J’ai décidé de participer au rendez-vous Premières lignes, initié par Ma lecturothèque, dont le principe est de citer, chaque semaine, les premières lignes d’un livre.
Pour cette édition, j’ai décidé de vous présenter les premières lignes d’un livre qui m’a tout de suite intriguée : Le Ministère du Bonheur Suprême d’Arundhati Roy.
Le Ministère du Bonheur Suprême nous emporte dans un voyage au long cours, des quartiers surpeuplés du Vieux Delhi vers la nouvelle métropole en plein essor et, au-delà, vers la Vallée du Cachemire et les forêts de l’Inde centrale, où guerre et paix sont interchangeables et où, de temps à autre, le retour à « l’ordre » est déclaré. Anjum, qui fut d’abord Aftab, déroule un tapis élimé dans un cimetière de la ville dont elle a fait son foyer. Un bébé apparaît soudain un peu après minuit sur un trottoir, couché dans un berceau de détritus. L’énigmatique S. Tilottama est une absence autant qu’une présence dans la vie des trois hommes qui l’aiment. Cette histoire d’amour poignante et irréductible se raconte dans un murmure, dans un cri, dans les larmes et, parfois, dans un rire. Ses héros sont des êtres brisés par le monde dans lequel ils vivent, puis sauvés, réparés par l’amour et l’espoir. Aussi inflexibles que fragiles, ils ne se rendent jamais. Ce livre magnifique et ravageur repousse les limites du roman dans sa définition et dans sa portée. Vingt ans après Le Dieu des Petits Riens, Arundhati Roy effectue un retour époustouflant à la fiction.
PREMIÈRES LIGNES
À l’heure magique où la lumière survit au soleil, des armées de roussettes se décrochent des Banyans dans le vieux cimetière et dérivent comme fumée à travers le ciel. Quand les chauves-souris s’en vont, les corbeaux s’en viennent. Le vacarme de leur retour au nid ne suffit pas à combler le silence creusé par la disparition des moineaux et l’absence des vieux vautours à dos blanc, gardiens des morts depuis plus de cent millions d’années, qui ont été exterminés. Empoisonnés au diclofénac. Le diclofénac ou aspirine des vaches, administré au bétail comme décontractant pour atténuer les douleurs musculaires et augmenter la production de lait, agit – ou plutôt agissait – à la façon d’un gaz neurotoxique sur les vautours à dos blanc. Chaque vache ou bufflesse traitée par ce procédé chimique se révélait en mourant un appât fatal pour les vautours. Tandis que les vaches devenaient des distributrices plus performantes et que la ville consommait une quantité croissante de crème glacée, biscuits au caramel, cônes vanille-choco-noisettes, pépites de chocolat et milk-shakes à la mangue, le cou des vautours penchait, comme s’ils étaient trop fatigués pour rester éveillés.
Si ces premières lignes vous ont séduits, vous pouvez feuilleter l’ouvrage sur le site des éditions Gallimard ou sur Amazon.
Et vous, connaissez-vous ce roman ? Vous tente-t-il ?
Voici les premières lignes des autres participants :
• La Chambre rose et noire
• Songes d’une Walkyrie
• Pousse de Gingko
• Au baz’art des mots
• La Marmotte qui lit
• Ibidouu
• Chronicroqueuse de livres
• Chez Xander
• Les livres de Rose
• Les livres de George
• La couleur des mots
• Rêveuse Éveillée
• Les Histoires d’Amélia
• Félicie lit aussi
• Fifty Shades of Books
• Café littéraire gourmand
• Lectrice assidue en devenir
• Au détour d’un livre
• La bibliothèque du manoir
• Lady Butterfly & Co
• World des books
• Lectures de Laurine
• Book & Share
• Le monde enchanté de mes lectures
• Cœur d’encre
• Les tribulations de Coco
• Chroniques étoilées
• Bettie Rose Books
• Les lectures de Martine
• La vie page à page…
• In My Book World
• Ombre Bones
• Ghost buzzer
• Les livres de Noémie
• La Voleuse de Marque-pages
• Ma petite Médiathèque
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