J’ai décidé de participer au rendez-vous Premières lignes, initié par Ma lecturothèque, dont le principe est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.
Pour ce thème, j’ai eu envie de présenter un roman qui me tente beaucoup : Au cœur de la folie de Luca D’Andrea. Un thriller qui va me permettre de faire une petite incursion dans la littérature italienne que je connais si peu.
Italie, hiver 1974. À bord d’une Mercedes crème, Marlene fuit à travers le Sud-Tyrol. Elle laisse derrière elle son mari, Herr Wegener, et emporte les saphirs qui lui avaient été confiés par la puissante mafia locale. Alors que, devenu fou, il retourne la région pour la retrouver, Marlene prend un mauvais virage et perd connaissance dans l’accident. Simon Keller, un Bau’r, un homme des montagnes, la recueille et la soigne. Marlene se remet petit à petit dans un chalet isolé, hors de portée de poursuivants pourtant infatigables, et fait un jour la connaissance de Lissy, le grand amour de Simon Keller.
Entre huis clos des sommets et traque mafieuse en Italie, Au cœur de la folie nous entraîne dans une spirale de frayeur, à la suite de personnages d’une noirceur fascinante.
PREMIÈRES LIGNES
Deux coups légers et ces quelques mots : Langue, langue lèche ! Qui donc ma maison lèche ?
Marlene, vingt-deux ans, à peine plus d’un mètre soixante, yeux bleus mélancoliques, un grain de beauté au coin de la bouche, indéniablement belle et indubitablement effrayée, regarda son reflet dans la porte du coffre-fort et se sentit stupide. Il était en métal, pas en massepain, comme dans le conte. Et il n’y avait aucune sorcière dans les parages.
C’est la peur, se dit-elle. Juste la peur.
Elle détendit ses épaules et bloqua sa respiration, comme son père avant d’appuyer sur la détente de son fusil. Puis elle vida ses poumons et se concentra. Les sorcières n’existaient pas. Les contes mentaient. Seule la vie comptait, et Marlene était sur le point de changer la sienne pour toujours.
La combinaison était facile. Un. Trois. Deux. Puis quatre. Un coup de poignet, encore un quatre, et voilà. Tellement simple que les mains de Marlene agirent d’elles-mêmes.
Elle saisit la poignée en acier, la baissa et serra les dents.
Un trésor.
Des liasses de billets de banque, empilées comme du bois pour le poêle, le Stub. Un pistolet, une boîte de munitions et une petite bourse en velours. Sous la boîte pointait un cahier qui valait tout cet argent et cent fois plus encore. Ses pages froissées contenaient du sang et peut-être deux ou trois condamnations à perpétuité : une interminable liste de créditeurs et de débiteurs, d’amis et amis d’amis, immortalisés par l’écriture fine et penchée de Herr Wegener. Marlene ne lui accorda pas un regard. Le pistolet, les munitions et les liasses de billets ne l’intéressaient pas. La bourse en velours, en revanche, lui rendit les mains moites. Elle en connaissait le contenu, elle avait conscience de son pouvoir et cela la terrorisait.
Et vous, ce roman vous fait-il envie ?
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