Diana princesse des Amazones, Dean Hale, Shannon Hale et Victoria Ying (illustrations)

Couverture Diana princesse des Amazones

À onze ans, Diana mène une vie paisible sur l’île de Themyscira où elle est née, aux côtés d’une mère aimante, la reine Hippolyte, et de ses nombreuses « tantes ».
Mais la petite fille est enfant unique dans ce paradis isolé, au cœur de l’océan, et la solitude commence à lui peser. Pour tromper le temps, la jeune Diana décide alors de suivre l’exemple de sa mère – sans trop y croire – qui la façonna dans la glaise, et de se modeler une amie avec qui elle pourrait vivre et partager les aventures les plus folles. Elle n’aurait jamais imaginé que son rêve puisse devenir réalité.

URBAN COMICS (10 juillet 2020) – 136 pages – 10€

AVIS

Attirée par la couverture et intriguée par l’idée de me plonger dans l’enfance de Diana, la future Wonder Woman, j’ai lu avec curiosité ce comics dont j’ai adoré l’ambiance graphique. Le titre étant destiné à un lectorat assez jeune, Victoria Ying a fait un remarquable travail pour leur en rendre la lecture agréable, douce, attirante, claire et dynamique. La rondeur des traits très enfantine est rehaussée par un travail de colorisation chatoyant et parfaitement maîtrisé, qui donne très envie de tourner les pages que l’on soit enfant ou adulte.

Mais rassurez-vous, si la forme est convaincante, le fond n’est pas en reste, de nombreux thèmes étant abordés : la délicate transition entre deux périodes de la vie quand on est encore trop jeune pour faire certaines choses, et trop âgé pour d’autres, la difficulté de trouver sa place parmi des parents parfois accaparés par des « problèmes d’adulte », l’amitié et les amitiés dysfonctionnelles qui font ressortir le pire chez quelqu’un, la communication, le sens des responsabilités qui implique parfois certains sacrifices, mais qui permet également de se sentir reconnu et en phase avec les autres…

Tous ces thèmes sont abordés à travers Diana, seule enfant élevée sur l’île de Themyscira dont on découvre les décors au fil des pages. Si elle peut profiter d’un cadre idyllique et de la protection de toutes les Amazones, elle ne peut s’empêcher de s’ennuyer. D’une part, elle se sent négligée par sa mère, la reine Hippolyte qui, de par sa fonction, a de lourdes responsabilités et pas beaucoup de temps à lui consacrer. D’autre part, elle a beau aimer ses « tantes », n’avoir personne de son âge avec qui s’amuser et faire des choses un peu fofolles, mais sans conséquence, se révèle pesant. Mais parce que Diana n’est pas du genre à se laisser abattre, elle trouve une solution : façonner une amie à partir de la glaise.

Source : https://www.bedetheque.com/

Contre toute attente, née donc Mona, une amie avec laquelle Diana peut enfin s’amuser, faire les quatre cents coups et jouer des petits tours aux Amazones. La sensation pesante de solitude de Diana laisse alors place à l’exaltation, mais aussi à un certain sentiment d’injustice, les Amazones semblant ne pas la comprendre ni lui prêter attention. Un sentiment d’injustice, devenant envie de révolte, qui sera fortement encouragé par Mona... De fil en aiguille, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur le comportement de cette amie dont les conseils ne nous semblent pas vraiment des plus judicieux et bienveillants.

La relation entre Diana et Mona m’a un peu rappelé celle entre Anya et Emily dans La vie hantée d’Anya, parce que si c’est toujours agréable d’avoir une amie, il faut parfois faire attention à ce que cette amitié ne finisse pas par vous engloutir et vous pousser à devenir une personne que vous n’aimeriez pas être…

Au-delà de cette amitié particulière née de la glaise et du sentiment de solitude de Diana, les lecteurs pourront compter sur des scènes de jeu, les deux fillettes ayant pas mal d’imagination, mais aussi sur des moments d’action, des créatures fort peu sympathiques faisant leur apparition. J’aurais peut-être aimé que les combats durent un peu plus longtemps, mais j’en ai apprécié l’esthétique, et la manière dont ils pousseront Diana à s’émanciper d’une influence néfaste, à prendre confiance en elle et à faire montre de courage.

Je dois, en outre, avouer que si j’avais anticipé une potentielle révélation, je n’en avais pas deviné la teneur. La surprise fut donc bienvenue et appréciée, d’autant qu’elle permet de repenser le récit sous une autre perspective… Il y a également dans ce comics tout un enjeu autour de la relation parent/enfant, et plus particulièrement, mère/fille que j’ai trouvé touchant et qui pourra certainement parler aux enfants, voire aux adolescents. À cet égard, la fin, courte mais percutante, m’a beaucoup touchée, peut-être parce qu’elle rappelle une vérité, mais avec bienveillance et sans jugement de valeur.

En conclusion, Diana Princesse des amazones fut une agréable lecture que ce soit grâce aux magnifiques illustrations de Victoria Ying à la douceur et à la rondeur fort agréables, au cadre idyllique de l’île de Themyscira où vivent les Amazones ou l’histoire de la jeune Diana, future Wonder Woman, en quête d’amitié, de reconnaissance et d’une complicité fille/mère mise à mal par les lourdes responsabilités qui incombent à une reine. Touchant, rythmé et joliment illustré, voici un comics jeunesse que je ne peux que vous recommander.

 

33 réflexions sur “Diana princesse des Amazones, Dean Hale, Shannon Hale et Victoria Ying (illustrations)

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