Premières lignes #31 : Le Ministère du Bonheur Suprême, Arundhati Roy

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J’ai décidé de participer au rendez-vous Premières lignes, initié par Ma lecturothèque, dont le principe est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.


Pour cette édition, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes d’un livre qui m’a tout de suite intriguée : Le Ministère du Bonheur Suprême d’Arundhati Roy.

Le Ministère du Bonheur Suprême nous emporte dans un voyage au long cours, des quartiers surpeuplés du Vieux Delhi vers la nouvelle métropole en plein essor et, au-delà, vers la Vallée du Cachemire et les forêts de l’Inde centrale, où guerre et paix sont interchangeables et où, de temps à autre, le retour à « l’ordre » est déclaré. Anjum, qui fut d’abord Aftab, déroule un tapis élimé dans un cimetière de la ville dont elle a fait son foyer. Un bébé apparaît soudain un peu après minuit sur un trottoir, couché dans un berceau de détritus. L’énigmatique S. Tilottama est une absence autant qu’une présence dans la vie des trois hommes qui l’aiment. Cette histoire d’amour poignante et irréductible se raconte dans un murmure, dans un cri, dans les larmes et, parfois, dans un rire. Ses héros sont des êtres brisés par le monde dans lequel ils vivent, puis sauvés, réparés par l’amour et l’espoir. Aussi inflexibles que fragiles, ils ne se rendent jamais. Ce livre magnifique et ravageur repousse les limites du roman dans sa définition et dans sa portée. Vingt ans après Le Dieu des Petits Riens, Arundhati Roy effectue un retour époustouflant à la fiction.

PREMIÈRES LIGNES

À l’heure magique où la lumière survit au soleil, des armées de roussettes se décrochent des Banyans dans le vieux cimetière et dérivent comme fumée à travers le ciel. Quand les chauves-souris s’en vont, les corbeaux s’en viennent. Le vacarme de leur retour au nid ne suffit pas à combler le silence creusé par la disparition des moineaux et l’absence des vieux vautours à dos blanc, gardiens des morts depuis plus de cent millions d’années, qui ont été exterminés. Empoisonnés au diclofénac. Le diclofénac ou aspirine des vaches, administré au bétail comme décontractant pour atténuer les douleurs musculaires et augmenter la production de lait, agit – ou plutôt agissait – à la façon d’un gaz neurotoxique sur les vautours à dos blanc. Chaque vache ou bufflesse traitée par ce procédé chimique se révélait en mourant un appât fatal pour les vautours. Tandis que les vaches devenaient des distributrices plus performantes et que la ville consommait une quantité croissante de crème glacée, biscuits au caramel, cônes vanille-choco-noisettes, pépites de chocolat et milk-shakes à la mangue, le cou des vautours penchait, comme s’ils étaient trop fatigués pour rester éveillés.

Si ces premières lignes vous ont séduits, vous pouvez feuilleter l’ouvrage sur le site des éditions Gallimard ou sur Amazon.

Et vous, connaissez-vous ce roman ? Vous tente-t-il ?

Voici les premières lignes des autres participants :

La Chambre rose et noire
Songes d’une Walkyrie
Pousse de Gingko
Au baz’art des mots
La Marmotte qui lit
Ibidouu
Chronicroqueuse de livres
Chez Xander
Les livres de Rose
Les livres de George
La couleur des mots
Rêveuse Éveillée
Les Histoires d’Amélia
Félicie lit aussi
Fifty Shades of Books
Café littéraire gourmand
Lectrice assidue en devenir
Au détour d’un livre
La bibliothèque du manoir
Lady Butterfly & Co
World des books
Lectures de Laurine
Book & Share
Le monde enchanté de mes lectures
Cœur d’encre
Les tribulations de Coco
Chroniques étoilées
Bettie Rose Books
Les lectures de Martine
La vie page à page…
In My Book World
Ombre Bones
Ghost buzzer
Les livres de Noémie
La Voleuse de Marque-pages
Ma petite Médiathèque

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13 réflexions sur “Premières lignes #31 : Le Ministère du Bonheur Suprême, Arundhati Roy

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