement quelques moments de joie et de bonheur auprès de son meilleur ami Liénor, dont la beauté lui permet quelques libertés, là où la laideur de Rouge la contraint à la soumission et la contrition.
Des personnages intéressants et des révélations permettant d’aborder des thématiques fortes…
Liénor est un personnage qui se révèle intéressant à plusieurs niveaux, notamment par son envie de protéger Rouge tout en contentant une mère hyper protectrice et étouffante. Une tâche ardue et quelque peu irréalisable qui suscitera une certaine incompréhension, voire un jugement peut-être un peu trop lapidaire de la part de Rouge. À travers ce meilleur ami, un peu un négatif de Rouge, l’autrice évoque, entre autres, l’amitié, le courage et la lâcheté, des notions simples en apparence, mais parfois plus compliquées qu’il n’y paraît. Si j’ai, en outre, été surprise par une révélation le concernant, j’avoue néanmoins une certaine frustration quant à ce personnage qui ne me semble pas avoir exprimé son plein potentiel.
Heureusement, aucune frustration pour Rouge qui est un personnage d’une remarquable complexité, dont l’évolution au fil des pages est réelle et probante. Entre la vie dans son hameau, bien que le terme de survie serait plus pertinent, son départ de Malombre pour l’antre de la Grand-Mère, et sa nouvelle existence avec son lot de découvertes, Rouge va connaître bien des tourments et des épreuves. Elle réalisera dans la douleur que beauté et bonté ne sont guère liées, et que la superstition est bien souvent l’excuse parfaite pour s’exonérer de ses propres péchés. À cet égard, j’ai été particulièrement écœurée par une révélation que Rouge espérait depuis longtemps, mais qu’elle n’était pas prête à affronter. Peut-on d’ailleurs l’être un jour ? À force d’être élevée dans cette idée, elle craignait d’être fille du Malin quand elle va se découvrir fille d’un monstre, mais sans corne ni queue fourchue celui-là.
À travers son roman, l’autrice évoque tout un panel de sujets forts : la malveillance, la méchanceté, la cruauté même, mais aussi la pédophilie, le danger des apparences et des faux-semblants, l’acceptation de soi, la manipulation, la trahison, la superstition dans ce qu’elle a de plus délétère, l’hypocrisie religieuse, le tabou et tout le folklore autour des règles, le viol… Je fuis en général cette dernière thématique, mais j’ai trouvé que l’autrice l’abordait avec beaucoup d’intelligence. Elle dénonce, avec force et sans concession, cette tendance odieuse et méprisable consistant à condamner la victime et à justifier le bourreau… Révoltant, mais tellement réaliste, on y voit également le processus poussant un violeur à se dédouaner de son acte pour mieux se considérer comme la vraie et seule victime.
Un roman sombre, mais pourtant captivant, alternant entre présent et passé…
Certaines scènes sont dures à vivre, bien que toujours justifiées par le contexte, et l’on peut parfois avoir l’impression que chaque parcelle de lumière est mouchée avant même qu’elle n’ait eu le temps d’éclairer le visage à moitié rougi de notre héroïne. Pourtant, on se retrouve captivé par le roman, désirant en apprendre plus sur les petits secrets et grands mensonges/illusions des villageois, sur Rouge et cette mère qu’elle n’a jamais connue et qui a fini par sombrer dans la folie…
Son histoire personnelle et familiale dramatique rend la jeune fille très attachante et touchante, d’autant qu’elle possède une vraie aura de combattante. Contrairement à d’autres contes où l’héroïne attend le prince charmant, ici le prince est un couard, et l’héroïne prête à affronter les choses, quitte à devoir souffrir et réaliser que sa vie est basée sur des mensonges. Il y a quelque chose de féministe dans ce conte où les seules personnes qui se démarquent du lot, sont finalement deux femmes, Rouge et la Grand-Mère. Dans une moindre mesure, même la mère de Rouge se révèle plus forte qu’il n’y paraît : son esprit a été brisé par une terrible épreuve, mais elle aura un soubresaut d’amour pour cet enfant tant désiré, mais obtenu dans la souffrance et la mort, et un dernier élan de haine pour le responsable de ses malheurs.
Au-delà du personnage fascinant de Rouge, on alterne avec curiosité et plaisir entre le passé et le présent grâce à des flash-back nous permettant d’entrer dans la tête de différents personnages. On écoute comme un enfant l’histoire de la Grand-Mère, un conte dans un conte offrant de nouveau une réflexion sur la beauté et l’asservissement qu’elle peut engendrer pour ceux qui finissent par exister seulement à travers son prisme. Car l’on peut autant souffrir d’être fort beau que fort laid, comme le découvrira Rouge, avant de peut-être commencer à apprendre à s’accepter. On se prend, tout comme notre héroïne, d’affection pour un loup qui renverse les codes du conte original, et qui se montre bien plus humain que la plupart des hommes du roman, tous ou presque mauvais, perfides, lâches et cruels.
Une écriture poétique et imagée qui s’adapte à merveille à l’ambiance des contes…
Quant à l’écriture de l’autrice, elle m’a complètement séduite. Elle dégage tour à tour force et sensibilité, douceur et cruauté, le tout enrobé d’expressions, d’images et de mots qui nous plongent en un instant dans l’ambiance si particulière des contes d’antan. L’autrice a un vrai don pour les mots et possède cette capacité à nous immerger dans l’esprit des protagonistes, même les plus poisseux. Mais ce qui m’a le plus surprise, c’est la manière dont elle arrive à développer une intrigue sombre qui heurte notre humanité, et à exposer des drames qui s’insinuent dans notre esprit et notre chair, tout en rendant son roman très facile et rapide à lire. Un paradoxe à l’image d’une plume qui joue avec maestria sur les faux-semblants pour nous envoyer en pleine face la laideur qui peut parfois se cacher sous la beauté la plus parfaite, et la magnificence derrière la supposée laideur.
En conclusion, en lisant mon avis, vous devez certainement vous dire que le roman est dur et implacable. Et il serait difficile de le nier, Il est cependant tellement plus que cela. C’est une réécriture intelligente, sombre, complexe et originale d’un célèbre conte, qui offre une multitude de réflexions autour de thèmes variés comme la cruauté humaine, le danger et le piège des apparences et des faux-semblants, les mensonges, la trahison, la superstition et les croyances qui emprisonnent, le viol, l’acceptation de soi… Mais là où l’autrice brille, c’est par la construction de son héroïne et la manière dont elle arrive à nous faire vivre de l’intérieur son évolution et les différents stades émotionnels qu’elle traverse, et ceci, sans jamais tomber dans le pathos. Forçant notre respect et notre admiration par sa résilience, son humanité et son courage, Rouge n’a pas besoin de lumière dans sa vie, même si elle ne ferme pas sa porte aux sentiments ; elle est sa propre lumière. Et c’est peut-être ce message-là qui me permet de classer Rouge parmi les contes qui apportent un réel message d’espoir sur la force de l’esprit, et la possibilité de trouver sa propre liberté même dans l’adversité.
Autres avis pour le PLIB 2021 : La Ville sans Vent – Steam Sailors – Rocaille – La princesse au visage de nuit
Ouah quelle chronique ! On sent l’ambiance sombre et étouffante du livre à travers tes mots. On ressent les émotions de Rouge et le parcours atroce qui lui sont destinés. On ressent bien que cette lecture t’a touchée ! Dans ma liste d’envies sans discuter ! Merci 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis très contente que tu aies réussi à saisir tout ça à travers mes mots, parce que le roman est tellement intense que c’est difficile de faire passer toutes les émotions qu’il suscite. J’espère que tu auras l’occasion de le lire et de sortir aussi convaincue que moi de ta lecture 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
J’en serais ravie, ta chronique m’a plus qu’intriguée 😇
J’aimeAimé par 1 personne
Waw quel beau retour ! Je me souviens de ma lecture de ce roman qui m’avait aussi beaucoup touchée par son héroïne et sa richesse thématique.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci ! Et ravie de voir que toi aussi, ce roman a su te toucher…
J’aimeAimé par 1 personne
Décidément je n’entends que du bien de ce livre!
Il était passé à la trappe lors d’un tri dans ma WL, mais je vais l’y remettre.
J’aimeAimé par 1 personne
Cela me semble mérité 🙂 C’est un très bon roman qui prend le risque de heurter sans tomber dans la provocation et.ou le pathos…
Je suis ravie que tu le « repêches » !
J’aimeAimé par 1 personne
bonjour, comment vas tu? ça fait un moment que je vois passer ce roman et il me tente beaucoup. passe un bon lundi et à bientôt!
J’aimeAimé par 1 personne
Je ne peux que t’encourager à te laisser tenter 🙂
Bonne soirée !
J’aimeAimé par 1 personne
Oh j’avoue que je ne connaissais pas du tout celui ci
J’aimeAimé par 1 personne
Ravie de t’avoir permis de découvrir cette excellente réécriture de conte 🙂
J’aimeJ’aime
Quel beau retour ! Ta chronique me donne très envie, alors je crois que si j’ai l’occasion de le lire je n’hésiterai pas trop 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup 🙂
Super ! J’espère que tu auras l’occasion de le lire que ce soit maintenant ou plus tard.
J’aimeAimé par 1 personne
J’aime beaucoup les réécritures de Conte, et celle-ci semble être une vraie réussite !
J’aimeAimé par 1 personne
Je ne suis pas une spécialiste des réécritures, mais c’est l’une des meilleures que j’aie pu lire… L’autrice part du matériau de base pour proposer une œuvre à part et marquante.
J’aimeJ’aime
Quelle magnifique chronique et quel bel hommage à ce roman incroyable, puissant et intelligent !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup ! Il y a tellement à dire sur ce roman dont on ne ressort pas indemne…
J’aimeAimé par 1 personne
Tu en parles très bien en tout cas ! Si je ne l’avais pas déjà lu, tu me donnerais envie de le découvrir sur le champ !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci ! Ce genre de commentaire motivé à partager son avis 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Hello ton ressenti m’invite à venir le lire; je ne connaissais pas et suis plus que tentée 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Comme tu t’en doutes, je te le conseille à 100% !
J’aimeJ’aime
oh je suis ravie de voir qu’il t’a plu. La plume de Nolot est vraiment magistrale, elle vaut le détour…
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, après cette lecture, je place l’autrice dans ma liste des valeurs sûres !
J’aimeAimé par 1 personne
Pingback: Top Ten Tuesday #227 : mes 10 meilleures lectures depuis le début de l’année | Light & Smell
Oulalala ta chronique est bien remplie, chargée et on ressent vraiment tout ce que tu as pu vivre en lisant. Ca fait envie ca m’a l’air vraiment intéressant et c’est pas la première fois que je lis un bon retour dessus
J’aimeAimé par 1 personne
C’est vrai que le roman semble susciter pas mal de bons avis et c’est plus que mérité 🙂
Ravie que ce roman te tente !
J’aimeAimé par 1 personne
Ta chronique est passionnante!
Je le note pour le découvrir un jour, je ne suis pas en état je pense en ce moment, mais je suis convaincue de le tenter un jour 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup.
C’est vraiment le genre de livre qu’il faut lire au bon moment. J’espère que toi aussi, il saura te convaincre et te toucher.
J’aimeAimé par 1 personne
Très très belle chronique ! Effectivement, la laideur de certains hommes fait peur à voir dans ce roman coup de poing. Rouge est une héroine marquante ! Autant que son ambiance. Le portrait que tu brosses d’elle est comme je l’ai ressenti. Bravo pour cette belle chronique passionnante ! J’espère qu’elle donnera envie à d’autres lecteurs de découvrir ce sombre roman aux sujets sensibles et inattendus !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup ❤ Cette lecture m'a tellement ébranlée que j'avais peur de ne pas être très claire…
J'espère également que mon avis et tous ceux des membres du jury donneront envie de se lancer dans cette lecture intense et marquante de par son héroïne, son ambiance et les thématiques abordées…
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai également adorée cette lecture et je suis ravie de voir qu’il t’as plu autant qu’à moi, peut etre meme plus! Ca a l’air de t’avoir vraiment secouée d’une certaines manière!
En tout cas tu en parles vraiment vraiment très très bien ♥
J’aimeAimé par 1 personne
Je confirme, elle m’a vraiment secouée cette lecture !
Merci beaucoup 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Un avis complet et parfaitement écrit qui met le doigts sur les points importants de ce roman écrit d’une main de maître par Pascaline Nolot 😊
J’aimeAimé par 1 personne
Je vois que toi aussi, tu as été conquise par ce roman 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Oui 🙂 pas au point de voter pour lui, mais il n’est franchement pas loin de mes deux favoris!
J’aimeAimé par 1 personne
C’est déjà une bonne position 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Magnifique chronique qui donne encore une fois envie de dévorer le livre ! 🤩
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup 🙂
J’aimeJ’aime
Pingback: C’est le 3, je balance tout ! # 57 – Septembre 2021 | L'ourse bibliophile
Tu as merveilleusement parlé de ce roman et ses thématiques, très denses, aussi dures qu’intimistes ! Ca a été une merveille à la lecture entre le style si travaillé et gothique de l’auteur, les renversements de situation, la réécriture des contes. Et le roman a une véritable aura prenante, oppressante, qui fait qu’on n’a aucune envie de s’arrêter ! J’espère que l’autrice nous livrera d’autres perles dans ce style à l’avenir.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup, parce que je n’ai pas trouvé très simple de parler d’un tel livre !
Je l’espère également…
J’aimeJ’aime
Je n’ai toujours pas lu ce roman alors que j’adore la plume de cette autrice, c’est un peu la honte ^^
J’aimeAimé par 1 personne
Vu tous les romans sur le marché, je ne suis pas certaine qu’on puisse parler de honte, mais d’une belle découverte à faire 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Pingback: Top Ten Tuesday #241 : mes 10 meilleures lectures de SFFF de l’année | Light & Smell
Pingback: Steam Sailors, tome 1 : L’Héliotrope, E.S. Green #PLIB2021 | Light & Smell
Pingback: Rocaille, Pauline Sidre #PLIB2021 | Light & Smell
Pingback: La Princesse au visage de nuit, David Bry #PLIB2021 | Light & Smell
Pingback: La Ville sans Vent (tome 1), Eleonore Devillepoix #PLIB2021 | Light & Smell
Pingback: 10 romans écrits par des femmes que vous avez appréciés – Top Ten Tuesday #252 | Light & Smell
Pingback: C’est le 1er, je balance tout ! décembre + mini-bilan 2022 | Light & Smell
Pingback: Les 10 sorties de février 2023 qui me tentent le plus #298 | Light & Smell
Pingback: In My Mailbox # 297 : reliés, romans, mangas et coffret collector | Light & Smell
Pingback: Gris comme le coeur des indifférents, Pascaline Nolot | Light & Smell