Albédo, Sébastien Fritsch

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Je remercie Sébastien Fritsch de m’avoir confié Albédo et d’avoir su si bien m’en parler. Il est vrai que spontanément, je ne me serais pas tournée vers cet ouvrage et me serais alors privée d’une très belle découverte. Je le remercie également pour sa dédicace, c’est une attention qui me fait toujours très plaisir.

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AUTEUR

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Né en région parisienne en 1969, Sébastien Fritsch s’est installé à Lyon au début des années 2000. Albédo est son sixième roman.

PRÉSENTATION ÉDITEUR

L’amitié est ce qui reste quand on a tout perdu. Alors Nil n’hésite pas : dès que Mock le contacte, il accepte de le suivre. Même s’ils ne se sont pas dit un mot depuis quinze ans. Même si c’est pour convoyer une urne funéraire. Et même si la destination n’est autre que Ti-Gwern, cette grande maison où, quelque vingt ans plus tôt, ils étaient une poignée à partager leur jeunesse. Nil sait pourtant qu’on n’efface pas le temps en remontant une vieille route : les rires et la musique, les vins parfumés, les regards, les désirs qui animaient tous leurs séjours dans ce lieu hors du monde, sont désormais bien loin sans même parler de Maud. Alors, est-ce l’amitié ou la nostalgie qui le motive à faire le voyage ? Ou devinerait-il, sans vraiment se l’avouer, que rien n’est vraiment fini tant qu’on ne s’y résigne pas ?

  • Broché 340 pages
  • Editeur : Editions Fin mars début avril (11 juin 2016)
  • Prix : 18€
  • Autre format : ebook

AVIS

L’appel d’un vieil ami perdu de vue, une urne funéraire, un voyage à destination d’une maison bien connue autrefois, puis la disparition inexpliquée de Mock… Mais pourquoi a-t-il disparu aussi vite qu’il est réapparu dans la vie d’Emmanuel ? Cette question, de laquelle en découlera beaucoup d’autres, est le point de départ d’une enquête qui conduira Emmanuel sur les traces d’un passé qui n’est pas aussi révolu qu’il n’y paraît.

L’auteur alterne entre présent autour de la recherche de Mock et passé, à travers le flot de souvenirs de Nil, surnom d’Emmanuel, ce qui donne du rythme, un tempo à l’histoire. Malgré un côté introspectif, l’histoire ne se révèle d’ailleurs jamais ennuyante, mais suscite au contraire, sans relâche, l’attention et l’intérêt des lecteurs.

Cette alternance présent/passé apporte également un certain suspense puisque l’on en vient à se demander ce qui a pu se produire il y a presque vingt ans pour conduire à la situation actuelle. L’auteur joue avec notre imagination nous donnant au compte-gouttes des informations sur cette bande d’amis qui s’est perdue de vue, le jour où la plupart des membres ont été éjectés de la maison sans ménagement par le propriétaire des lieux.

Nous ne sommes clairement pas dans un thriller qui vous tiendrait en haleine par un suspense haletant, mais dans une histoire où les nombreuses questions non résolues apportent un certain mystère qui vous donne envie d’en apprendre plus sur Emmanuel, Maud et leurs anciens amis.

J’ai beaucoup aimé ce livre ; j’aurais donc spontanément tendance à le conseiller à tous. Néanmoins, après réflexion, je pense que cet ouvrage ne plaira pas à tout le monde, ce n’est pas un livre passe-partout ni un roman bourré d’actions et de rebondissements abracadabrantesques.

Ce livre plaira avant tout aux personnes qui aiment les histoires d’amitié comme certains aiment les histoires de famille, les deux ayant en commun de contenir leur lot de secrets, de non-dits, d’espoirs déçus, de mystère, mais également leur lot d’éclats de rire, de complicité et de moments heureux.

Le roman séduira de la même manière les lecteurs qui aiment les histoires mettant en scène un personnage non pas parfait, mais parfaitement attachant à la psychologie développée.

Ainsi, en suivant Nil dans son enquête pour comprendre le mystère entourant la disparition de Mock, on apprend à le connaître, lui et ses qualités mais aussi ses failles. On sent l’agacement poindre le bout de son nez quand il découvre que Mock l’a laissé seul dans la maison, on comprend sa déception, ses regrets, sa douleur face à un amour de jeunesse jamais partagé, on perçoit son inquiétude, sa colère face à un ami intime qui semble tellement insaisissable…

On s’agace aussi parfois de son comportement, de son extrême gentillesse qui le rend quelquefois « mou » ou détaché de sa propre personne, renvoyant de lui l’image de néant que Mock lui attribuait. En d’autres mots, on s’attache à Nil, un personnage profondément humain qui évolue tout au long du roman prenant un peu plus d’assurance même si, comme vous le découvrirez, il lui reste du chemin à parcourir avant d’arriver à complètement s’affirmer sans ressentir le besoin de fuir ni de tout accepter.

C’est ainsi que plusieurs jours après avoir tourné la dernière page du roman, il m’arrive d’avoir une pensée pour lui comme s’il était difficile de dire définitivement adieu à un ami. Il faut dire que la finesse avec laquelle l’auteur nous fait entrer dans la vie de ce personnage donne presque l’impression aux lecteurs de le connaître réellement.

En plus de la qualité de la plume de l’auteur, j’ai adoré les dialogues. Je déplore régulièrement un manque cruel de fluidité et de naturel dans ce domaine. J’ai donc été enchantée de découvrir des dialogues réalistes qui auraient pu être échangés dans la vraie vie.

La seule chose qui m’a moins convaincue dans le roman est la raison qui a poussé Mock à disparaître. Je ne peux pas détailler les raisons de mon scepticisme sans vous spoiler, mais ça m’a somme toute semblé être tiré par les cheveux. Cependant, je dois reconnaître que ça ressemble bien à cet homme qui nous apparaît, à travers les yeux de Maud et Emmanuel, aussi brillant que torturé.

Enfin, et c’est bien sûr une opinion toute personnelle, j’aurais adoré voir Ti-Gwen en couverture, cette maison d’apparence abandonnée et délabrée étant un peu à l’image de l’amitié unissant Emmanuel et ses amis, partie en déliquescence faute d’entretien…

En conclusion, Albédo est un roman plein de sensibilité où la psychologie des personnages et en particulier celle de Nil est mise en valeur par la finesse de la plume de l’auteur. Dès les premières lignes, les lecteurs sont embarqués dans cette histoire de disparition qui, en plus d’être mystérieuse et porteuse de nombreuses questions, est aussi l’occasion de nous offrir un voyage dans une histoire d’amitié conjuguée au passé et au présent.

Vous pouvez acheter ou lire les premiers chapitres du roman sur le site des Éditions Fin mars début avril.

11 réflexions sur “Albédo, Sébastien Fritsch

    • Merci pour ton commentaire.
      Ravie de voir que ça t’arrive également d’avoir une pensée pour les personnages même une fois l’histoire terminée. Si tu lis le livre, tu verras que c’est difficile d’y échapper 🙂

      J’aime

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